Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h. Patrick Roger.
- 8h09. Soyez libres, Elisabeth Lévy. Bonjour, Elisabeth.
- Bonjour, Patrick. Bonjour à tous.
- Alors vous revenez sur cette proposition de Jean-Philippe Tanguy du Rassemblement national qui veut rouvrir les maisons closes.
- Oui. Alors c'est une idée qui affole le braillomètre et enrage les ligues de vertu féministe.
- Ne peut pas être mauvaise, Patrick. Cette proposition de Jean-Philippe Tanguy de créer des bordels, pardon de l'expression, sans proxénète, gérés par des femmes ou par des hommes, qui se prostituent aussi, donc par des hommes et des femmes qui décident librement de se prostituer, eh bien c'est une idée excellente d'un point de vue pragmatique et philosophique.
- Alors je vous rappelle que la loi de 2016 interdit de recourir au service d'une prostituée mais autorise le racolage.
- C'est un peu comme si des boulangers avaient le droit de vendre du pain, mais qu'il était tout à fait illégal d'en acheter. Donc c'est complètement idiot.
- Pour le dire autrement, comme l'observe Tanguy, et elle n'a évidemment pas fait disparaître la prostitution, on trouve sur Internet de quoi satisfaire tous les fantasmes, mais en la plongeant un peu plus dans l'illégalité, elle a rendu les prostituées plus précaires.
- C'est une activité qui doit donc être encadrée.
- La maison close, c'est la solution la plus digne, la plus digne, la plus rationnelle économiquement.
- Ça revient à mettre en commun des moyens.
- Comme des avocats ou des médecins.
- Oui, bon, mais tout le monde n'est pas d'accord évidemment avec cette vision, parce qu'en légiférant, on légitime finalement la prostitution et on contredit l'objectif abolitionniste affiché par la France.
- Eh bien, tant mieux, parce que c'est un objectif ridicule, liberticide, paternaliste et laissé de puritanisme bourgeois.
- C'est une fausse vertu, un faux humanisme qui déshumanise les prostituées, dit Tanguy, qui en a croisé quelques-unes, il faisait des maraudes dans sa jeunesse.
- Alors, si la prostitution a existé sous tous les cieux et sous tous les régimes, pardon, y compris quand on en bastillait les femmes de mauvaise vie, comme on disait, eh bien, c'est sans doute qu'elle répond à une demande sociale.
- Patrick, ne nous mentons pas, elle a sauvé le mariage et la famille bourgeoise.
- Et en plus, elle a engendré des personnages absolument inoubliables de putains magnifiques.
- Nana, Zola, Esther, Balzac, Belle de jour, rappelez-vous de neuf sublimes dans ce film.
- Ce n'est donc pas la... Enfin, ce n'est pas à cause de ça, mais de toute façon, ce n'est pas la prostitution qu'il faut combattre, c'est l'exploitation.
- Et alors, en plus du fait qu'on n'arrive de toute façon pas à la supprimer, cet objectif de l'abolition est parfaitement illibéral, parce qu'au nom de quoi interdirait-on à des femmes de se prostituer ? Alors, ce qu'on me dit en général, c'est « Ah oui, mais elles sont aliénées ».
- Ben oui, quand t'es amoureuse à l'œil, t'es aliénée aussi.
- Personne ne peut décider pour l'autre ce qu'est être libre.
- C'est d'ailleurs pour ça que moi, je n'emploie pas l'argument de la liberté des femmes qui se voilent.
- Quand je demande des restrictions au port du voile islamique, je parle de ma liberté, de notre liberté, de ne pas avoir ce symbole d'inégalité.
- Voilà. Alors, certaines femmes considèrent que leur corps est un temple qu'on ne peut pénétrer qu'après en avoir fait huit fois le tour et signé un contrat.
- D'autres trouvent naturel de monnayer des actes sexuels.
- Eh bien, c'est leur droit à chacune.
- C'est leur propre conception de leur liberté pour elles.
- Voilà.
- La prostitution, ça fait peur.
- Parce que ça concerne le désir, la sexualité, les tourments, les tréfonds de l'âme humaine.
- Eh bien, dès lors qu'il n'y a pas de violence, ce n'est pas à la société ni à l'État de décider dans quelles conditions des adultes libres ça donne au stupré, à la fornication.
- En bon français, mêlez-vous de vos fesses.
- Bon, voilà. Mais comme vous l'avez dit, il y a quand même l'exploitation, en fait, beaucoup aussi, de réseaux, d'un tas de choses autour de ces femmes.
- Mais c'est pour ça qu'il faut...
- Il faut lutter contre ça et non pas contre la prostitution.
- Est-ce que vous êtes d'accord ou pas...
Transcription générée par IA