Retranscription des premières minutes :
- « Sud Radio Bercov dans tous ses états, midi 14h. André Bercov. » Alors, sécurité ou sentiment d'insécurité ? Vous vous rappelez le célèbre Éric Dupond-Moretti, quand il était garde des Sceaux ? J'ai écouté de quoi vous parlez.
- Eh bien justement, on va parler un peu de cela avec Thibault de Montbrial.
- Thibault, bonjour. Vous êtes avocat, vous êtes président du centre de réflexion sur la sécurité intérieure qui vient de fêter ses dix ans, donc l'âge d'un maturité pour un centre.
- Et justement, justement, on va en parler.
- Et ça devient, vous savez, des fois on a l'impression de se dire, mais ça suffit parce que nous, bon, c'est la radio, c'est l'émission, etc.
- On parle notamment de l'actualité, mais surtout on parle de ce qui est devenu, je ne sais pas si on l'appelait fait divers.
- Fait de société, mais c'est totalement au-delà de ça.
- C'est devenu une dimension quotidienne.
- Ce matin, ce matin, un élève a été arrêté après avoir poignardé une surveillante avec un couteau pendant une fouille des sacs menée par les gendarmes aux abords du collège Françoise d'Aulto à Nogent en Haute-Marne.
- Donc, fouille des sacs, couteau, eh bien, il a eu le temps, l'élève, de poignarder la surveillante.
- Elle était âgée de 31 ans.
- Elle s'appelait Mélanie parce qu'elle vient de mourir.
- Là, on a appris de la suite de ses blessures dans la matinée.
- Et on ne va pas parler justement de Benoît, dont le père a dit ce qu'il pensait.
- Vous avez écouté ça il y a quelques minutes.
- Benoît aussi, lardé de coups de couteau.
- Le couteau devient vraiment l'arme incontournable, apparemment.
- Et Thibault de Montbréal, au-delà de tout ça, et on pourrait appeler depuis la France Orange Mécanique, depuis des années, et peut-être depuis que, et même avant que vous avez fondé ce centre, il y a toujours eu des meurtres, il y a toujours eu des agressions.
- La violence n'est pas... Il y a 3000 ans, on ne va pas dater cela.
- Mais cette insécurité, aujourd'hui, elle est qualitativement différente, je crois.
- D'abord, vous me permettrez de dire mon émotion pour la mort de cette jeune femme.
- 31 ans, Mélanie, c'est quelque chose qui dépasse l'entendement.
- Et on en est là. On en est là, André Bercoff.
- Alors, bien sûr...
- Il faut essayer, dans l'analyse, de prendre de la hauteur.
- Mais il ne faut jamais oublier que, quand on parle de toutes ces agressions, de toute cette violence, ça concerne la somme de destins individuels.
- Et de familles, complètement.
- De familles, de destins individuels et de familles, de gens qui sont meurtris dans leur chair ou qui sont tués avec tous les dégâts, le désastre familial que cela représente.
- Alors, la question que vous me posez, c'est...
- Est-ce qu'il s'agit de faits divers, comme notre président de la République a encore estimé, c'est-à-dire ce week-end, ou est-ce qu'il s'agit de quelque chose de plus grave ? C'est évidemment quelque chose de plus grave.
- Il y a une tendance, qui est une tendance qui date d'il y a 10-15 ans, avec une augmentation de plus en plus rapide.
- C'est-à-dire que nous avons aujourd'hui, en France, des faits de violence toujours plus graves, de plus haute intensité, pour des motifs toujours plus futiles.
- C'est-à-dire que la violence commence plus tôt et elle est plus aiguë.
- Songez que les chiffres...
- Les chiffres du ministère de l'Intérieur sur l'année 2024 nous indiquent qu'il y a eu 10 400 attaques au couteau.
- Je vous ai fait le calcul, ça fait 28 attaques par jour.
- 28 attaques par jour dans notre pays.
- Ces dernières 48 heures, il y a eu plusieurs attaques au couteau.
- Il y a un joueur de football professionnel de Montpellier qui a été attaqué au couteau pendant ses vacances.
- Il y a l'adjoint d'un maire...
- C'est terrible, je ne me souviens même plus où, tellement ça arrive régulièrement.
- C'est fréquent.
- Donc, là où je veux en venir, André Bercoff, c'est que c'est une erreur considérable d'analyse de restreindre ces actes à des faits divers.
- Pourquoi ? Parce que, vous y avez fait allusion dans votre question, la violence est consubstantielle à l'homme et dans toute société, il...
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