Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Patrick Roger.
- Ségolène Royal, invitée dans quelques minutes, invitée exceptionnelle de Jean-François Aquili, invitée politique, et qui répondra également en direct à vos questions entre 8h30 et 9h. Nous le faisons de plus en plus parce que vous aimez ça, interpeller directement les politiques. Soyez libres avec vous, Élisabeth Lévy. Bonjour, Élisabeth.
- Bonjour, Patrick. Bonjour à tous. Avec cette nouvelle tendance dans les musées, notamment, alors il y a Versailles, il y a Louvre, augmenter le prix d'entrée pour les ressortissants non-européens. Oui. Alors en janvier, ce sera Versailles, les non-européens.
- Donc nous allons devoir payer 35 € au lieu de 32. C'est un peine 10 % d'augmentation. Et au Louvre, c'est déjà 32 € contre 22 pour les Français et les Européens. Là, c'est 45 %. Mais c'est quand même...
- Le Louvre a besoin d'argent. Alors je m'étonne, bien sûr, que la gauche ne dénonce pas brillamment cette politique raciste.
- Alors bien sûr, c'est une préférence européenne. On aurait même pu imaginer sur ce sujet une préférence nationale, car tous ces musées, tous ces édifices sont le patrimoine construit et financé par des générations de Français. Mais on aurait certainement trouvé une règle européenne l'interdisant. En tout cas, cette nouvelle mesure est quand même une discrimination envers ce qu'on appelait autrefois le tiers-monde.
- Et aujourd'hui, parce que c'est plus chic, le sud global, donc des Algériens ou des Chinois ou des Vénézuéliens, paieront plus cher l'entrée dans nos musées, parce que ça va probablement continuer. Et c'est normal. Alors on va me dire que l'ermitage à Saint-Pétersbourg, un des chefs-d'œuvre magnifiques, c'est 6 €.
- Et le Prado à Madrid, seulement 15. Oui, mais on ne peut pas en même temps réclamer la baisse des dépenses publiques, l'amélioration de la sécurité dans les musées et des services à bas prix partout.
- Alors certains diront, Elisabeth, est-ce que la culture...
- La culture ne devrait pas être accessible à tous.
- Oui, ah bah c'est une blague, j'espère, Patrick, parce qu'elle l'est, évidemment. Je ne connais personne, franchement.
- Soyez honnête, vous connaissez des gens qui ont renoncé à lire un livre ou à voir un tableau à cause du prix ? Non, bah non, c'est une question de priorité. On peut renoncer, par exemple, à l'iPhone 92 ou au dernier Nike et aller visiter des musées.
- Ensuite, bah c'est comme la santé, hein. Les musées, la culture, ça n'a pas de prix, mais ça a un sacré coût.
- L'entretien du patrimoine, c'est des milliards d'euros et ça n'est jamais assez, d'où le loto du patrimoine.
- Et puis, c'est notre devoir, c'est notre devoir de préserver ce qui nous a été légué, donc, par des siècles de travail et de création, la preuve par Notre-Dame, justement. La mission, donc, d'un ministre du tourisme, à mon avis, ne devrait pas être de célébrer chaque année le million de touristes supplémentaires, mais au contraire, de limiter drastiquement les flux, parce que voyez-vous, Patrick, le tourisme de masse, c'est un des pires fléaux.
- Au niveau de notre temps, pauvre Notre-Dame, à peine rebâti, on lui a imposé 10 millions de visiteurs en un an.
- C'est inhumain, Patrick. Internet, en fait, nous fait croire que le monde doit être à portée de clics, qu'on doit accéder à tout en 10 minutes ou en 2 heures, mais si 10 milliards d'êtres humains pensent que c'est un droit de l'homme de visiter le Loup, Versailles, le Taj Mahal et toutes les merveilles du monde, eh bien, ces merveilles finiront par disparaître. Non, la place d'armes de Versailles n'a pas été faite pour devenir un grand parking, lieu de bus de tourisme. Notre respect et notre amour pour ces productions du génie humain commandent de les préserver contre les méfaits du tourisme, et bien donc d'accepter que nous ne verrons pas tous toutes les merveilles du monde. Oui, c'est peut-être choquant pour notre esprit démocratique, Patrick, mais c'est comme ça. Ce qui nous est cher doit désormais être rare.
- Bon, donc vous êtes pour des quotas, en fait, quoi. Ah, moi, je suis pour limiter les flux partout.
- Ouais, bah, avec des quotas, quoi, c'est ça. Mais vraiment, parce qu'on va détruire nos...
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