Retranscription des premières minutes :
- 0826 300 300 à 8h39, puisque c'est l'heure du grand débat du samedi, avec aujourd'hui comme thème « Drapeau palestinien sur les mairies », est-ce une provocation ? Bonjour Laurent Geoffrin. Bonjour.
- Vous êtes journaliste. Merci d'être avec nous ce matin. Et on a invité aussi Lucas Planavert, journaliste au JDD. Merci d'être là ce matin.
- Bonjour Maxime.
- 0826 300 300. Est-ce que les drapeaux palestiniens sur les mairies sont une provocation ? La question se pose parce que même hier soir, on va dire, ou hier dans l'après-midi, c'est le ministère de l'Intérieur, Bruno Rotailleau actuellement, qui a envoyé une directive au préfet en disant « Je vous préviens, je vous demande d'être extrêmement attentif, parce que pour une question de neutralité des lieux publics, cela doit être impeccable. » Et le drapeau palestinien est une provocation.
- Est-ce que vous répondriez par l'affirmative, Laurent Geoffrin ? Je trouve que la formulation de votre sujet est un peu biaisée.
- C'est pour ça que vous allez agir, c'est le but.
- Je réagis donc. Et parce que c'est un geste politique, on peut le contester. D'ailleurs, je suis pas forcément d'accord. Mais c'est pas une provocation, c'est la politique de la France.
- La politique de la France consiste à reconnaître un futur État palestinien. À l'actuel, il n'y en a pas. Mais c'est une position de principe consistant à dire que les Palestiniens ont droit à un État comme tous les peuples du monde. Et donc ça, c'est pas du tout une provocation.
- C'est une prise de position juridique et politique. Alors ensuite, moi, je pense qu'il y a une erreur initiale dans cette discussion.
- C'est qu'on n'aurait pas dû accepter qu'on mette au fronton des mairies des causes particulières. Alors c'est compliqué, l'affaire, parce que moi, je pense qu'au fronton des mairies, on met le drapeau français et le drapeau européen. Le cas échéant, le drapeau olympique ou des choses de ce genre. Mais mettre une cause à connotation politique, on rentre dans un engrenage infernal. Parce que le Conseil d'État...
- N'importe quoi peut être aujourd'hui politique.
- N'importe quoi. Mais le Conseil d'État s'est prononcé là-dessus. Il y a une jurisprudence maintenant. Le Conseil d'État a dit « Est-ce qu'on peut mettre des drapeaux ukrainiens ? ».
- Il a répondu « C'est pas très très blanc-bleu, mais c'est une cause consensuelle. Donc allons-y pour l'Ukraine ». À mon avis, c'est l'erreur initiale. Parce qu'entre l'Ukraine...
- C'est la porte ouverte à toutes les fenêtres. Après, on peut faire ce qu'on veut.
- Si on met l'Ukraine, alors pourquoi pas mettre les Palestiniens ? C'est vrai, ils sont quand même opprimés. Mais il faudrait mettre, je sais pas, les Ouïghours, il faudrait mettre les Kurdes, il faudrait mettre les gens du Sud-Soudan, etc. Enfin il y a toutes sortes de causes comme ça, internationales mais aussi politiques, qui pourraient apparaître au fronton des mairies. Et ça risque de diviser l'opinion. D'ailleurs, on le voit bien pour le cas de la Palestine.
- Moi, je suis très... Pour la reconnaissance, je constate qu'il y a 47% dans un sondage des Français qui sont plutôt contre. Donc ça divise les gens.
- À quoi ça sert de diviser les gens en utilisant le lieu symbolique de la mairie ? De diviser les gens en faisant de la politique, comme le PS le fait.
- Il fait un rassemblement. Très bien, il fait un rassemblement, c'est son affaire.
- Lucas Plany a perdu. Est-ce une provocation pour vous ? Alors il y a une part de provocation sans doute. Il y a aussi, à mon avis, de l'électoralisme. Parce qu'il faut dire qu'on est à quelques mois des élections municipales.
- C'est un appel qui vient des socialistes à la base. Donc c'est une manière pour eux de se recentrer entre Macron, qui va donc officialiser cette reconnaissance de l'État palestinien ce lundi, et les Insoumis, qui ont fait de la cause palestinienne leur cheval de bataille.
- Maintenant, moi, je suis assez d'accord avec Laurent Geoffrin sur ce point. C'est-à-dire que...
- Alors là, il n'y a que Sud Radio qui peut faire ça. Laurent Geoffrin, l'ancienne libération avec le nouveau JDD.
- On est quand même dans un pays... Là, on...
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