Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
- Les clés d'une vie, celles de mes invités.
- Vous êtes pour l'état civil le doyen en activité de la chanson mondiale, mais au plus profond de votre cœur et de votre âme, vous en demeurez le Benjamin.
- Dans le monde d'aujourd'hui, vos chansons représentent plus que jamais des notes d'espoir pour demain.
- Bonjour Hugo Fray.
- Merci, bonjour, bonjour Jacques.
- Une fois de plus je vous retrouve et je crois que je vous connais depuis mes débuts.
- Oui, depuis vos débuts moi je vous connais.
- Exactement, mais on n'a pas changé tous les deux.
- On a eu les débuts en même temps.
- Alors vous repartez en tournée, tournée que vous n'avez jamais abandonnée, on va en parler.
- On va évoquer le 9 novembre, bien sûr, le retour à Paris au Dôme.
- Toulouse aussi, une longue tournée.
- Mais le principe des clés d'une vie, vous êtes déjà venu, c'est d'évoquer votre parcours à travers des dates clés.
- Alors allons-y.
- La première que j'ai trouvée, c'est le 2 mai 1959, votre premier passage à la télévision avec cette chanson.
- « À la caserne le soir, on connaît souvent le jardin, heureusement il n'y a jamais été. » Il y avait une chanson qui chantait, une chanson d'ailleurs qui a été une chanson très importante pour les appeler en Algérie, je crois.
- Oui, ça a été le Lili Marjane de la guerre d'Algérie, pour les Français bien sûr.
- Bien sûr, pourquoi ? Parce que quand on est militaire, seul, comme ça, en train de...
- de tenir la garde avec son fusil, on a envie de chanter quelque chose.
- Et alors, voilà, il faut qu'ils aient une chanson, les soldats, pour leur service militaire, pour leur période militaire.
- Et pendant la guerre, c'était Lili Marjane qui a été pour les Américains, les Allemands et les Français.
- Et pour les gens d'Algérie, ça a été ma chanson.
- Alors, il se trouve que ce passage à la télévision est symbolique, car c'est une émission de Michel Arnault, à qui vous devez beaucoup, car dans son cabaret, mis leur la souille, vous avez...
- Vous avez écrit les paroles d'une chanson que voici.
- Je fais des trous, des petits trous, encore des petits trous, des petits trous, des petits trous...
- Car vous avez copié à la main les paroles de la chanson de Serge Gainsbourg, Le Poissonneur des Lilas.
- Oui, Le Poissonneur des Lilas.
- Et j'avais été voir, parce que je visitais un peu les cabarets parisiens, n'ayant pas du tout la vocation d'être un chanteur professionnel, quand malgré moi, je suis devenu professionnel, c'est-à-dire que j'étais payé pour chanter, ce que je faisais avant gratuitement, j'ai dit, il faut aller voir un peu les gens qui font ce métier.
- Alors j'ai été dans tous les cabarets, puis j'ai abouti au Milan-Larsouille, où j'ai découvert quelqu'un d'assez étonnant, qui ne ressemblait pas aux autres.
- Alors je suis revenu plusieurs fois, et comme je n'avais pas de magnétophone, ça n'existait pratiquement pas, je suis venu avec un carnet et je notais les paroles.
- Et c'était Le Poissonneur des Lilas, et l'artiste, c'était...
- Serge Gainsbourg. Je suis le premier à avoir chanté Serge Gainsbourg en cabaret.
- Oui, et à l'époque, il n'y avait que deux fans à part vous, c'était Yves Montand et Simone Signoret, qui venaient le voir plusieurs fois par semaine en croyant à son avenir.
- C'est drôle, hein ? Ils étaient venus au Milan-Larsouille ? Ben oui, bien sûr.
- Alors il se trouve que si vous notez ces paroles, c'est parce que vous avez accepté, presque par surprise, de participer à un concours, le numéro 1 de demain, et ce concours, vous le devez à quelqu'un qui se faisait appeler Onésime Grosbois.
- Absolument.
- Onésime Grosbois, pianiste, c'est à Hambourg.
- Voilà, pianiste, un peu country, un peu cow-boy, quoi.
- Et c'est lui qui vous inscrit, Hugo Frey, sans vous le dire, au numéro 1 de demain.
- Sans me le dire, il m'inscrit, et quand je suis là, j'ai dit, bon, c'est peut-être un signe, et je me suis présenté, et j'ai été accueilli par un monsieur qui avait l'air épaté de me voir, du culot que j'avais de me...
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