Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
- Les clés d'une vie, celles de mon invité.
- Vous rêviez de devenir danseuse étoile, vous en avez fait briller d'autres, celles du cinéma, qui vous a permis de créer votre petite famille du spectacle.
- Dans votre nouveau roman, 20 ans, vous plongez dans l'univers des prisons, sans pour autant perdre votre liberté de parole, bien au contraire.
- Bonjour Karine Silla.
- Bonjour.
- Alors ce roman 20 ans qui est publié aux éditions de l'Observatoire, on va en parler tout à l'heure parce que c'est un roman passionnant et passionné, mais le principe des clés d'une vie, c'est de raconter votre parcours à travers des dates clés.
- Et la première que j'ai trouvée, c'est le 22 janvier 1988, c'est la sortie de votre premier long-métrage, Sanguine, le premier film de Christian François.
- Et c'est vrai que Christian François a fait son chemin depuis, puisqu'il a tourné Sœur Thérèse.com et Plus belle la vie pendant 10 ans.
- Vous vous souvenez de ce premier film ? Non, mon premier film c'est Jean Galmot.
- Mais Sanguine était après ? Après, après.
- Donc du coup...
- Voilà, donc c'est mon premier film.
- Et oui, en fait, je me souviens surtout de toutes les expériences humaines, en fait.
- Donc du coup, à partir du moment que je partage un moment de travail avec les gens, je m'en souviens.
- Vous aviez un petit rôle dans ce film.
- Il y avait Mathieu Carrière, Clémentine Sédarier.
- C'était un tout petit rôle ? Oui, c'était un petit rôle.
- Mais bon, c'était un rôle.
- En même temps, le décor, c'est celui de la propriété d'un attaché culturel, je crois, au Portugal.
- Et finalement, ce monde des attachés culturels, de la culture, où des diplomates ne vous est pas inconnu, puisque votre père est devenu diplomate après avoir été professeur de sociologie, je crois.
- Oui, voilà.
- Il était professeur, docteur en sociologie.
- Et ensuite, il est rentré dans le monde de la diplomatie après qu'on ait quitté le Canada.
- Et en fait, au moment où on est parti au Burkina Faso.
- Oui, parce que vous avez beaucoup voyagé.
- Il se trouve qu'il a ensuite travaillé aux Nations Unies, je crois.
- Voilà, il a travaillé aux Nations Unies.
- Je devais avoir 12 ans.
- Donc, il est allé au siège à New York.
- Donc, on a quitté le Mali pour aller s'installer à New York.
- Et une histoire extraordinaire à New York, c'est que lorsque le co-chef est venu et a frappé avec sa chaussure, c'est une histoire que tout le monde connaît, eh bien, le président de la séance avait un marteau.
- Il l'a tapé tellement fort qu'il a cassé ce marteau pour la première fois dans l'histoire des Nations Unies.
- C'est quand même une chose étonnante.
- C'était le rêve de mon père, d'ailleurs, que je sois aux Nations Unies et que je sois interprète.
- En fait, parce que j'avais vraiment cette facilité de passer comme ça de l'anglais au français et d'avoir une...
- Voilà, j'arrivais en France.
- J'anticipais très, très bien les cycles de langage des gens.
- Donc, il rêvait que je sois aux Nations Unies.
- Ça ne vous tentait pas, Karine Silla ? Non, mais tellement pas.
- En fait, le problème, c'est...
- Voilà, je crois que quand on est artiste, on est artiste.
- Exactement.
- Mais ces langues, vous les aviez apprises comme ça, instinctivement ? Non, en fait, j'ai grandi dans les deux.
- D'ailleurs, je parle anglais avec mes enfants.
- Je parle anglais avec mes neveux-nièces.
- L'anglais est vraiment une langue dominante chez nous.
- Alors, ce qui est étonnant, c'est que votre père, effectivement, vient de ce pays-là.
- Et votre mère est bretonne.
- Ça n'a rien à voir.
- Oui, mon père est sénégalais.
- Ma mère est bretonne.
- Mon père est sénégalais musulman et noir et musulman.
- Et ma mère est blanche, catholique et bretonne.
- Ils se sont rencontrés comment ? Donc, j'ai forcément un destin qui ne s'occupe que de la réconciliation.
- L'obsession de la réconciliation.
- Et ils se sont rencontrés à Paris.
- Voilà, mon père avait entendu parler de ma mère comme étant la seule toubabe, la seule blanche qui pouvait manger un kilo de riz.
- C'est extraordinaire.
- Elle était kinésie, je...
Transcription générée par IA