Retranscription des premières minutes :
- Midi 14h, Sud Radio. La France dans tous ses États, le face-à-face.
- La France dans tous ses États, il y a à savoir quelle est encore sa place, quelle est encore sa renommée.
- Est-ce qu'elle a encore une gloire qui fait qu'elle compte dans les relations internationales ? Est-ce qu'elle a encore sa place dans le monde ? On va en discuter avec, pour moi, une sommité politique, un observateur hors pair qui est Pierre Leloup.
- Je me permets de vous flatter, Pierre Leloup. Je ne sais pas que j'ai envie de vous cirer les pompes.
- Mais voilà, avec le recul que vous avez aujourd'hui, je ne veux pas vous vieillir non plus.
- Et compte tenu du nombre de sujets sur lesquels vous vous êtes penchés, de dossiers auxquels vous avez été confrontés, d'expériences que vous avez vécues, je pense que votre point de vue aujourd'hui et votre témoignage éclaireront les auditeurs de Sud Radio sur ce que nous sommes en train de vivre et ce qui se passe dans ce pays, y compris quelquefois dans les arcanes un peu souterraines de sa vie politique.
- Je rappelle, c'est important.
- Moi, j'aime les horaires.
- J'aime le régime. J'aime les racines.
- Vous êtes né à Tunis en 1951.
- Vous êtes un enfant de la Tunisie.
- Vous êtes venu en France à l'âge de 5 ans.
- Vous savez ce que signifiait un déracinement.
- Oui, mais bon, les parents étaient français quand même.
- Bien sûr, bien sûr.
- Mais c'était une période très difficile.
- Il n'y avait pas du tout d'argent pour accueillir tous ces gens qui avaient 2 ou 3 millions.
- Philippe Séguin et Bertrand Delanoë, comme vous, ont gardé les attaches.
- Et même en tant que citoyen français, il disait, le fait d'être né en Tunisie, c'est quelque chose de très particulier.
- Regardez les racines.
- Vous venez en région parisienne.
- Je peux dire que vous êtes de milieu modeste.
- Très modeste, oui.
- Et vous allez gravir les échelons que la méritocratie républicaine offre à des gens qui veulent s'en sortir et qui aiment leur pays.
- Voilà. Votre patriotisme, qui est intégré à votre éducation, fait que vous allez gravir ces échelons pour arriver à des postes de responsabilité.
- Grâce à mes profs.
- J'y viens. J'y viens. Ne me coupez pas.
- Vous avez le professeur d'anglais de la rue Milton.
- J'adore la rue Milton parce qu'il y a un bistrot formidable.
- Qui était là. La rue Milton, à l'époque, c'est le 9e arrondissement.
- C'est là où il y avait aussi le bistrot de mes parents.
- C'était un quartier populaire, à l'époque.
- C'est le Paris.
- À l'époque, oui.
- À l'époque, c'est le Paris profond.
- C'est le Paris profond.
- Et là, vous commencez vos études.
- Alors, je vais sauter des étapes.
- Vous allez être élu député en 1993 face à Dominique Strauss-Kahn.
- Vous battez Strauss-Kahn.
- C'est vrai que c'était 1993, une année où la gauche avait pris un petit coup dans l'aile.
- Il avait fait 60.
- 65% à la fois d'avant.
- Vous faites un seul mandat dans ce département, dans cette circonscription.
- C'est la 8e du Val-d'Oise, je crois.
- C'est ça.
- Et vous revenez sur Paris, dans votre quartier de naissance.
- Voilà.
- Je me souviens, moi j'habitais aussi rue Lafitte.
- C'était bien Gabriel Caspéré.
- Vous succédez à Gabriel Caspéré.
- Je voyais les affiches.
- Et vous êtes donc la 4e.
- À l'époque, c'était la 4e.
- La 4e, aujourd'hui, ça a changé.
- Voilà.
- Et puis, Nicolas Sarkozy vous appelle en 2009 pour un premier mandat aux affaires européennes, si je me souviens bien.
- J'ai fait plusieurs jobs pour lui, dont l'Afghanistan.
- Je parlais vraiment de poste ministériel.
- Vous êtes secrétaire d'État aux affaires européennes dans Fillon.
- On dit Fillon 2.
- Et 3e gouvernement Fillon, là, vous êtes au commerce extérieur.
- C'est là où vous adoptez cette vision globale sur l'État.
- Je ne vais pas faire l'énumération de votre cursus, de votre parcours, dans des instances internationales, des comités de solidarité.
- Je crois que vous avez occupé le solidaire.
- Afghanistan, Pakistan.
- J'étais le responsable, pendant la guerre d'Afghanistan, il y avait un poste qui était créé, qui était une sorte d'ambassadeur sur la question afghane, l'organisation de nos forces sur le terrain.
- Président de l'Assemblée parlementaire de...
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