Retranscription des premières minutes :
- Midi 14h, Sud Radio. La France dans tous ses États, le face-à-face.
- La laïcité n'est ni la négation du fait religieux, ni un outil de lutte contre les religions, mais une valeur qui complète le triptyque républicain autant qu'il épouse et renforce chacun de ses piliers.
- Vous venez d'entendre Emmanuel Macron. Il est 13h05. Nous sommes sur Sud Radio. Vous êtes avec Perricio Légas, qui reçoit très solennellement Jean-Raphaël Nothomb, grand maître de la Grande Loge de France, donc un dignitaire franc-maçon.
- Le thème de notre antenne, M. le grand maître, c'est « Parlons vrai ». Alors je sais que les francs-maçons sont des gens, je vais pas dire prudents, mais qui font attention à ce qu'ils disent. J'espère que cet échange pendant une heure va être sincère et loyal, et que nous allons pouvoir aller au fond des choses, parce que votre présence ici, l'entité que vous représentez, l'institution que vous représentez, participe de l'histoire de France. Nous célébrons aujourd'hui les 120 ans de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l'État, et pas de l'Église et de l'État. Et nous savons à quel point la franc-maçonnerie a joué un rôle important.
- Alors c'était peut-être pas forcément votre obédience à l'époque. On va en expliquer. Vous allez justement nous expliquer.
- Les grands noms, c'était le petit père Combes, bien sûr, Valdez-Crousseau, Aristide Brillant, député socialiste qui a été rapporteur de la loi.
- Et elle fut finalement votée en 1905.
- C'était forcément dans le calme, y compris dans l'attention. Il s'agissait bien à l'époque, je l'ai dit tout à l'heure dans mon humeur, d'évacuer l'Église catholique, les chrétiens du pouvoir de la République dans lesquels ils avaient un contrôle permanent, et de rendre, j'allais dire, au peuple français sa souveraineté laïque, de façon à ce que la démocratie et la République puissent être appliquées de façon cohérente au nom de la liberté, de l'égalité et de la fraternité.
- Merci d'être notre invité, Jean-Raphaël Nothomb. Aujourd'hui, ça veut dire quoi, être franc-maçon ? D'abord, merci de votre invitation, qui me touche beaucoup en ce jour anniversaire important.
- Nous aurons l'occasion, j'imagine, de revenir sur la loi de 1905.
- Et si je suis ici, ce n'est pas pour parler la langue de bois, mais pour faire entendre notre voix un peu singulière, à la fois au sens de la franc-maçonnerie, mais également au sens de la République, puisque la vedette aujourd'hui, c'est une loi républicaine.
- Donc, je suis à votre disposition.
- Ça veut dire quoi, aujourd'hui, être franc-maçon ? En tout cas, à la Grande Loge de France, deux, trois éléments.
- C'est d'abord privilégier le doute sur les certitudes.
- C'est privilégier le temps long sur le temps court.
- C'est privilégier la profondeur et la spiritualité sur la superficialité des choses.
- Et c'est, autant que faire se peut, donner un peu de sens à une vie qui, de manière générale, est aujourd'hui assez chaotique.
- Alors, la Grande Loge de France, il y a d'autres obédiences.
- Alors, c'est la GLDF.
- Il y a aussi la Grande Loge Maçonnique de France.
- Et puis, surtout, le Grand Orient, qui est, j'allais dire, le versant, on dit, pour résumer, le versant gauche, un petit peu plus progressiste.
- À la Grande Loge de France, on croit en Dieu.
- Je pense que c'est une des caractéristiques qui fait partie de votre rituel.
- Alors, si je peux me permettre...
- Vous acceptez qu'on croit en Dieu.
- Alors, si je peux me permettre...
- Allez-y, allez-y.
- Soyez pédagogue, parce que nos auditeurs, quelquefois, peuvent s'y perdre.
- La grande valeur...
- La grande richesse de la Grande Loge de France, ce n'est pas de croire ou de ne pas croire en Dieu.
- On a de tout.
- C'est justement la liberté de conscience.
- Elle est laïque, en soi.
- Alors, on a inventé la laïcité avant la lettre.
- D'accord.
- Et la particularité de la Grande Loge de France, c'est que vous y retrouvez des libres penseurs, des cathos, des protestants, des juifs, qui s'entendent très bien, et pour qui la croyance personnelle n'est pas un sujet.
- Et c'est ça qui nous permet de cultiver ce vivre ensemble qui manque tant à la société qui nous entoure aujourd'hui.
- Pour autant, le grand...
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