Retranscription des premières minutes :
- Allez, Elisabeth Lévy. Bonjour, Elisabeth. Bonjour, Jean-Jacques. Bonjour à tous.
- Si nous revenions sur ce rapport sur les frères musulmans. Bon, franchement, est-ce que vous avez trouvé quelque chose de nouveau dans ce rapport ? Alors, soyons... Écoutez, il y a beaucoup d'éléments... Je suis assez pessimiste, moi, toujours. Mais bon, il y a quand même beaucoup d'éléments précis qui sont rassemblés, qui sont colligés. Mais évidemment, sur le mouvement de fond, qui voulait savoir, savait.
- Il n'y a rien de fondamentalement nouveau, si vous voulez, sur le phénomène. Qui a lu Gilles Kepel, qui a lu toutes sortes d'études ces dernières années, savait cela.
- On nous parle, par exemple, de menaces sur la cohésion nationale. Cette menace, elle est visible à chaque fois qu'un élève refuse d'étudier la Shoah, ou qu'un homme exige que sa femme soit examinée par un médecin femme, si vous voulez. Je vous cite des petites choses pour vous dire que tout ça...
- ...est monté par des chercheurs, par des médias. Le problème, c'est que ceux qui alertaient, ceux qui s'inquiétaient, eh bien, ils étaient immédiatement fascisés, extrême-droitisés et discrédités. Et à l'extrême-gauche, ceux qui ne voulaient pas voir, qui, après les dizaines de morts et de blessés et de familles déchirées de 2015, nous ont expliqué que le grand problème de la France, c'était l'islamophobie, eh bien, ceux-là, ils continueront, ils continuent à ne pas voir le général Tapia Nkelefi.
- Il nous a dit...
- cette fois-ci l'islamophobie franchit un seuil, un conseil de défense accrédite les thèses délirantes de Retailleau et Le Pen, vous allez détruire notre pays, donc c'est toujours la même rengaine, c'est pas l'islamisme sécessionniste qui détruit notre pays, qui sépare une partie des musulmans du reste de la société ou qui veut le faire, c'est l'islamophobie.
- Bon, alors une partie de la gauche ouvre un oeil, peut-être même deux, Françoise, je vous regarde, mais que de temps perdu et on verra ce qu'il se passera au moment des élections.
- Le diagnostic reste incomplet.
- Oui, d'abord parce que les frères musulmans ne résument pas toute l'influence islamiste, il y a toute sorte, il y a une espèce de nébuleuse salafou, je ne sais trop quoi, je ne sais pas comment la caractériser, qui n'adhère pas strictement aux frères, mais qui existe.
- Et deuxièmement, si vous voulez, le rapport, c'est en ça qu'il est utile, il ressent, je crois, beaucoup de vecteurs d'influence, les clubs de sport, les ceci, les cela, les associations, mais il est bien incapable, et c'est vrai que c'est difficile, de mesurer l'influence, l'arraisonnement des imaginaires, jusqu'où ça va, et il entretient, si vous voulez, la fiction un peu rassurante du fait qu'il y aurait d'un côté tout à fait séparé une micro-minorité islamiste et de l'autre côté l'écrasante majorité républicaine.
- En réalité, très souvent, chez les gens, il n'y a pas de frontières nettes, il y a un continuum, l'islamisme n'est pas complètement extérieur à l'islam, évidemment.
- Le chauffeur de bus qui refuse une fille en mini-jupe, peut-être que vous le verriez dans la vie, vous diriez, il n'est pas islamiste, c'est un musulman du coin de la rue, il n'a peut-être jamais vu un frère musulman.
- Le collégien qui nous dit que les couffards de Charlie, c'est bien fait pour eux, vous diriez quoi, islamiste, musulman ? Donc, ce que j'essaye de dire, c'est que notre problème, c'est qu'il y a un arrosonnement des imaginaires des jeunes musulmans, notamment, et dont l'ampleur, si vous voulez, n'est pas si faible que ça.
- Bon. Emmanuel Macron, cependant, a demandé des mesures plus drastiques, plus sévères.
- Oui. Alors je crois qu'il veut surtout qu'on saupoudre la chose de mesures anti-discrimination, anti-stigmatisation. Bon, on verra.
- On verra. Mais j'ai aussi l'impression qu'il y a un peu ça qu'il veut pas assumer, si vous voulez, le fait qu'il y a peut-être une...
- Une bataille culturelle à mener. Mais à mon avis, la première urgence, si on veut faire quelque chose, c'est d'arrêter l'immigration.
- Il y a 500 000 arrivées par an, on le sait maintenant. Et dedans, il y a beaucoup de musulmans. Et dans ces musulmans, il y en a beaucoup qui sont déjà travaillés par les frères,...
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