Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, l'invité politique, Jean-François Aquili. Jean-François Aquili, vous recevez ce matin Maude Bréjon, député Ensemble pour la République des Hauts-de-Seine, ex-porte-parole d'un gouvernement, il n'y a pas si longtemps. Oui, c'était il y a un an, tout rond, d'ailleurs. Bonjour à vous, Maude Bréjon.
- Bonjour. Et bienvenue. Je suis le Premier ministre le plus faible de la Ve République. C'est l'aveu de Sébastien Lecornu fait hier aux responsables syndicaux reçus à Matignon, aveu de faiblesse. Je sais pas si c'est le plus faible, mais c'est probablement un des plus courageux, parce que dans le contexte que chacun connaît avec une Assemblée nationale qui est extrêmement compliquée, des inquiétudes populaires légitimes, avoir le courage et la volonté d'aller à Matignon dans ces temps particulièrement troublés...
- Voilà, c'est quelque chose que moi, je respecte beaucoup. Vous dites « courage », « lucidité » également. Le dire, c'est s'affaiblir, en quelque sorte.
- Écoutez, je pense que le Premier ministre est extrêmement conscient de l'équation qu'est celle de l'Assemblée nationale, qui n'est d'ailleurs pas nouvelle.
- Et donc on compte sur l'ensemble des forces politiques pour accepter à se mettre autour de la table. Il faut lui laisser un petit peu le temps de travailler.
- Vous avez vu ce qu'a dit... On n'a pas de majorité à l'Assemblée nationale. Personne n'a gagné les élections législatives. Nous les avons perdues en l'urgence.
- C'est le jour sans fin.
- Maude Bréjean, c'est le jour sans fin. Ça n'arrête pas, cette histoire. Vous avez vécu, vous, dans la chaire, l'affaire Barnier. Vous êtes restée trois mois porte-parole de ce gouvernement.
- C'était il y a un an que vous étiez nommée. C'était le 25 septembre. Trois mois à peine. Et puis ça en va. Et c'est reparti pour Bayrou. Et Lecornu est menacé aussi.
- D'abord, ce qui me concerne, ça a été un honneur de servir Michel Barnier et de servir mon pays. La question, elle est simple. Qui, aujourd'hui, accepte d'éviter l'instabilité et donc de se mettre autour de la table pour faire des compromis ? Ça nécessitera que chacun accepte de faire...
- Pas vers l'autre. Ce sera probablement à la fin un budget qui ne convient complètement à personne. Il y aura probablement dans ce budget des choses qui me déplairont, à moi, en tant que députée Renaissance, qui déplairont à certains députés LR, qui déplairont à certains députés socialistes, mais qui, voilà, agrègera les plus petits dénominateurs communs des uns et des autres. Plus petits dénominateurs communs, là où on parle de compromis généreux. Dites-moi, Maude Bréjean, vous participeriez à une majorité avec les socialistes Zucman qui veulent un stop sur la réforme des retraites ? C'est où, ces noms ? La question, c'est pas de participer à une majorité. La question, c'est d'arriver à s'accorder sur un budget qui permette à la France de fonctionner ces 12 prochains mois.
- Bon, je vais le reformuler, alors. Vous travailleriez avec des socialistes qui, etc. ? Mais moi, je respecte tous les élus de la République et je travaillerais sans problème avec l'ensemble des groupes parlementaires. On ne demande pas aux socialistes de devenir macronistes.
- Et les macronistes ne vont pas devenir républicains. Et les républicains ne deviendront pas socialistes. Ce qu'on demande aux uns et aux autres...
- C'est de mettre un peu d'eau dans leur vin et d'accepter des compromis qui permettent de faire aboutir encore une fois un budget.
- Ça, ça ne marche pas. Ça fait depuis la dissolution que ça ne marche pas.
- Oui, mais un moment, on rentre en circonscription, tous. Moi, je rentre à Anthony. Je rentre à Châtenay-Malabry. Chez moi, j'entends les inquiétudes des gens.
- Inquiétudes sur l'absence de budget, inquiétudes sur l'état des services publics, inquiétudes sur la sécurité, inquiétudes sur la dette.
- Qu'est-ce qu'on répondra ? Qu'est-ce qu'on répondra à nos électeurs, qu'on soit LR, qu'on soit macroniste, qu'on soit socialiste ? Dans quelques mois, si on a été encore une fois incapables de doter la France d'un budget. Vous savez, doter la France d'un budget, pardonnez-moi, c'est la première et la plus grande prérogative des députés et plus globalement des parlementaires. Si ça, on n'est pas capables d'y arriver, il faudra se poser quelques questions, quelques questions...
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