Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Patrick Roger.
- Et dans 5 minutes, maintenant, l'invité politique de Jean-François Aquili, Bruno Retailleau, bien sûr.
- Et je rappelle que vous pouvez poser vos questions au standard au 0826 300 300.
- Vous avez la parole. Vous pouvez d'ores et déjà vous positionner et vous signaler auprès de Manu.
- Il est 8h et presque 10 minutes. Elisabeth Lévy, bonjour.
- Bonjour, Patrick. Bonjour à tous.
- Le ton est donc monté entre l'Élysée et CNews, notamment, à propos de ces fameux labels médias.
- Oui, toujours cette fameuse affaire, parce que l'Élysée a réagi aux commentaires faits sur CNews sur son envie de labellisation des médias et publie un clip hallucinant, vraiment digne de Trump, d'ailleurs, avec de la mise en scène, de la musique. Pendant que Pascal Praud parle de Pravda, on voit clignoter les mots « fake news » à l'écran. Et puis arrive le président.
- Ce n'est pas l'État qui doit vérifier, mais des professionnels.
- Des professionnels qui disent qui sont les gens sérieux et qui ne le sont pas.
- L'ennui, évidemment, c'est qu'on a le sentiment que le président considère que ses contradicteurs et critiques ne sont pas des gens sérieux. Mais je voudrais le rassurer, car le label, les labels existent déjà.
- Il y a la commission de la carte qui accorde le statut de journaliste, la commission paritaire, celui de médias d'information, l'ARCOM contrôle le respect des règles, plus la loi de 1880 dont Éric a parlé avec tous ses amendements.
- Donc, finalement, l'expression publique et celle des journalistes est très encadrée.
- Le vrai problème, Patrick, ce n'est évidemment pas ces news, mais c'est Zoé Sagan ou Kandeï Sowen.
- Or, cher Patrick...
- Des gens sur les réseaux sociaux, vous voulez dire.
- Voilà, des sites, si vous voulez, complètement délirants.
- Or, Patrick, en fait, la loi n'interdit pas de mentir.
- Simplement, le mensonge peut être sanctionné s'il nuit à quelqu'un.
- On a le droit de dire que la terre est plate ou que deux et deux font cinq, je crois.
- Mais on peut poursuivre les complotistes quand ils diffament.
- Simplement, on ne va pas déciller leurs adeptes en instaurant un label de médias officiels, mais, par exemple, en refaisant une école digne de ce nom.
- Mais alors, si ce n'est pas l'État qui lance ce label, finalement, où est le problème, Elisabeth ? D'abord, il semblerait finalement qu'il n'existera pas.
- Mais quand même, ce n'est pas la première fois qu'Emmanuel Macron essaye de lancer ce machin.
- Alors, d'abord, c'est inutile.
- Je viens de vous expliquer.
- Je viens de vous expliquer pourquoi, puisqu'il y a déjà beaucoup de normes.
- Ensuite, c'est dangereux, parce que l'État ne choisit pas, ne labellise pas.
- Il veut juste choisir l'arbitre.
- Et il songeait fortement à RSF, Association de Défense de la Liberté de la Presse, qui demandait, en 2024, pour la liberté, la fermeture d'une chaîne de télévision.
- Et puis, pourquoi pas, les syndicats, à ce compte-là, qui exigent sans cesse qu'on fasse taire X ou Y.
- Alors, vous savez, Patrick, il y a 20 ans, il y avait un congrès scientifique qui décidait que Pluton, cette pauvre Pluton, n'est plus une...
- Et bien, on voit là, un conclave de journalistes labellisés sous la houlette de RSF pourrait décréter que Sud Radio n'est plus un média, puis lui retirer les avantages afférents.
- Sauf qu'il n'y a pas de Nobel de la formation.
- RSF n'a aucune légitimité pour dire qu'il est un bon journaliste.
- Dans une société libérale, le contrôle de la formation, c'est un posteriori.
- Et c'est par la justice, point barre.
- Alors, il est peu probable, évidemment, que Macron, Emmanuel Macron, qui est quand même affaibli et bunkérisé, finalement, ne pourra pas mettre en oeuvre ce funeste projet.
- Il n'empêche, Patrick, c'était un test, pour moi, de notre attachement collectif à la liberté.
- Or, les réactions politiques se sont cantonnées à la droite et les réactions médiatiques ont été extrêmement clairsemées.
- D'ailleurs, merci à Françoise Degoy.
- Pourquoi ? Parce qu'elle s'est opposée très vivement à ce funeste projet.
- Alors, on ne sait pas si c'était vraiment un projet, mais bon.
- Moi, je crois que oui.
- Je crois savoir que oui.
- Je crois que c'est une...
Transcription générée par IA