Par Jean-Marie Bordry, Michèle Vianès
Les Maisons des Sciences de l'Homme (MSH) changent de nom
Les Maisons des Sciences de l'Homme (MSH) changent de nom - Regards de femmes
Retranscription des premières minutes du podcast :
- Sud Radio Regards de Femmes, Michel Vianès.
- Bonjour Michel.
- Bonjour Jean-Marie.
- Présidente de l'organisation non-gouvernementale Regards de Femmes, vous allez nous parler d'un changement de nom qui a toute son importance pour vous aujourd'hui.
- C'est la modification du nom des maisons des sciences de l'homme, Michel.
- Oui, alors c'est une très importante victoire symbolique pour l'égalité des sexes et pour la visibilité des femmes qui vient d'être emportée.
- Donc le réseau national des maisons des sciences de l'homme a pris la décision de modifier son nom tout en gardant le cycle MSH.
- Donc dorénavant, elles vont s'appeler Maisons des sciences sociales et des humanités.
- Et il est demandé d'ailleurs aux 22 MSH réparties sur le territoire national d'en faire autant.
- Et c'est la première institution dépendant de l'État à abandonner, la terminologie « roi de l'homme » imposée par les autorités françaises après l'adoption par l'ONU de la Déclaration universelle des droits humains de 1948.
- Comme si les deux formules étaient équivalentes, comme si l'accès des femmes à la citoyenneté en 1944-45 n'avait rien changé.
- Et je rappelle, comme je le fais toujours, que c'est l'Indienne en saméta qui avait obtenu que la Déclaration universelle se nomme Déclaration universelle des droits.
- Humain, pour que la moitié de l'humanité ne soit pas oubliée.
- Alors j'ai une petite parenthèse, ma chère Michel, mais c'est important.
- Vous êtes contre les droits de l'homme, si je vous comprends bien aujourd'hui.
- Je suis pour les droits humains.
- Bon, écoutez, c'est noté. Pourquoi c'est important pour vous ? Eh bien, c'est important parce que la décision que vient de prendre la direction justement des sciences humaines et sociales, le CNRS, eh bien revient sur plus de 70 ans gérés d'erreurs volontaires de traduction et d'efforts pour annuler autant que possible, les avancées des droits des femmes en tant que citoyennes.
- Et il s'agissait de nous invisibiliser, j'y tiens, de nous dissoudre en nous englobant justement dans cette appellation homme avec un grand H, alors que la langue française est sexuée, puisqu'elle désigne les êtres vivants selon leur sexe, et les accorde d'ailleurs en fonction du sexe.
- On dit le ministre et la ministre.
- Alors je comprends bien que pour vous, il fallait une certaine forme d'inclusion, en quelque sorte.
- Eh bien, au contraire, je suis contre l'inclusion, je suis contre le fait de dire femmes et hommes, c'est homme qui est inclusif.
- Et c'est donc, et cette, gérer tout ceci, c'est dans la continuité des grammairiens du XIXe siècle qui ont changé donc les règles d'accord, notamment avec l'accord de proximité, mais d'autres, pour affirmer cette espèce de prééminence du masculin sur le féminin.
- Et dans les années 50, eh bien, il y a eu aussi des idéologues masculinistes qui se sont engagés à faire des choses comme ça.
- Et donc, il y a eu aussi des idéologues masculinistes qui se sont engagés dans cette grande entreprise de propagande pour convaincre que le mot homme aurait deux sens, bon, les êtres humains de sexe...
Transcription générée par IA