Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
- Les clés d'une vie, celles de mon invité.
- Quand vous prenez la plume, ce n'est paradoxalement jamais pour traiter des sujets légers, même si vous savez parfaitement faire rimer humour avec amour.
- Pour votre nouveau roman, inspiré par l'actualité, la femme de lettres que vous êtes s'est transformée en femme d'une lettre.
- Bonjour, Amanda Sters.
- Bonjour.
- Alors, ce nouveau roman, c'est C, en expliquera tout à l'heure pourquoi, chez Grasset, un titre tout à fait étonnant.
- Je crois que c'est la première fois que je vois un livre avec un titre de ce genre.
- Le principe des clés d'une vie, vous le savez, vous êtes déjà venu, c'est d'évoquer votre parcours à travers des dates clés.
- Et la première que j'ai trouvée, c'est le 28 mars 2001, où vous présentez au Festival des Films de Paris un court-métrage qui s'appelle L'Arme de Sang.
- Ah oui, c'était mon tout premier court-métrage.
- Un film de neuf minutes.
- Oui, alors je ne l'ai pas présenté, j'ai été sélectionnée au Festival de Paris pour un scénario que j'avais écrit de l'ombre, et donc j'en ai profité pour montrer ce court-métrage que j'avais réalisé un peu avant.
- Ce Festival des Films de Paris qui, au départ, était destiné aux collégiens ou lycéens, et qui est devenu pendant des années un rendez-vous de présentation de films en exclusivité.
- Exactement.
- Et vous avez obtenu un prix pour un scénario.
- Oui, le meilleur scénario junior.
- J'étais donc encore un jeune auteur, et ils avaient récompensé ce premier scénario, qui était une adaptation de Nouvelles de Borgès, que j'adore, qui s'appelle « L'Évangile selon Matthieu ».
- Et c'est encore un de mes rêves de réussir à faire ce film qui coûterait assez cher, mais il faudrait que je trouve un producteur argentin, ça se passe en Argentine.
- Mais le scénario est déjà écrit.
- Le scénario est déjà écrit, je pense qu'il mériterait un peu de retravail, même s'il y avait une promesse dans ce scénario, puisqu'ils ont vu, en tout cas, un jeune talent en moi.
- Exactement.
- Et à l'époque, ce court-métrage, vous l'aviez réalisé, d'ailleurs sous le nom d'Amandine, de Marouani.
- Oui, qui est mon vrai nom, qui est le nom de famille de mon papa, Marouani.
- Et puis, avec le temps, assez rapidement, j'ai pris un pseudo pour plein de raisons.
- D'abord, parce que mon père, qui est psychiatre et psychanalyste à l'époque, continue à pratiquer.
- Je trouvais ça compliqué pour lui d'avoir une sorte d'intrusion de sa vie privée dans l'espace public.
- Et puis aussi, parce que quand on écrit, j'ai l'impression qu'il faut rester très libre.
- Et être libre, ça veut dire ? Ça veut dire être la femme de personne, la fille de personne, la mère de personne.
- Et donc, il n'y a que moi qui est ce nom de famille que je me suis offert.
- Qui est venu comment ? C'est mon deuxième prénom, qui est aussi celui de ma grand-mère, Esther, que j'ai transformé.
- Voilà, j'ai enlevé un E, j'ai ajouté un S.
- Exactement.
- Alors, il se trouve que ce court-métrage, il est annoncé sur Internet, mais il n'y a pas la moindre trace.
- Non, mais je l'ai moi encore.
- Mais c'était à l'époque où vous faisiez des courts-métrages en pellicule.
- Moi, j'ai commencé à réaliser des films.
- Et mon premier film, d'ailleurs, était en pellicule.
- À l'époque, il n'y avait pas encore de numérique.
- Vous voyez, j'étais dans les derniers dinosaures à faire ça.
- Et donc, c'est toujours compliqué de numériser les choses.
- Et ensuite, je ne l'ai pas mis en ligne.
- Donc, j'ai encore les bandes chez moi que je garde vraiment précieusement.
- À côté de mon premier film aussi, dont j'ai les bandes.
- Je trouve ça assez émouvant d'avoir la pellicule.
- C'est vraiment une autre sensation.
- Exactement.
- Et puis, l'expression « larmes de sang », au départ, c'est une métaphore puissante pour l'intensité de son angoisse et de sa souffrance.
- Oui, alors, c'était un film d'anticipation, de science-fiction, dans lequel l'amour avait disparu.
- Et une légende circulait en disant que si l'amour revenait sur Terre, la personne qui le ressentirait aurait une larme de sang qui coule sur sa...
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