Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Patrick Roger.
- Il est 8h08. Soyez libres, Elisabeth Lévy, comme chaque matin, évidemment. Bonjour, Elisabeth.
- Bonjour, Patrick. Bonjour à tous.
- Alors vous allez nous donner votre sentiment sur cette journée du 10, étant bloquons tout.
- C'est intéressant. J'aimerais connaître votre opinion, parce que vous estimez d'ailleurs aussi que d'après Bruno Retailleau, la colère des Français pourrait se manifester par la violence.
- Enfin, c'est pas moi qui l'estime. Vous avez vu sa conférence hier.
- C'était quand même... Il nous a mis en condition.
- Mais en tous les cas, ce qui risque, tout ça, ce sont des conjectures.
- Alors nous parlons, Patrick. Donc ce qui risque de s'exprimer aujourd'hui, ce n'est pas la colère des Français, mais la rage impuissante des franges radicales et violentes de la gauche.
- La France qui débloque, comme disait l'autre.
- Alors c'est une mayonnaise qui est largement...
- montée par LFI aujourd'hui, puisque dans les boucles télégrammes qui ont été étudiées par la Fondation Jean Jaurès, ils ont trouvé...
- Il y avait 88% des gens de ces boucles qui étaient soit électeurs de Jean-Luc Mélenchon, soit de Poutou.
- Donc vous voyez, comme souvent, ça a commencé avec Nicolas qui paye, et ça va finir en Free Palestine, la police tue et Macron démissionne.
- Parce qu'à l'exception des gilets jaunes au début, il faut bien noter, cher Patrick, que la plupart des mobilisations sociales sont aujourd'hui...
- prises en otage par ces voyous qui jouent à la révolution.
- Alors bien sûr, ils peuvent mettre des policiers au tapis.
- Moi j'ai une pensée pour les 80 000 forces de l'ordre qui seront mobilisées aujourd'hui.
- Ils peuvent ruiner d'honnêtes commerçants, peut-être menacer des sites stratégiques, mais à part faire payer les riches, ils n'ont aucun projet.
- Et ils ne prendront pas le pouvoir dans la rue, et pas dans les urnes non plus, j'espère.
- Mais par ailleurs, chacun, je l'entends sur nos antennes tous les jours, chacun brandit sa colère comme si cette colère créait des droits.
- Alors attention.
- Nous avons tous de très très bonnes raisons d'être en colère contre le type qui met sa musique dans le métro, le patron qui ne m'augmente pas, et les gouvernements ou les gouvernements qui font de très mauvaises politiques.
- Alors c'est très humain, la colère, c'est légitime, c'est compréhensible, mais ça n'est pas une politique à moins de l'exprimer dans les urnes.
- Oui mais Elisabeth Lévy, les Français n'ont plus vraiment confiance dans leur politique.
- Eh bien qu'ils en changent, mais je ne crois pas que ce sont les politiques en fait.
- C'est plutôt notre système politique qui n'arrive plus à fabriquer de légitimité.
- Et ça c'est grave parce que la réalité, Patrick, c'est que jamais nous n'avons eu une Assemblée nationale, enfin sur la cinquième, aussi représentative de ce qu'est la France.
- Toutes les opinions sont là et jamais elle n'a été aussi bloquée.
- Alors ce n'est pas seulement parce que ces méchants partis ne sont pas capables de s'entendre, c'est le reflet de la profonde division des Français eux-mêmes.
- Est-ce que nous sommes encore un peuple, c'est-à-dire une communauté politique, qui se donne des institutions et des lois pour se gouverner ? Et juste un petit rappel historique, pour donner la citoyenneté pleine et entière aux Juifs en France, Napoléon leur a demandé, considérez-vous les autres Français comme vos frères ? Eh bien, je me demande, en tous les cas je pose la question, j'ai l'impression qu'aujourd'hui beaucoup de Français ne considèrent pas tout à fait les autres Français comme leurs frères, mais comme leurs créanciers.
- Et ainsi Nicolas en a marre de payer pour les chômeurs, les retraités, ça ce n'est pas très fraternel, mais c'est vrai pour tout le monde.
- Chacun en a marre des efforts qu'on lui demande pour les autres.
- Et il n'y a pas seulement, évidemment, l'immigration aggrave, disons des fois, ce sentiment-là, ou en tous les cas c'est quand elle est très mal intégrée ou pas.
- Mais il n'y a pas que ces fractures ethnico-culturelles, dirais-je, il y a aussi l'individualisme qui nous frappe tous, chacun pense que ses intérêts sont l'expression de la justice, et c'est souvent le cas, oui, j'ai travaillé, j'ai le droit à...
Transcription générée par IA