Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
- Les clés d'une vie, celles de mon invité.
- En quatre décennies, vous avez publié une centaine de livres.
- Le succès est souvent au rendez-vous, car dans le choix des sujets, vous avez toujours du nez.
- Mais ce n'est pas pour cette raison néanmoins que vous avez consacré un roman à Cyrano.
- Bonjour Gérard de Cortence.
- Bonjour, vous savez que restant Cyrano, disait le nez, est le siège de l'âme.
- C'est une belle phrase.
- Effectivement, Cyrano, on va en parler à travers ce livre, Savignin de Cyrano, Sœur de Bergerac.
- Attention, pas par rapport à Rostand, mais par rapport à l'homme, que vous publiez chez Albin Michel.
- Mais le principe des clés d'une vie, c'est de raconter votre parcours à travers des dates clés.
- Je précise que vous êtes venu à la 80e émission, on est à la 1537e, donc il s'est passé des choses.
- J'ai quand même des questions à vous poser sur votre vie.
- La première date que j'ai trouvée, elle ne vous concerne pas directement, mais elle est importante dans votre famille.
- Le 18 janvier 1951.
- Ce jour-là, les actualités françaises au cinéma diffusent un reportage, le retour à Paris de André Mercier et Charles de Cortence, qui ont rallié le Cap à Paris en 16 jours, 10 heures et 25 minutes.
- A bord d'une Peugeot 203.
- Une 203 break.
- C'était pas le Paris-Dakar, mais c'était le Paris-Dakar avant la lettre, Gérard de Cortence.
- Ah mais tout à fait.
- Et alors ça, ça a complètement fabriqué mon enfance.
- Le grand-oncle, le cours automobile, c'est-à-dire les rally-raids, ce qu'on appelait à l'époque, la Darma de Peugeot, qui gagne les 24 Heures du Mans, l'accident des 24 Heures du Mans, 55, etc.
- C'est vraiment...
- D'ailleurs, vous savez, ma Madeleine de Proust, en fait, ce sont les garages.
- Alors ça étonne beaucoup de gens, surtout dans le monde intellectuel français d'aujourd'hui, mais j'adore les odeurs de pneus et d'essence.
- Ça me rappelle mon enfance, en fait.
- Oui, parce qu'en fait, Mercier, c'était un garage, le partenaire de votre grand-oncle, Charles de Cortence, et qu'est-ce que c'était que ce Le Cap Paris ? Ah ben c'est-à-dire ce qu'on appelait à l'époque un rally-raid, c'est-à-dire on partait de Paris, Alger, Le Cap, et donc on ralliait comme ça des villes, des pays, sur des distances très importantes, pour montrer l'efficacité de la voiture, c'est-à-dire si la voiture réussissait à rallier Paris-Alger-Le Cap-Le Cap-Alger-Paris, c'est que c'était une bonne voiture.
- Si une voiture gagnait les 24 Heures du Mans, c'est qu'elle était équipée de bons freins et qu'elle utilisait la bonne huile.
- Ça servait à ça.
- Et sur ces images des activités françaises, donc du journal télévisé de l'époque, on voit votre grand-oncle fêter sur les Champs-Elysées avec une foule immense, et il explique que vraiment, il a fait un exploit dont il ne mesure pas la dimension.
- Oui, parce que c'était quelqu'un d'extrêmement simple.
- C'était un...
- Un vrai mécanicien pilote, c'est-à-dire c'était des gens qui, à cette époque-là, pilotaient, mais en même temps, ça avait réparé une voiture.
- Mon père était tout à fait de cette génération.
- J'ai vu mon père, un jour, nous allions à un mariage, donc on était en costume, avec des cravates et des chemises blanches, et il entend...
- On était arrêtés à un feu rouge.
- Il entend une voiture, et il dit, tiens, il y a un problème de Delco, là.
- Et donc, il décide...
- Il descend de sa voiture, il l'ouvre le capot, je ne sais pas.
- Donc, il ressort, la voiture à côté marche, la nôtre démarre, mais mon père, on ne peut plus aller à la noce, parce qu'il est plein de cambouis des pieds à la tête.
- Et puis, il y avait également une femme dans cette aventure, Martine.
- Martine de Cortence.
- Alors, Martine, c'est la femme de Christian, un des deux fils de Charles, et Martine a fait le premier Paris-Dakar sur une moto.
- Incroyable.
- À l'époque, ça ne se faisait pas, les femmes, sur des motos.
- À l'entrée, c'est vraiment une pionnière, comme on l'appelle.
- Et d'ailleurs, moi, je voulais évidemment faire de la course automobile, comme tous les gens de ma...
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