Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Élisabeth Lévy est avec nous, bonjour Élisabeth.
- Bonjour Jean-Jacques, bonjour à tous.
- Gérald Darmanin veut construire une prison de haute sécurité en Guyane, enfin, il est prévu une cité judiciaire.
- À l'intérieur de cette cité judiciaire, une prison.
- Et à l'intérieur de la prison, un quartier de haute sécurité.
- Non, Élisabeth.
- Alors, à quoi ça sert que Lévy se décarcasse ? Oui, non mais, l'image qu'on voit dans le JDD, parce qu'il a livré la confidence au JDD, elle est réalisée par intelligence artificielle, bien sûr, et elle est impressionnante.
- C'est une enceinte fortifiée qui entoure une quinzaine de bâtisses plantées au milieu de la jungle.
- On voit du verre à perte de vue.
- Moi j'ai pensé, vous savez, à la forteresse du désert des tartares.
- Dino Buzzati.
- Je ne sais pas si des envahisseurs arrivent.
- Magnifiquement.
- Mais en réalité, comme vous l'avez dit, le projet de ce projet de nouvelle prison de 500 places, dont la Guyane a d'ailleurs bien besoin avec tous ces narcotrafiquants à elle, ces orpailleurs qui sont entassés dans un seul établissement, eh bien ce projet est dans les tuyaux depuis 2017.
- Et ce n'est évidemment pas Gérald Darmanin qui a décidé hier de construire une prison, puisque les travaux commencent d'ici la fin de l'année.
- La nouveauté, tout de même, il faut le reconnaître quand même, il ne fait pas rien, je trouve, c'est ce projet de quartier de haute sécurité pour les profils les plus importants.
- C'est plus dangereux, alors d'après ce qu'il a dit au JDD, il y aurait 60 places pour les narcos et une quinzaine pour les djihadistes.
- Alors les avantages sont évidents, dans les prisons de droit commun, sauf à punir collectivement tous les détenus, c'est très difficile en réalité de tout contrôler, d'empêcher l'entrée de téléphones, de drogues, etc.
- Je suppose qu'il faudrait mille fois plus de personnel.
- Les petits et les grands caïds continuent à diriger leur trafic, à commander des exécutions, vous savez, on l'avait vu à Marseille.
- Oui.
- Avec ce jeune homme, ce gamin qui avait tué sur commande, ils peuvent menacer et corrompre les surveillants dont les familles sont connues, et c'est une profession vraiment sur laquelle pèse beaucoup aujourd'hui.
- Bref, l'éloignement, comme l'a dit le ministre, les couperait de leur réseau et minimiserait drastiquement le risque d'ébasion sanglante à l'âme.
- Bref, bien sûr, Gérald Darmanin exagère un peu son rôle, mais je ne sais pas de la com' parce que j'ai l'impression quand même que ça va voir le jour.
- Oui, mais est-ce que ce n'est pas fâcheux de réactiver l'imaginaire du bagne de Cayenne ? C'est évidemment ce qu'expliquent les grandes consciences dans Libé, Mediapart, aussi les élus, d'ailleurs, guyanais, qui fustigent ce projet qui serait évidemment colonialiste et raciste.
- Eh bien, je dois vous l'avouer, ce braillomètre progressiste me persuade que Gérald Darmanin va dans le bon sens.
- D'abord, la Guyane, c'est la France, et elle peut donc accueillir une prison aussi bien que la Sarthe.
- Qui, me semble-t-il, accueille une prison de haute sécurité.
- Et la plupart des détenus, quand même, de ces 500 places, seront du cru.
- Deuxièmement, elle est devenue, la Guyane, une plaque tournante des trafics vers l'Europe.
- Donc, il y a une logique aussi de lutter contre le narcos là-bas.
- Et ensuite, troisièmement, les détenus de haute sécurité seront évidemment infiniment mieux traités que les 70 000 hommes et femmes passés par Cayenne entre 1852 et 1938, dont le capitaine.
- Le capitaine Dreyfus, d'ailleurs.
- Bien sûr, ils auront des conditions climatiques difficiles, mais comme nos fonctionnaires, nos militaires, etc., leur pire sanction, ce sera l'isolement.
- Mais tout de même, ce ne sera pas le bagne, pour vous répondre.
- Cependant, oui, ce projet convoque l'imaginaire du brabagne, comme celui d'ailleurs de Donald Trump de rouvrir Alcatraz.
- Eh bien, pour tout vous avouer, ça ne me dérange pas.
- Peut-être que c'est ce qu'il faut à des criminels endurcis et ultra-violents ou à des djihadistes qui veulent terroriser la France.
- Parce que c'est une criminalité.
- C'est une criminalité nouvelle, absolument sans limite, et face...
Transcription générée par IA