Retranscription des premières minutes :
- Les vraies voix sud radio, le grand débat du jour.
- Parce que c'est quand même invraisemblable ce qui s'est passé du côté de Noisy le Sec.
- Une projection du film Barbie, oui Barbie, oui ce film.
- Douche à l'eau froide, je suis tombée du toit.
- Il est talon, touche le sol maintenant.
- Pieds plats ! Barbie, oui le film avec Margot Robbie.
- Ce film presque tout en rose, franchement avec Ryan Gosling qui ressemblait à une poupée lui aussi.
- C'était Ken.
- Ce film n'a pas pu être projeté dans un quartier de Noisy le Sec.
- Parce que des gens ont menacé l'équipe qui voulait projeter ce film.
- Tout simplement un film trop choquant.
- Un film qui donnait une mauvaise image de la femme pour le dire autrement.
- Henri Peignarouiz est notre invité pour en débattre.
- Philosophe, écrivain, auteur de ce dictionnaire amoureux de la laïcité.
- Et de cet autre livre, tiens, Marx quand même.
- C'est publié chez Plon.
- Ça ne vous étonnait pas ? Vous disiez qu'un certain nombre de groupes voulaient, faire passer la morale religieuse avant les lois de la République.
- Est-ce que c'est si courant que ça pour vous Henri Peignarouiz ? Ça commence à devenir inquiétant.
- Il faut vraiment prendre le problème à bras le corps.
- Rappeler que la loi de la République est une loi, une, unique.
- Et qu'elle n'a pas à être dépassée par une loi religieuse.
- D'ailleurs, il faut un peu de bon sens.
- Qu'est-ce qui fait que la France accueille si bien des personnes de toutes origines ? Sinon le fait qu'elle énonce une loi fondée sur les droits humains.
- Notamment la liberté.
- Si des gens ne veulent pas aller voir un film parce qu'ils ont peur d'y trouver des choses qui les déplaisent, qu'ils n'y aillent pas.
- Ils sont libres de ne pas y aller.
- Mais ils n'ont pas à interdire à d'autres le fait d'y aller.
- C'est tout simple.
- Dans une République laïque, il y a de la place pour tout le monde.
- Pour les croyants, pour les athées et pour les agnostiques, ceux qui ne se prononcent pas sur l'existence de Dieu.
- C'est cette laïcité qui permet à toutes les personnes, quelle que soit leur conviction, de vivre ensemble qui est menacée aujourd'hui au nom de l'intolérance religieuse.
- Au nom du fait que certains veulent imposer la loi religieuse, interprétée d'ailleurs de façon très intolérante.
- Ils veulent la...
- faire passer avant la loi de la République.
- Or si cela arrive, la République française risque d'être remise en question dans le rôle qui est le sien d'intégrer tout le monde mais sur la base du respect de la loi commune.
- Si je puis me permettre, c'est vous qui a ramené ça à la religion.
- Parce que moi, dans tout ce que j'ai pu lire sur cette histoire, il n'y avait pas de manifestation ni de revendication religieuse.
- Il y avait juste un groupe d'individus manipulés par un individu qui voulait faire passer sa façon de penser, mais il n'y a pas eu le mot « religion » d'utiliser.
- Donc je tiens juste à ce qu'on clarifie ce point-là.
- Oui mais il y a un lien, un point commun quand même avec la religion.
- Oui mais sous-jacent.
- Mais il n'est pas explicitement déclaré, notamment par la mère.
- Il n'est peut-être pas formulé explicitement comme une exigence religieuse à faire respecter, mais c'est une exigence prétendument morale qui est imposée et qui interdit la liberté.
- Qui interdit la liberté d'être homosexuel ou hétérosexuel pourvu qu'on respecte la liberté d'autrui.
- Et c'est cette remise en question de la liberté de choisir sa façon d'être, sa façon de s'accomplir, qui est remise en question de façon très inquiétante.
- Alors peut-être pas directement, directement au nom de la religion, mais chacun sait bien que c'est souvent une religion intolérante qui dicte ce genre d'attitude.
- Et en l'occurrence dans ce genre de religion, Philippe Bouriaqui.
- Attention, une religion intolérante.
- Une manière intolérante de pratiquer la religion.
- Non, je crois qu'il faut poser les mots de quelle religion vous parlez.
- Et je ne pense pas que c'est la religion qui est intolérante, mais que c'est des individus qui interprètent.
- Bien sûr.
- Et tu l'as bien...
Transcription générée par IA