Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio Regards de Femmes, Michèle Vianès.
- Michèle Vianès, bonjour.
- Bonjour Maxime.
- Aujourd'hui, 11 octobre, c'est la Journée internationale des filles.
- Et ce matin, Michèle, vous voulez nous parler de ce rapport du Sénat qui a été publié cette semaine, qui s'intitule « Femmes et sciences ».
- Parce que c'est un vrai sujet.
- Oui, bien sûr. Et en écho, justement, à la Journée internationale des filles du 11 octobre, je voudrais revenir sur un thème que j'ai souvent d'ailleurs abordé sur Sud Radio, la place des filles dans les sciences.
- Alors, on avait parlé de cette étude qui montrait qu'à l'entrée au CP, filles et garçons ont en maths des résultats très proches, mais qu'au bout de quelques mois, les garçons prennent de l'avance.
- Et nous avions aussi évoqué les écoles d'ingénieurs qui mettent en place des stratégies pour lutter contre les stéréotypes et les inégalités de parcours.
- Et aujourd'hui, un rapport publié du Sénat, donc publié par la délégation aux droits des femmes, et qui est présidé par Dominique Vérien, et où siège la sénatrice Marie-Pierre Meunier, qui est une ancienne prof de maths, eh bien, viennent appuyer ce constat et va beaucoup plus loin.
- Il faut rappeler aussi, en plus, que c'est un constat qui avait déjà été dressé par la première ministre Elisabeth Borne, qui avait essayé vraiment d'en faire un combat.
- Et justement, vous parliez de ce constat dans ce rapport.
- Quel est le constat ? Alors, le rapport montre justement ce qui avait soulevé l'indignation de la première ministre, qui elle-même est polytechnicienne, montre que les freins à l'accès des filles aux filières scientifiques sont présents à tous les niveaux, à la maison, à l'école, dans les livres, notamment les encyclopédies et les revues scientifiques juniors, qu'on pourrait penser plus ouverts.
- Les jeux et jouets, évidemment, la poupée barbie pour les filles, le mécano pour les garçons, et les représentations sociales des parents et des enseignants.
- Et donc, on valorise par tout ceci, chez les garçons, l'esprit de logique.
- La compétition, la maîtrise de l'espace.
- Et chez les filles, le langage et le soin.
- Et résultat, seuls 17% de bachelières choisissent une filière scientifique contre 44% des garçons, presque 1 sur 2.
- Et ce déséquilibre, bien sûr, se poursuit dans les carrières scientifiques où les femmes restent bien sous-représentées.
- On a l'habitude quand même ici, et notamment avec vous, ma chère Michèle, des rapports du Sénat, on sait qu'après un constat, il y a des propositions, des solutions.
- Qu'est-ce qu'ils proposent ? Alors, formule 20 recommandations, je vais en citer 5.
- Alors d'abord, la première, mieux former les enseignants du primaire aux sciences pour favoriser justement l'expérimentation et donner envie aux élèves filles et comme garçons.
- Deuxième, faire découvrir les métiers scientifiques aux collégiennes et aux lycéennes avec des stages, des clubs scientifiques et des modèles de femmes scientifiques.
- Inspirante.
- Ensuite, un troisième, agir sur les représentations dès le plus jeune âge et pas seulement sur les filles.
- Il faut que les garçons aussi intègrent cette fameuse culture de l'égalité que nous appelons de tous nos voeux.
- Également, extrêmement important, expérimenter des quotas de filles dans certaines filières scientifiques, ce qui commence à se faire dans des écoles d'ingénieurs pour justement qu'elles décollent du plancher début et qu'elles brisent ce fameux plafond de verre.
- Bien sûr.
- Et puis peut-être très important, et celui qui ne mange pas trop de pain, rendre visibles les filières scientifiques en créant des prix ou tout simplement en féminisant les noms de métiers, en montrant aux filles qu'on peut être chercheuse, informaticienne, programmeuse.
- Bien sûr.
- Parce que comment une fille peut-elle se projeter dans un métier dont même le nom reste masculin ? Merci beaucoup, Michèle Vianès, de nous avoir alerté sur ce sujet, présidente de Regards de Femmes et membre du Haut Conseil à l'égalité femmes-hommes.
- Merci beaucoup, ma chère Michèle.
- Merci, Maxime.
- Merci beaucoup, ma chère Michèle Vianès.
- Il est 7h41.
- .
Transcription générée par IA