Retranscription des premières minutes :
- « Midi 14h, Sud Radio, la France dans tous ses états. » « Les élèves français sont-ils devenus des cancres ? » « Alors, comment dire ? » « Votre dictée de l'an dernier vous a laissé perplexe quant au taux d'échec. » « Oui, c'est catastrophique. » « Ah bon ? » « J'ai un taux de réussite à maintenir, alors je veux que le prochain élève ait son bac. » « J'ai pas trop envie de me faire maltraiter en zèbre, du coup ça sera un peu plus clair, monsieur le proviseur. » « Sur 72 systèmes éducatifs, les français sont parmi les derniers. » « Allez, dernière question, là, celui qui gagne a gagné. » « À quelle année a démarré la guerre ? » « 39-49. » « 1949. » « Oui, ben j'ai oublié. » « C'est de la délinquance. » « Oui, j'ose le dire. » « J'espère que la retourne va... » « Putain, essayez, j'en ai marre. » « Vous êtes sur Sud Radio, il est 13h03, vous êtes avec Perico Légas, et je reçois Joachim Le Floch-Imad, enseignant, auteur de main basse sur l'éducation nationale. » « Vous l'avez compris, on va parler de l'école de la République, de la façon dont elle serait au fond du gouffre, » « où est-ce qu'elle y est. » « Déjà, est-ce qu'on est condamné à subir encore la dégradation de cette institution vitale pour notre pays, pour notre histoire ? » « Alors là, je m'adresse aux parents d'élèves, appelez-nous, parents d'élèves et enseignants, les profs, les instituteurs, moi je disais les instituteurs quand j'étais jeune, » « appelez-nous au 0826 300 300, parents d'élèves, enseignants, pour témoigner, pour nous faire part de vos états d'âme, poser des questions à Joachim Le Floch-Imad, nous allons faire un bilan. » « Hélas, hélas douloureux. » « Je suis ravi de vous recevoir, Joachim Le Floch-Imad, parce que je sais que le monde enseignant, en général, s'il y a un constat pessimiste, il y a toujours un espoir, il y a toujours un apport de solution. » « On va fêter demain les 120 ans de la loi de 1905 sur la séparation de l'Église et de l'État, qui a pesé évidemment sur la laïcité et donc sur la scolarité. » « Je commence tout de suite avec cette actualité. Est-ce que la laïcité, aujourd'hui, dans le cadre de l'école de la République, se porte bien ou est-ce qu'elle est affaiblie ? » « Je pense qu'elle est affaiblie dans la mesure où vous avez 56% des enseignants qui continuent de s'auto-censurer, malgré le discours qui est celui de tous les ministres depuis Jean-Michel Blanquer, selon lequel le pas de vague aurait été aboli. Alors oui, le pas de vague a été aboli en discours, mais en pratique, on voit qu'on a des enseignants en première ligne qui font de plus en plus court la peur au ventre et qui sont contraints de s'auto-censurer. Alors ça tient des mots éducatifs spécifiques.
- » « Comment une sorte d'État dans l'État a pris le pouvoir dans l'éducation nationale et a imposé un discours sur la laïcité qui correspond davantage à des grilles de lecture anglo-saxon qu'au prisme républicain ? On pourrait parler, par exemple, du discours qui est celui de ces syndicats ultra-majoritaires pour fustiger l'islamophobie scolaire, le discours d'associations agrées qu'on laisse rentrer dans l'école comme Coexiste, par exemple, qui s'oppose à la loi de 2004. On pourrait aussi parler de ces 74% de profs de moins de 30 ans qui veulent assouplir la laïcité. » « Donc il y a un problème scolaire spécifique, mais il y a aussi un problème que je décris en profondeur dans mon livre, qui est le ruissellement des mots de la société française dans l'école.
- L'école n'est plus un sanctuaire comme elle devait l'être dans la logique républicaine classique. Elle est une caisse de résonance de toutes les violences, de toutes les idéologies mortifères qui décomposent la société française de l'intérieur. » « Le tableau est tragique. Il n'est pas nouveau, il n'est pas récent. Son membre, ça a quand même été les deux assassinats, celui de...
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