Retranscription des premières minutes :
- Bonjour Lucas Planavergne. Bonjour Maxime.
- Journaliste au JDD, ravi de vous retrouver comme chaque samedi à ce micro et bonjour Brice Coll.
- Bonjour Maxime. Essayiste et politologue, merci d'être avec nous ce matin.
- C'est vrai que quand même cette scène était inattendue, ça n'était pas clairement dans les agendas de nos journalistes politiques ici et je crois en France tout le monde a été un peu surpris de voir ce Premier Ministre s'exprimer le teint un peu blafard et incertain pour dire notamment non je n'utiliserai pas le 49.3, oui bien sûr nous devons voir et nous devons revoir notre système de retraite et on a su en plus que dans les suivantes conversations en réalité il y a eu ce débat sur la haute taxation d'un patrimoine financier, quelque chose de flou pour donner clairement des gages à la gauche.
- D'où cette question, est-ce que le Premier Ministre a raison politiquement de faire confiance à la gauche ? Brice Socol.
- Alors plus largement on a vécu quelque chose d'extraordinaire.
- Depuis 4 mois, en tout cas d'atypique, on a eu un ancien Premier Ministre qui a demandé un vote de confiance pour partir et on a un nouveau Premier Ministre qui décide de renoncer au 49.3.
- Il décide de renoncer au 49.3, vous savez le 49.3 a été utilisé, usus abusus fructus, un peu avec beaucoup de violence par le Président de la République notamment lors de la réforme des retraites.
- Je crois que Mme Borne l'avait utilisé 23 fois.
- Alors le record c'est Michel Rocard.
- C'est toujours les deux emblèmes du 49.3, Michel Rocard et Elisabeth Borne.
- C'est un outil qui peut brutaliser les institutions et qui peut donner une image très brutale et porter atteinte pour beaucoup de personnes à ce sentiment démocratique que veulent les gens.
- Néanmoins, renoncer comme l'a fait hier le Premier Ministre au 49.3, c'est retourner, c'est pas retour vers le futur, c'est retour vers la 4ème République.
- C'est-à-dire le général de Gaulle, vous l'avez dit, le général de Gaulle voulait le 49.3 pour avoir de la stabilité.
- Pour trancher en réalité.
- Et pour corriger les excès du parlementarisme.
- Et là, on redonne, entre guillemets, les pleins pouvoirs au Parlement à un moment où il n'y a pas de majorité et à un moment où les partis politiques n'ont jamais été aussi faibles.
- Lucas Blané-Verne.
- Alors moi j'aurais la lecture un petit peu inverse.
- C'est-à-dire que finalement je trouve que Sébastien Lecornu a fait un petit move comme on dit aujourd'hui.
- C'est-à-dire que ça lui permet à la fois justement de renouer avec cette association, de renouer avec cet aspect démocratique, mais aussi et surtout il met le Parti Socialiste en face de ses contradictions.
- C'est-à-dire que ça fait des semaines, des mois qu'Olivier Faure réclame le non-recours au 49.3, l'abandon du 49.3, notamment sur le volet budgétaire.
- Et effectivement Sébastien Lecornu acte cette rupture et donc met le PS dans l'embarras.
- On a contacté au JDD un petit peu de parlementaires socialistes qui sont aussi surpris que vous Maxime de cette annonce de Sébastien Lecornu et qui sont assez embêtés dans le cas où il voudrait tout de même voter la censure et comment il la justifierait.
- Donc voilà, c'est une manière pour Sébastien Lecornu de pousser la gauche dans ses retranchements.
- Effectivement, vous l'avez dit, il a évoqué également la réforme des retraites.
- Mais je m'arrête un instant sur ce que vous dites.
- Quand vous assurez en effet que le Premier ministre a essayé de faire un move, est-ce que justement le problème est pour essayer non pas de vous mettre d'accord, mais de continuer à creuser la tranchée de vos désaccords, si je puis me permettre, mes camarades.
- Est-ce qu'il n'y a pas un sujet sur le fait quand même qu'il n'a fait peut-être qu'un move, c'est-à-dire juste quelque chose pour gagner du temps, Brice Socol ? Moi je suis, alors je partage complètement votre avis, je pense que la raison principale est de gagner du temps.
- Gagner du temps parce qu'il faut bien que nos auditeurs comprennent.
- Si au terme de la discussion budgétaire, on repart à zéro, c'est-à-dire que les parlementaires ne se mettent pas d'accord, on...
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