Retranscription des premières minutes :
- Bonjour Gatien Bonfils.
- Bonjour.
- Merci beaucoup d'être avec nous ce matin.
- Vous êtes brancardier, c'est ça ? C'est exactement ça.
- Du côté de Clamart dans les Hauts-de-Seine.
- Donc brancardier, on va dire c'est un grand mot.
- Qu'est-ce que vous faites de vos journées, brancardier ? Parce qu'on a souvent des images un peu clichés.
- Alors effectivement un peu clichés comme dans la série H, mais c'est un peu loin de ça.
- Oui c'est ça.
- En réalité, le contrat de brancardier c'est amener un patient d'un point A à un point B.
- Ça veut dire que ce soit d'amener des urgences à la radio, de l'emmener au bloc, de descendre de service.
- C'est intra-hôpital.
- Intra-hôpital uniquement.
- Et précisément quand il est 7h07 un dimanche matin, brancardier qu'est-ce qu'il fait ? Il s'apprête à aller se coucher ou il vient de se lever pour entamer sa journée ? Alors moi je suis sur un roulement du matin, donc là je suis en train d'attendre les cours justement, d'emmener des patients faire des soins ou des scanners.
- Et comment vous avez vu, j'allais dire le marché de la santé, l'expression n'est pas du tout la bonne, mais comment vous avez vu la santé, le soin, le transport des patients évoluer depuis des années, alors qu'on n'arrête pas de dire que le secteur de la santé est en crise ? Effectivement le secteur de la santé est en crise, mais on essaye de faire au mieux pour que ça ne se ressemble pas.
- L'hôpital est toujours en rénovation constante.
- Quand on finit une rénovation, on en commence une autre.
- Après on n'a pas forcément à se plaindre car les plus personnes doivent se plaindre sont les patients, mais on est toujours quand même en tension.
- En tension et comment vous sentez les patients avec vous ? Est-ce que vous faites partie, on va dire, comme de la patientèle de certains médecins généralistes où ils sentent chez leurs patients un peu plus de violence, un peu plus d'ingratitude, ou alors avec vous le transport, il y a une autre nature on va dire dans la relation ? Alors moi mon but c'est vraiment de trouver le côté social avec le patient et de l'évaser.
- On sait que c'est un moment qui est souvent compliqué l'hôpital et si j'arrive à les faire rigoler ou à leur faire oublier pendant deux minutes la complexité de l'hôpital, ma journée elle est gagnée.
- Et comment vous avez eu envie justement d'être brancardier mon cher Gatien Bonfils ? Comment ça s'est passé ? Qu'est-ce qui fait que tous les jours vous arrivez à vous lever pour vos patients et à avoir justement ce qu'on sent dans votre voix, ce sourire, cette joie, cette énergie ? Alors je ne vais pas vous mentir, on a quelqu'un à la tête de l'État qui a dit traverser la rue.
- Pour le coup c'est exactement ce que j'ai fait pendant le Covid, j'ai traversé la rue et j'ai trouvé ce métier-là qui n'est pas du tout dans ma formation de base mais finalement comme ça revient sur du social, ça reprend ça, le côté de CV, le fait d'évaser le patient, de s'intéresser à l'autre.
- Et financièrement vous arrivez à vous en sortir convenablement ? Financièrement c'est un peu compliqué mais que voulez-vous en fait, c'est un noskip job donc forcément on ne peut pas s'attendre à des salaires mirobolants.
- Oui c'est sûr.
- Bon merci beaucoup Gatien Bonfils d'avoir été avec nous ce matin, brancardier du côté de Clamart dans les Hauts-de-Seine et merci de nous avoir transmis un peu en ce dimanche matin votre bonne humeur communicative et votre sourire dans la voix.
- Il est 7h09.
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Transcription générée par IA