Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Nous sommes avec Elisabeth Lévy, bonjour Elisabeth.
- Bonjour Jean-Jacques, bonjour à tous.
- Souvenons-nous des assassinats dans un lycée de Nantes, assassinat d'une jeune fille à coup de couteau, de l'assassinat dans la mosquée de La Grande Combe, près d'Alès.
- Ces deux faits divers ont entraîné interprétation active et instrumentalisation de tous côtés.
- Oui, j'ai voulu revenir là-dessus.
- D'abord, ce sont deux crimes qui sont spectaculaires par leur lieu, le lieu où ils ont lieu, quand même, un lycée et une mosquée, deux lieux qui devraient évidemment être épargnés par le fracas du monde.
- Et c'est pour ça que ça frappe l'opinion.
- Donc c'est normal, dans le fond, que tout le monde essaye de comprendre.
- Mais il y a eu aussi ce que j'appellerais un emballement interprétatif, peut-être poussé par cette soif de comprendre.
- On cherche des explications.
- Donc après Nantes, cette lycéenne assassinée, Bruno Retailleau...
- A parlé de l'ensevagement de la société.
- Beaucoup de commentateurs ont embrayé.
- Bon, ça n'a pas été très loin.
- Alors après, Alès, en revanche, tout le monde, mais évidemment tout le monde de droite à gauche, ils sentent à penser à un crime musulman.
- Quelqu'un tué dans une mosquée, ça semblait presque évident.
- Il faut se méfier parfois des évidences.
- La gauche, alors là, est partie en fanfare sur la supposée islamophobie de la France en général et de Bruno Retailleau en particulier, qui est devenu le responsable de ce crime raciste.
- Enfin, de ce crime compensé raciste jusqu'à cette manifestation honteuse dont Jérôme Guedj a été expulsé.
- Or, dans les deux cas, et là, je vais être très prudente, mais je m'appuie sur ce que dit aujourd'hui la justice.
- Bien sûr.
- Voilà, dans les deux cas, ce sont des actes qui paraissent plutôt relever de parcours individuels.
- Alors, dans l'affaire de Nantes, évidemment, il exprimait dans ce texte une sorte de haine du capitalisme, de la modernité, etc.
- Mais si vous voulez, si vous avez des...
- des pulsions meurtrières, vous allez sans doute piocher dans ce qui se passe autour de vous pour essayer de l'enrober, votre acte.
- Dans tous les cas, c'est toujours ce que moi, je m'appuie sur la justice.
- Mais c'est pas... De toute façon, ça n'est pas imputable à ce qu'on appelle la crise de l'autorité, si vous voulez.
- C'est pas un moment d'ésérence, c'est pas ça.
- On est dans une configuration très, très spécifique.
- Et tout ça, si vous voulez, c'est pas des aspects politiques, à mon avis, qui expliquent le passage à Nantes.
- En tous les cas, c'est toujours la justice.
- À l'aise, d'après la procureure de Nîmes, c'est un crime sans revendication idéologique, je la cite, les faits paraissent à ce stade, évidemment, à ce stade, ça peut tout à fait changer dans l'enquête, construit autour de l'envie obsessionnelle de tuer une personne.
- Donc, le teintouin sur l'islamophobie, en l'occurrence, semble tout à fait à côté de la plaque.
- Peut-être a-t-il choisi une mosquée parce que c'est ouvert.
- Mais, évidemment, ça n'arrange pas tous ceux qui veulent, de tous les côtés, si vous voulez, se servir de ces éléments à l'appui de leur thèse.
- Évidemment, alors, qu'au conclure de ces exemples ? Alors, on dirait quand même qu'il y a des drames de droite et des drames de gauche, que ce qui est un fait divers pour les uns doit être un fait de société pour les autres, et vice-versa, et dans le fond, j'y vois là le signe de la fragmentation ultime de notre société, comme si on ne pouvait pas pleurer les mêmes victimes.
- Alors, c'est évidemment pas vrai pour tout le monde, je pense qu'il y a des tas de gens, Françoise ou moi, Désolé.
- Je pense que quelqu'un qui est gauche, et quelqu'un qui ne l'est pas, qui peut pleurer, évidemment qu'il pleure Lola, qu'il pleure toutes les victimes, qu'il pleure Thomas, Crépole, mais dans les camps politiques, il y a quand même, si vous voulez, c'est un peu chacun les siennes.
- Et d'ailleurs, tout le monde en France a pleuré Cissé, mais je suis désolé de vous le dire, Françoise, c'est pour ça que je ne...
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