Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h. Patrick Roger.
- Soyez libres, comme chaque matin, avec nos éditorialistes. Le mardi, mercredi, jeudi, c'est Elisabeth Lévy.
- Voilà. Voilà, c'est ça. Avant de retrouver aussi la petite semaine de Régis Maillot le vendredi.
- Et le lundi, c'est avec vous, Françoise de Gouin. Bonjour, Françoise. Bonjour, Patrick.
- Alors on parle encore du budget, puisque Sébastien Lecornu consulte. Nous sommes dans un moment crucial, mais dans un climat plus que morose, vous dites.
- Un climat d'épuisement des Français. Ah oui, Patrick. C'est incroyable le nombre d'études commandées et qui arrivent et qui aboutissent et vont dans le même sens.
- On appelle ça la fatigue informationnelle et politique. Et en l'occurrence, on peut même parler d'épuisement psychique des Français.
- Et d'abord, l'épuisement face au nuage informationnel, ce qu'on appelle le nuage.
- C'est-à-dire la multiplication des sources d'informations. Une information qui chasse une autre information.
- Une polémique qui chasse une polémique. Et surtout, la monomanie des sujets.
- C'est ce qui revient dans toutes les études. C'est-à-dire un seul sujet répété en boucle sur toutes les chaînes d'information du matin au soir.
- Et puis pendant 4 jours, 5 jours et hop, après, on passe à autre chose.
- Tout ça déboussole complètement les gens qui regardent. Un sentiment permanent d'urgence, d'édition spéciale.
- Un tabassage, en fait, émotionnel permanent.
- Des bandeaux criards, vous voyez ce que je veux dire. Toutes les chaînes d'info font la même chose.
- Et puis sur les réseaux sociaux aussi, des habillages de vidéos de plus en plus agressifs pour pouvoir se démarquer.
- La multiplication des chaînes d'info et des sources d'informations.
- Le ton de plus en plus agressif, binaire, totalement polarisé, employé sur les plateaux télé.
- Et bien tout cela, tous les spécialistes le disent. Pas simplement la Fondation Georges Ress.
- On pourrait dire que c'est encore un truc de la gauche, mais pas du tout.
- Tous les spécialistes disent que ça trace un malaise extrêmement profond.
- Et une défiance de plus en plus grande, surtout à l'égard des médias traditionnels.
- Oui, c'est ça. Un épuisement également à l'égard des politiques.
- Oui, alors là, Patrick, je pense qu'il faudrait que tous les politiques, et ils sont nombreux à écouter Sud Radio, si vous nous écoutez de gauche, de droite, du centre, de l'extrême gauche, écoutez bien.
- Parce que les Français n'en peuvent plus. C'est le ras-le-bol général.
- Selon les sondages parus encore la semaine dernière, plusieurs instituts, que ce soit notre ami de l'IFOP, Frédéric Dhabi, mais également l'institut Elabe, eh bien, on atteint des chiffres de défiance absolument ahurissants.
- Moi, je n'ai jamais vu ça. Neuf Français sur dix, vendredi, déclarés ne plus supporter les élus qu'ils considèrent comme incapables de régler leurs problèmes.
- Ça, c'est le résultat direct de la dissolution d'Emmanuel Macron.
- C'est-à-dire que... Enfin, de la dissolution.
- Quand vous parlez avec des députés de gauche, du centre et même du Rassemblement national, on pourrait dire que c'est les chouchous de l'opinion.
- Mais pas du tout. Depuis des semaines, ils vous disent tous la même chose.
- Moi, je les ai tous les jours au téléphone.
- Ils vont en gueuler toute la journée dans leurs circonscriptions.
- Ils ont encore passé un week-end à pas piquer des hannetons, tous ces députés.
- Les gens ne nous supportent plus, me disent-ils, et ne supportent plus qui ? Le président de la République.
- Mais ce n'est pas forcément parce que c'est Emmanuel Macron.
- C'est simplement parce que le président de la République cristallise toujours la colère et le mal-être dans ce pays.
- Mais ça devrait les instruire dans la période.
- Parce que pourquoi, Patrick ? En fait, on est dans un ciseau émotionnel.
- C'est-à-dire que toute la journée, vous, moi, nous tous, nous jonglons avec les chiffres.
- Tiens, 44 milliards de budget.
- On va peut-être descendre à 35 milliards.
- On va peut-être taxer les hyper-riches.
- Tiens, ils ont 100 millions d'euros de patrimoine.
- Et pendant ce temps, dans votre cuisine, vous ramez en offrant des conserves.
- Eh bien, cette tonalité...
- Des boîtes de conserve.
- Non, mais en fait, ce que je veux dire par là, c'est le ciseau émotionnel.
- Chacun grimpe à l'échelle des perroquets pour décrocher la meilleure punchline.
- Avec finalement, ce que jugent les...
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