Retranscription des premières minutes :
- Avec ce témoignage sur Sud Radio, celui d'une prof qu'on appellera Mégane. C'est un nom d'emprunt. Bonjour, Mégane.
- Bonjour. Bienvenue sur Sud Radio. Merci beaucoup de nous avoir rejoints de si bon matin, d'autant plus que l'histoire que vous allez nous raconter est quand même assez traumatisante pour vous. Vous êtes prof. Prof au lycée Saint-Hilaire. C'est à Étampes. C'est dans l'Essonne, un peu au sud de Paris.
- Il y a un peu plus d'un mois, c'est ça, vous étiez à l'extérieur de votre lycée avec 3 autres de vos collègues quand quelqu'un a crié « Attention ! ».
- Qu'est-ce qui s'est passé ? Alors en fait, on était 7 collègues en train de fumer dans un coin fumeur. Et en fait, tout d'un coup, du personnel de service qui passait par là, effectivement, a crié « Attention ! Attention ! », parce qu'elles étaient un peu plus loin. Et elles ont vu en fait du 4e étage de l'établissement.
- On était le long du mur. Elles ont vu une porte, une grande porte, quoi, tomber sur nous. On a eu juste le temps de s'écarter.
- Et en tombant, la porte a quand même heurté le dos d'une collègue. Oui, sachant que cette porte est tombée au milieu de votre groupe.
- En d'autres termes, 3 élèves de 17 ans, manifestement, je crois que vous pouvez me le confirmer, ont jeté sur vous et votre groupe une porte qu'ils avaient sortie de Ségon depuis le 4e.
- Le 4e étage. C'est ça. Et ils vous avaient visé clairement. Alors non, on peut pas le savoir, en fait. À ce stade-là, c'est l'enquête et le jugement au terme de l'audience qui le déterminera.
- Il y a des raisons de le croire. Eux, ils ont des arguments qui contre-argumentent ça. En fait, c'est assez délicat. Ils se défendent. Voilà, ce qui est logique de toute façon.
- Ce que vous pouvez confirmer, en tout cas...
- C'est qu'évidemment, vous avez été très choquée. Première question. D'abord, comment va votre collègue qui avait été blessée au dos ? Ça va pas super bien. Elle est arrêtée depuis cette agression. Et puis surtout, elle enchaîne les rendez-vous médicaux. Voilà, c'est assez lourd. Elle suit une thérapie post-traumatique qui lui coûte beaucoup d'argent, parce qu'elle doit avancer plusieurs milliers d'euros de frais médicaux.
- Enfin c'est un peu la double peine qui lui tombe dessus depuis cette agression, en fait.
- C'est-à-dire que clairement, elle s'est vue mourir. Et clairement, vous aussi, hein, Mégane.
- Oui, oui. Franchement, à 10 cm près, elle le prenait sur la tête ou quelqu'un d'autre. Et c'était fini, oui.
- Et vous, comment vous allez ? C'est difficile, en fait, parce qu'il y a le choc de ce jour-là. Et puis il y a les suites aussi.
- Oui.
- Et puis il y a les suites aussi de rien.
- Et puis on a été aussi éprouvés par la manière dont la justice et le parquet d'Isry nous a traités aussi, parce qu'en fait, on était 7 personnes à se retrouver sous la porte.
- Et au final, on a tous déposé plainte pour... À l'époque, c'était tentative d'homicide sur personne dépositaire de la fonction publique, qui était retenue.
- Ça a été requalifié en agression aggravée.
- Oui.
- , mais l'audience, en fait, qui a eu lieu il y a une semaine n'a retenu que la collègue blessée, en fait.
- En gros, la seule victime considérée par la justice au début, c'était celle qui avait été blessée physiquement. Physiquement, j'entends, et pas les autres.
- Bon. C'est toujours le cas aujourd'hui ou pas ? Alors non. Grâce à nos avocates, parce que nous, on a tous pris des avocates qui ont fait un très beau travail et qui sont allés...
- Du coup, à l'audience pour essayer de faire entendre raison au parquet. Et la présidente du tribunal leur a donné raison et a demandé au parquet de renvoyer l'affaire et de nous considérer tous les 7 comme des victimes, qu'elles soient physiques ou psychologiques.
- Alors ça, c'est pour cet incident. Mais est-ce que c'est vraiment le premier incident dans ce lycée Saint-Hilaire à Étampes, dans l'Essonne ? Alors on est dans un lycée qui est calme, qui a bonne réputation.
-...
Transcription générée par IA