Retranscription des premières minutes :
- Générique Bonjour John-Christopher Roland.
- Bonjour.
- Merci d'être avec nous ce matin.
- Vous êtes constitutionnaliste et maître de conférences à l'université Paris-Assas.
- Merci d'être avec nous ce matin.
- Et bonjour Lucas Planavergne.
- Bonjour Maxime.
- Journaliste au JDD.
- Comme d'habitude, ravi de vous retrouver en ce samedi matin.
- À la question qu'on pose en effet, est-ce que le style Le Cornu est un peu trop prudent ? Lucas Planavergne, je me tourne vers vous.
- Vous avez l'habitude des politiques et des longs débats, des longues explications, de les croiser, de les interviewer.
- Comment vous avez regardé ce matin cette première grande interview du Premier ministre ? Alors deux choses, je pense qu'il y a le fond et la forme.
- Dans la forme, il est fidèle à ce qu'il a esquissé depuis sa nomination à Matignon.
- C'est-à-dire que c'est un Premier ministre modéré, discret, qui pratique une méthode qu'on pourrait qualifier de sous-marin.
- C'est-à-dire qu'il s'efface et qu'il remonte à la surface seulement ponctuellement.
- Jusqu'à cette interview, il avait fait seulement une interview dans la presse quotidienne.
- Une visite publique, un déplacement public, pas de JT contrairement à ses prédécesseurs.
- Donc voilà, on voit un Premier ministre qui, chose rare sans doute dans la classe politique, fait preuve d'humilité et essaye en tant qu'ancien ministre des armées de contrôler sa parole pour qu'elle impacte plus.
- Maintenant, dans le fond, pour moi, c'est-à-dire qu'il a dit des choses dans cette interview.
- Par exemple, sur l'attaque Zucman, c'est assez clair, il n'en est pas question.
- Sur l'ISF également.
- Le gouvernement n'y pense pas, je cite.
- Le gouvernement n'y pense pas.
- Bon, il n'y a pas encore de gouvernement.
- Donc pour le coup, c'est...
- C'est pour ça qu'il est tranquille.
- Voilà, donc maintenant, il est sûr que pour la gauche, en tout cas, c'est déjà trop imprudent.
- Puisque, évidemment, LFI brandit la censure depuis la nomination de Le Corneu.
- Et peu importe qui ça aurait été, ils auraient brandi la censure.
- Mais ce matin, Olivier Faure également brandit la censure.
- Et menace de faire tomber le gouvernement.
- Ils ne l'ont même pas encore nommé au terme d'une rencontre la semaine prochaine.
- Donc on voit que même s'il marche sur un fil, Sébastien Le Corneu a encore beaucoup de dialogues à avoir avec les oppositions et aussi les syndicats.
- Lucas Palagnaverde qui parle de fil, John Christopher Hollande.
- Est-ce que vous pensez qu'il a le talent suffisant, si vous voulez, et que nous sommes dans un contexte, on va dire, suffisamment serein, d'une certaine manière, pour qu'il puisse continuer à jouer le funambule, le Premier ministre ? En fait, ça peut être un des objectifs.
- Essayer de gagner du temps.
- On se rapproche lentement, mais sûrement d'échéances.
- Il y a des électorales, notamment les municipales et puis, en point de mire, la présidentielle.
- Son souci, si vous voulez, c'est qu'on n'a pas besoin de savoir exactement qui sera dans son gouvernement, puisqu'on sait qu'il n'y sera pas.
- Il a besoin de la droite pour le gouvernement.
- Et il aurait besoin de la gauche pour ne pas avoir une motion de censure contre lui.
- Cette motion de censure, la gauche dit qu'en l'état actuel, elle la votera.
- Donc il ne reste plus que le Rassemblement national à éventuellement ménager.
- En réalité, parti comme c'est.
- Je l'avais dit dès le départ, d'ailleurs, sur la nomination de Sébastien Lecornu.
- À part gagner du temps, c'est une question, en fait, juste...
- Pour vous, c'est ce que vous voyez vraiment dans la nomination du Premier ministre et même dans cette interview.
- C'est une volonté, vraiment, de jouer la montre ? C'est une des volontés. Je pense qu'il y a d'autres volontés.
- C'est aussi nommer un fidèle.
- Sébastien Lecornu a été de tous les gouvernements depuis 2017.
- Mais c'est aussi le constat qu'il n'y a pas de compromis possible entre les partis politiques, contrairement à ce qu'on voit en Belgique ou en Allemagne.
- Et que, par conséquent, à part gagner du temps, faire adopter un budget à minima, qui ne contentera pas le Parti Socialiste, il reste à savoir...
- Vous ne croyez pas du tout, pardon, Jean-Christophe Roland, en réalité, à une nouvelle méthode, à une nouvelle façon de faire ?...
Transcription générée par IA