Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio Média, l'invité du jour. L'invité du jour, c'est Tony Comiti, l'un des derniers producteurs indépendants.
- On peut vous présenter comme ça. Vous produisez, Gilles l'a rappelé, de très nombreux reportages pour Zones interdites, pour Enquêtes exclusives.
- Vous produisez également les Routes de l'impossible tous les vendredis. Ce sera sur France 5 à partir du 18 juillet.
- Le premier sera consacré à l'Irak. Donc ce matin, vous êtes là pour nous dire que c'est de plus en plus difficile aujourd'hui de produire.
- Pourtant, vous produisez beaucoup. Vous faites partie de ceux qui produisaient. Qu'est-ce qui a changé ? C'est ma question avant le zapping. C'est qu'est-ce qui a changé aujourd'hui quand on parle de documentaire ? D'abord, économique. Et puis... Mais c'est-à-dire qu'il y avait plus d'argent avant ou ça coûtait moins cher ? Ça coûtait moins cher. On a perdu aussi pas mal d'aides. Alors même si on les soutenait, notamment sur les routes du CNC.
- Voilà. Il n'y a plus d'argent dans les caisses. Donc il va falloir se débrouiller. Et puis surtout, la difficulté d'aller aujourd'hui travailler en Irak, au Zimbabwe.
- Là, les Routes de l'impossible, cette saison, c'est Irak, Zimbabwe, Équateur, Burundi, Malaisie, Nigeria, Congo.
- Pour tourner en Irak, c'est super compliqué. Donc on fait appel à des fixeurs. Mais on est contrôlé à chaque barrage routier.
- Il faut montrer pas de blanche. Alors ce qui a changé aussi, c'est que...
- C'est la passion. Ça fait 33 ans qu'on existe. Si on perdait beaucoup d'argent, on aurait arrêté. On est à l'équilibre, quoi. Voilà. On est à l'équilibre.
- On perd sur certains films. On gagne sur d'autres. Et surtout, grâce aujourd'hui à YouTube, on a par exemple la chaîne des Routes de l'impossible.
- C'est plus d'un million d'abonnés, quand même. Et ça vous rapporte quelque chose ? Ah bah bien sûr. Bien sûr. C'est monétisé. C'est monétisé. Heureusement.
- Mais pas autant que France Télévisions. Et parce que nous avons aussi plus...
- ...de 3 200 films. Donc j'ai monté une équipe de jeunes, d'ailleurs, qui sont en alternance ou qui ont des contrats chez nous, qui sortent d'école.
- Je comprends même pas comment ils parlent. Ils ont un langage que je ne comprends plus du tout. Mais ce sont eux qui reviennent dans notre catalogue.
- 3 200 films. On remonte des séquences. Par exemple, lorsqu'il y a eu les événements du 7 octobre, impossible d'aller tourner en Israël, impossible de tourner à Gaza.
- Impossible.
- Mais interdit.
- Et voire impossible. C'est-à-dire qu'on a essayé, mais c'est impossible. Mais nous avons ressorti un film. Mon fils Paul Comity, à l'époque, avait fait une immersion avec Tzal et avec les Golani, les commandos israéliens, à Gaza.
- On a ressorti ce documentaire, mais un carton d'audience sur Internet en 3 ou 4 jours. Donc c'est ce qui...
- Alors comment il s'appelle, votre chaîne sur YouTube ? C'est Committee Media. Ça s'appelle, voilà. Et puis sinon, de l'impossible, c'est une chaîne à plus d'un million d'abonnés. Donc si vous voulez...
- Mais on est d'accord que YouTube ne suffirait pas à financer France Télévisions ? Encore un rôle à jouer ? Ou vous gagnez autant ? Ah oui, d'accord.
- Impossible de produire uniquement... Quoique on commence doucement.
- Mais non.
- Oui, on commence doucement.
- À produire que pour YouTube.
- On lance une émission à la rentrée sur YouTube qui va s'appeler « MIH, mon incroyable histoire ».
- Donc on va... Ce sont des gens qui viennent...
- Ils viennent raconter... Alors c'est le patron du raid qui a neutralisé Mohamed Merah. C'est un type qui a failli se faire bouffer par un crocodile.
- Voilà. C'est mon incroyable histoire. C'est la personne âgée de 75 ans ou 80 ans qui a le feu dans l'immeuble et qui a réussi à escalader pour sauver des enfants qui étaient à l'étage au-dessus.
- Ce qui est incroyable aujourd'hui, c'est que tout est filmé.
- Oui, c'est ça.
- Tout est filmé.
- Tout est filmé. Le citoyen, aujourd'hui, est devenu une espèce de citoyen journaliste, en fait.
- Sauf que c'est dangereux aussi. Parce qu'évidemment, il y a les fake news et tout.
- C'est pour ça que les journalistes ont une vraie responsabilité. Nous, on vérifie dix fois nos infos.
-...
Transcription générée par IA