Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio Média, l'invité du jour. Notre invité Jacques Pradel pour son livre qui a publié aujourd'hui « L'univers du crime, ses affaires » qui me réveille encore la nuit aux éditions du Rocher. Vous nous proposez un voyage au cœur des grandes affaires criminelles.
- Mais vous n'êtes pas resté dans la période contemporaine. Vous vous êtes permis d'aller fouiller dans les archives et même dans l'histoire de France, Jacques Pradel.
- Absolument. Mais je raconte par exemple la première malle sanglante qui remonte au XIXe siècle. Moi, ça m'a fasciné parce qu'il y a des histoires comme ça encore aujourd'hui.
- Oui, bien sûr. Parce que c'est pratique la malle. Voilà. Et donc cette grande affaire criminelle qui a été très couverte par la presse de l'époque parce qu'à la fin du XIXe siècle, on avait des journaux qui publiaient 1 million voire 2 millions d'exemplaires.
- Par jour, en plusieurs éditions. Donc il n'y avait pas la télé. Mais ça faisait office de ce que la télé a remplacé par la suite.
- Et donc il y a cette histoire qui est banale. C'est un huissier qui est assassiné par un voyou professionnel qui est doublé d'un escroc qui s'appelle Hérault, qui est connu, comme on dit, des services de police.
- Sauf que...
- Il va commettre son crime en choisissant comme appât une jeune femme qui est prostituée occasionnelle, etc., qui s'appelle Gabrielle Bompard.
- Et... Alors je vous passe le truc. Il faut lire parce que c'est assez long. Il y a eu des épisodes parce que la sûreté parisienne a enquêté jusqu'au Mexique et jusqu'à Cuba, où on a arrêté le principal auteur. Mais Gabrielle Bompard, elle était accusée de complicité de meurtre.
- Elle risquait également... Alors on guillotinait plus les femmes, je crois, en 1890, mais elle risquait les travaux forcés à perpétuité.
- Ces avocats ont trouvé une idée formidable. Ils ont dit à la cour... Oui, mais... Enfin, d'abord au juge d'instruction.
- Oui, mais notre cliente n'est pas complètement responsable parce qu'elle a été hypnotisée par ce salaud de Hérault. C'était le nom du gars.
- Sans H, hein. E-Y-R-A-U-D. Et donc, il y a eu un débat parce que c'était la découverte de l'hypnose à cette époque.
- Et c'était une astuce juridique ou c'était vrai ? Pardon ? C'était une astuce juridique ou c'était vrai ? On ne le saura jamais. On ne le saura jamais. C'est parole contre parole. Elle a dit ça. Et on ne peut que constater qu'elle a fait 20 ans.
- Elle a été condamnée à 20 ans.
- Elle a fait, je ne sais pas, 12 ans. Et après, elle a disparu des radars. Elle n'a plus jamais parlé d'elle. Mais il y a eu un vrai débat national.
- Peut-on tuer quelqu'un sous hypnose ? C'est une formidable question.
- Est-ce que le crime a beaucoup changé, justement, puisqu'on parle d'une vieille affaire ? Est-ce que c'est toujours les mêmes ressorts, les mêmes causes ? Vous savez, du Badland au Bitcoin, c'est toujours l'appât du gain, de toute façon.
- Donc, c'est la vengeance, c'est les problèmes de couple ou familiaux. Alors, avec des différences, c'est que la justice a évolué, que nos sociétés ont évolué.
- Par exemple, le viol est devenu, à juste titre, et tant mieux, on peut s'en féliciter, un crime. C'était déjà un crime, mais un crime puni de nombreuses années de prison.
- Parce qu'il y a encore moins de 20 ans.
- Quand une femme allait, quand il y avait le procès d'un violeur en présence de la victime, il y avait toujours quelqu'un qui posait la question, parfois le président.
- Mais mademoiselle ou madame, vous étiez habillée comment ? Sous-entendu, vous l'avez bien cherchée, quand même.
- Bon, alors, ça n'est plus le cas aujourd'hui. Dans le temps encore, dans l'histoire, il y avait les affaires qu'on appelait de crimes passionnels.
- Maintenant, il y a le crime contre conjoint qui est puni de la perpétuité. Donc, voilà, les sociétés évoluent et les affaires criminelles ont quelque chose à nous dire sur l'état de la société de leur époque.
- Bien sûr. Il y a aussi, derrière toutes ces affaires, des familles. Et je pense à l'affaire Bamberski dont vous parlez dans votre...
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