Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, l'invité politique, Jean-François Akili. Jean-François Akili, votre invité ce matin. Nathalie Loiseau, députée européenne et secrétaire nationale à l'International du Parti Horizon.
- Bonjour, Nathalie Loiseau. Bonjour, Jean-François Akili.
- Emmanuel Macron, au nom de la France, qui s'apprête ce lundi à reconnaître l'État de Palestine, vous applaudissez.
- J'ai eu des doutes longtemps sur le moment. Et puis je suis convaincue. Je suis convaincue parce qu'il y a eu une urgence.
- Aujourd'hui, ce qui se passe à Gaza est une tragédie. Vous allez me dire que reconnaître l'État de Palestine, ça va pas changer la vie des Palestiniens au quotidien.
- Vous aurez raison. Mais le problème, c'est que Benjamin Netanyahou est parti dans une fuite en avant, qui l'explique d'ailleurs que pour lui, il n'y aura jamais d'État de Palestine qui n'en veut pas. Ça veut dire qu'il n'y aura jamais de paix entre les Palestiniens et les Israéliens. C'est pas possible.
- Vous êtes convaincue, Nathalie Loiseau. Mais Édouard Philippe, votre mentor, a dit...
- Oui, il faudra reconnaître un État de Palestine. Mais est-ce le bon moment ? C'est pour le moins incertain.
- Et Christophe Béchut, qui est secrétaire général d'Horizon, parle de décision il l'a dit ici même à votre place baroque.
- Il l'avait dit il y a quelques semaines. Édouard Philippe aussi. Entre-temps, on en a beaucoup parlé au sein d'Horizon.
- Si on voyait une perspective, si on voyait Benjamin Netanyahou prêt à cesser le feu, s'il n'avait pas bombardé le Qatar pour arrêter les négociations, si on avait le sentiment même que la vie des otages était une priorité, on serait pas aussi mal à l'aise vis-à-vis du gouvernement israélien qu'on l'est aujourd'hui.
- Mais vous ne parlez plus du 7 octobre. Le Hamas, finalement, voit sa stratégie gratifiée avec cette histoire.
- Pas du tout. Le Hamas est l'ennemi de la solution à deux États. Le Hamas ne veut pas d'État israélien. Et c'est très clair que ce qui a été signé par plus de 140 pays à New York, c'est une demande qui consiste à dire que le Hamas ne peut plus...
- Il ne peut plus avoir aucune responsabilité en Palestine. Aucune. Il doit être désarmé. Que les otages doivent être libérés.
- Donc c'est le contraire d'une rétribution du Hamas. En revanche, ceux qui, croyant bien faire, disent qu'il ne peut pas y avoir de reconnaissance de l'État de Palestine s'il n'y a pas de libération des otages, ils donnent la clé de notre position au Hamas. Ça, c'est inacceptable.
- Netanyahou a une reconnaissance sans condition préalable. C'est...
- Mais précisément... Mais il n'y a pas de condition.
- Vous dites au Hamas, c'est à vous de décider.
- Quand la reconnaissance sera opérationnelle, on ne va pas dépendre d'un mouvement terroriste qui a commis le pire pogrom depuis la Deuxième Guerre mondiale pour reconnaître ce qu'ont fait 150 pays à travers le monde, ce qu'ont fait hier le Royaume-Uni, l'Australie, le Canada, le Portugal.
- C'est qu'il faut garder un espoir de paix pour les Israéliens, pour les Palestiniens qui vivent dans quelque chose d'épouvantable depuis le 7 octobre et ses suites.
- Et il faut trouver une perspective diplomatique.
- J'y reviens. Ça ne change rien sur le terrain. C'est symbolique. Et le symbolique, ça compte.
- Mais l'impuissance à faire bouger les choses sur le terrain, moi, me terrifie.
- Pendant ce temps, en France, il y a la controverse, Nathalie Loiseau, autour des drapeaux palestiniens au fronton des mairies.
- On ne sait faire que ça, en France, des polémiques.
- C'est-à-dire ? On ne sait faire que des polémiques. C'est pas du tout à la hauteur du sujet, la question de mettre un drapeau.
- Qu'est-ce que ça va changer à la vie ? Là encore...
- Vous dites quoi, ce matin ? Il faut le laisser faire ? C'est pas grave ? Ça n'a pas d'importance ? Ça n'est pas petit ? Comment vous dire ? Ça ne m'intéresse pas.
- Ça ne vous intéresse pas.
- Ça ne m'intéresse pas, parce que ce qui m'intéresse, c'est de voir des Israéliens qui craignent pour leur sécurité, des otages qui sont toujours entre les mains du Hamas, et des Palestiniens qui se font tirer dessus des civils depuis des mois, depuis presque...
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