Retranscription des premières minutes :
- Générique Pour nous, ça commençait à être attendu, on nous en avait parlé dès mercredi midi, de façon assez légère, c'est-à-dire que des membres du gouvernement démissionnaire expliquaient que, après tout, si Sébastien Lecornu réussissait à mettre d'accord et autour de la table les composantes de l'ex-socle commun, il pouvait raisonnablement espérer avoir un engouement dans la population et donc être renommé.
- Ce à quoi nous avons répondu, oui, mais est-ce que ça ne risque pas non plus ? De braquer un peu les Français ? Et la réponse était un peu étonnante aussi.
- Non, non, de toute façon, il y a eu tellement d'informations qu'ils ne vont pas s'en rendre compte.
- Donc c'est vrai qu'il y a...
- C'est extraordinaire cette phrase.
- Il y a un problème...
- Remis sur la lessiveuse pour, en fait, étourdir les Français.
- Exactement.
- Je ne serais pas donc suffisamment physionomiste pour se rendre compte que Sébastien Lecornu 2 ressemble furieusement à Sébastien Lecornu 1.
- Vous savez, c'est le jeu des 7 différences avec la même photo.
- On est là, on plisse les yeux, on se dit mais qu'est-ce qui se passe ? Et puis surtout, à ce moment-là, Lecornu avait fait savoir effectivement qu'il ne souhaitait pas être renommé.
- Mais c'était avant le soir même où il l'a redit devant 6 millions de téléspectateurs quand même.
- Surtout, ces 6 millions de téléspectateurs, ce n'est pas signe non plus de popularité, c'est plutôt signe de grande inquiétude chez les Français.
- En l'occurrence, si Sébastien Lecornu 1 n'a pas réussi, quelle raison ferait qu'il pourrait accomplir sa mission de Lecornu 2 avec à peu près les mêmes ministres ? Alors on comprend bien que Bruno Rotailleau ne sera normalement pas dans le gouvernement.
- On va y venir sur ce qui se passe à droite.
- En effet, l'ouvrit-elle surtout même quand on voit certaines déclarations ? Juste sur le gouvernement, je rappelle quand même un point précis.
- Il faut qu'on ait rapidement un conseil des ministres.
- Alors même un conseil des ministres, ça peut fonctionner.
- Mais il y a un problème pour trouver des candidats au poste déjà.
- Parce que qui veut s'engager pour quelque chose qui peut durer quelques semaines seulement ? Et ensuite, vous avez quand même tout le filtre de la haute autorité à la transparence des publics.
- C'est extrêmement lourd.
- Il faut réveiller aussi les administrations, y compris vérifier les casiers des personnes potentielles.
- Donc cette machinerie interne fait qu'on va aussi mécaniquement se retrouver avec à peu près les mêmes ministres.
- Antoine Oberdorf, sur votre première réaction, même si Lecornu 2, on le voyait venir ? Quand même.
- Quand même, quand même.
- On a vécu la nuit des morts vivants et ce n'était pas rien.
- Non, très honnêtement, le sens du devoir et du sacrifice, devrais-je dire, de Sébastien Lecornu force l'admiration.
- C'est vrai qu'au fond, les Français ont fait connaissance avec lui lors de ce 20h.
- Il ne s'est pas fait connaître.
- Il ne s'était jamais exprimé dans un tel format.
- Et ils ont découvert, Sébastien Lecornu, un homme de 39 ans, moins de soldats, plutôt humble, plutôt qui forçait le respect.
- Il aurait fait un très bon Premier ministre, sans doute, se sont dit beaucoup de Français.
- Mais le problème, c'est que le contexte en politique, ça compte.
- Et que s'il voulait, on a le sentiment quand même d'être arrivé au fond du fond de l'entonnoir.
- Emmanuel Macron a brutalisé les institutions à un tel point, a brutalisé ses troupes aussi.
- Donc effectivement, il a épuisé les bonnes volontés.
- Et vous savez qu'on a coutume de dire, dès lors qu'il s'agit de former un gouvernement, qu'on en trouve toujours quelques-uns, y compris peut-être en déshérence pour venir à la soupe.
- Mais quand il ne s'agit même plus d'un CDD, mais d'une mission d'intérim dans un ministère, effectivement, ça fait moins rêver.
- Les ministres, peut-être de la future équipe Lecornu, auront à peine le temps de prendre possession de leurs voitures de fonction qu'ils auraient déjà été éjectés.
- Donc forcément, ça fait moins rêver.
- On nous parle, et ça m'inquiète, j'en finirai par là, de ministres techniques, ou en tout cas de ministres étrangers à toute ambition présidentielle.
- Mais la...
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