Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Patrick Roger.
- Dans 5 minutes, l'invité politique, c'est François-Xavier Bellamy, vice-président des Républicains, qui sera au micro de Jean-François Aquili.
- Soyez libres à 8h10 avec vous, Françoise de Gois. Bonjour. Bonjour, Patrick.
- L'un des événements de la semaine, le livre de Nicolas Sarkozy, qui va cette fois-ci sortir, « Journal d'un prisonnier », 210 pages que vous considérez comme très politiques et 210 pages un peu fielleuses, dites-vous.
- Oui, fielleuses d'abord parce qu'on sent bien que Nicolas Sarkozy a beaucoup de choses qui lui sont restées en travers de la gorge, notamment l'attitude d'Emmanuel Macron. Pourquoi ? Parce que le président ne l'a pas prévenu quand on lui retirait la Légion d'honneur.
- C'est vrai que c'est quand même assez cavalier, ce qui vaut à Macron d'être traité dans ce livre de lâche et d'insincère.
- Il semble loin le temps où Sarkozy considérait que Macron, c'était lui en mieux.
- Je cite Nicolas Sarkozy.
- Et qu'il frisait même, toujours selon Nicolas Sarkozy, une forme de génie.
- Alors, de l'eau a coulé sous les pans. Le jeune président a parfaitement bien manipulé l'ancien président, essentiellement par la vanité.
- Le péché mignon de tant de politiques pour conquérir définitivement la droite, voilà ce qu'a fait Emmanuel Macron.
- Mais Nicolas Sarkozy l'a aussi utilisé pour garder son influence, continuer à exister, rester dans la roue.
- Ce temps-là est bien fini et l'exprit rezonnier ne fera plus aucun cadeau au chef de l'État qui est, il est vrai lui, aussi dans un moment crépusculaire. C'est très intéressant car ses pages sur Emmanuel Macron sont particulièrement violentes.
- C'est ça que j'appelle le caractère fielleux.
- Oui, c'est ça. Et d'ailleurs, il dit au passage que quand il a vu, quelques jours avant d'aller en prison, Emmanuel Macron était surpris.
- Il dit, ah bon, mais ça va se faire là. En tout cas, c'est ce qu'il écrit.
- C'est un bon comédien, Emmanuel Macron.
- Il y en a une, Françoise, qui trouve grâce aux yeux de Nicolas Sarkozy.
- Oui, c'est Marine Le Pen.
- Marine Le Pen, qui a eu des mots assez forts à un moment de son incarcération, probablement parce que ses propres ennuis judiciaires la poussent aussi à une forme de solidarité.
- Et je dis ça sans mauvais état d'esprit.
- Sarkozy décroche alors son téléphone et la remercie.
- Et c'est là qu'intervient la partie la plus politique de ce livre.
- Que lui dit-il ? D'abord que la dissolution semble inévitable dans quelques semaines.
- Ça, c'est l'analyse de Nicolas Sarkozy.
- Et surtout, surtout qu'il n'appellera pas un vote et un front républicain.
- Au contraire, il évoque, je cite, un esprit de rassemblement sans exclusif, autrement dit de la droite et le rassemblement national.
- Rappelons que Nicolas Sarkozy a reçu Jordan Bardella et Sébastien Chenu.
- Au moins, les choses sont claires.
- Il n'y a plus, pour Nicolas Sarkozy, de cordon sanitaire avec l'extrême droite.
- C'est bien sûr la tendance de la droite actuelle.
- Il suffit d'écouter Bruno Retailleau, qui explique que le RN est dans l'arc républicain, alors que l'FI n'y est pas.
- Ou alors Laurent Wauquiez, qui estime que pour lui, le choix est clair entre l'FI et le RN.
- Mais Patrick, c'est la première fois que Nicolas Sarkozy a reçu Jordan Bardella.
- Nicolas Sarkozy s'exprime aussi clairement sur un rassemblement qui serait en fait l'alliance des droites, théorisée par l'un de ses conseillers favoris puis répudiés, Patrick Buisson.
- Ce qui était un fantasme devient donc jour après jour une réalité et s'ancre un peu plus sous la plume de l'ex-président.
- Alors pourquoi Nicolas Sarkozy fait cela et dit cela ? Eh bien parce qu'il pense que c'est le sens du temps d'abord, c'est son analyse politique.
- Plus profondément, Patrick, il y a toujours le même moteur au fond de lui, comme François Hollande d'ailleurs, comme Véronique.
- Comme Valéry Giscard d'Estaing, qui toute sa vie a couru après une réélection à l'Elysée.
- Ce pouvoir-là, l'Elysée, est une drogue dure et il est non seulement difficile de la quitter, cette drogue.
- Il suffit de voir comment Emmanuel Macron s'accroche à toutes les branches pour y rester.
- Mais il est difficile de quitter même l'idée de la conquête.
- Parce que quitter même l'idée...
Transcription générée par IA