Retranscription des premières minutes :
- Il est 7h34 sur Sud Radio, pourquoi des écologistes, des animalistes veulent qu'on arrête de manger du comté ? Oui, oui, l'un des fromages les plus populaires de France, vous avez bien entendu, on en parle avec une productrice.
- Bonjour Laura Nicolet.
- Bonjour.
- Bienvenue sur Sud Radio.
- Merci.
- Vous êtes productrice de lait à comté, vous êtes à Saint-Maurice-Cria, c'est dans le Jura.
- C'est une fromagerie 100% bio.
- Alors ça s'est passé il y a un peu plus d'une semaine chez nos confrères du service public sur France Inter, dans une émission avec une interview d'un naturaliste et écologue nommé Pierre Rigaud, militant par ailleurs animaliste, qui appelle à ce qu'on cesse de manger du comté parce que la production intensive de comté dans le Jura serait mauvaise pour la nature, que ça polluerait avec cette conclusion si le comté est mauvais écologiquement, si c'est mauvais pour les animaux et terrible parfois, même pour les animaux dans ce cas-là, il faut arrêter d'en manger.
- Est-ce que ça vous surprend d'entendre ce genre de propos ou pas ? Ah oui, c'est surprenant, c'est surtout excessif.
- Et puis je pense que ça vient de personnes en l'occurrence qui ne connaissent pas suffisamment leur sujet et qui ne connaissent pas tous les enjeux de la filière comté.
- Alors tous les enjeux et tous les sujets justement, on va revenir aussi sur les quelques reproches qui étaient faits par cet homme parce que c'est bien d'en discuter en plus avec une productrice.
- Vous déjà, vous êtes 100% bio, votre lait, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que nous, on est en agriculture biologique depuis 1997, donc c'est assez...
- Vous étiez dans les pionniers quoi, ouais ? Voilà, c'est ça, oui.
- Et ça veut dire que nous, on a le cahier des charges du comté qui est déjà très exigeant, auquel on rajoute le cahier des charges de l'agriculture biologique qui va nous amener, entre guillemets, des contraintes supplémentaires dans notre façon de travailler.
- Donc en fait, on est doublement...
- régularisé, doublement contrôlé et doublement sanctionné si on ne fait pas notre travail comme il faut, quoi.
- Voilà, et ça veut dire aussi pas d'utilisation de produits chimiques, je suppose ? Oui, le cahier des charges, comme je dis, du comté est déjà strict et en bio, on va rajouter des choses, donc pas d'engrais chimiques, on va rajouter des choses au niveau notamment de l'aspect sanitaire pour les bovins, pas de traitement antibiotique ou très peu, voilà.
- Plein de petits détails comme ça.
- Donc ça s'ajoute à notre cahier des charges du comté.
- Donc ça, c'est pour votre comté, pour le comté d'ailleurs, et en particulier le vôtre qui est très bon, en tout cas issu de votre lait.
- Parlons maintenant des reproches qui étaient adressés à la filière par ce chroniqueur.
- Il expliquait notamment que les déjections des vaches montbéliardes, dont le lait est utilisé pour le comté évidemment, avaient tendance à polluer les sols et les cours d'eau du Jura.
- Est-ce que vous confirmez ce qu'il dit ou pas ? Non, je ne peux pas confirmer ça.
- Et puis surtout, on ne peut pas généraliser en fait.
- Ce n'est pas les vaches qui polluent, ce n'est pas comme ça que ça marche.
- C'est-à-dire qu'en France et dans le monde, il y a toujours eu des bovins, des ruminants, parce que c'est les déjections des ruminants en général, mais je veux dire, leur nombre n'a pas évolué au fil des années.
- Au contraire, il y en a même moins.
- Ce qui pollue le plus les rivières, c'est la pollution humaine.
- C'est celle-là qui pollue le plus.
- Parce que c'est celle-là qui...
- Qui a beaucoup augmenté ces dernières années.
- Les vaches, il y en a toujours le même nombre.
- Donc après, il y a des règles à respecter.
- Nous, en tant que producteurs, on a des choses à faire et à ne pas faire.
- Tout ce qui est lisier, fumier, tout ça, épandage, tout ça, on est régularisés.
- On n'a pas le droit d'épandre vers les cours d'eau, sur les bassins versants.
- On n'est pas en train de reculer avec notre facteur et notre tonne à lisier directement dans les...
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