Retranscription des premières minutes :
- Les Vraies Voix Sud Radio, le coup de projecteur des vraies voix.
- Le taux de syndicalisation avoisine les 10% de nos jours dans les entreprises et les services publics.
- Il l'était de 30% dans les années 50 du siècle précédent.
- La mobilisation nationale en ce 1er mai, fête du travail, faisait figure de test partout dans le pays pour des syndicats fragilisés, malgré le sursaut enregistré il y a deux ans pour la mobilisation contre la loi sur les retraites.
- En peu près, 260 cortèges se sont formés dans le pays depuis ce matin.
- Nous vous posons la question, à vous les auditeurs de Sud Radio, sur nos réseaux sociaux.
- Aujourd'hui en France, les syndicats vous semblent 1. indispensables, 2. constructifs, 3. inutiles, 4. nuisibles.
- Vous dites nuisibles à 70%, inutiles à 23%, indispensables à 6%, constructifs à 1%.
- Le moins qu'on puisse dire.
- Alors en général, sur ce genre de consultation, les plus énervés ont tendance à vouloir répondre tout de suite.
- Il y a quelqu'un qui doit être sans doute très énervé.
- Joseph.
- Stouvenel, qui va être notre grand témoin, vice-président du Centre Européen des Travailleurs et ancien vice-président de la CFTC.
- Joseph, un habitué des vrais voies, vous connaissez le principe.
- C'est Philippe Bilger qui ouvre le bal, mais je pense qu'il va aller vous chercher très vite.
- Philippe Bilger.
- D'abord, mon cher Joseph, bonne fête.
- Et maintenant, si j'étais au fond, si j'étais totalement franc, je dirais que les syndicats sont inutiles.
- Aujourd'hui en France, parce qu'ils ont donné tout ce qu'ils pouvaient espérer donner de meilleur par rapport à des époques où le monde du travail était traité d'une manière odieuse, ignoble, et je pense notamment au travail des enfants.
- Si je devenais un peu plus modéré, je dirais que le syndicalisme est inévitable parce que je n'imagine pas un jour un homme ou une femme politique être capable de modérer son influence négative et de le limiter dans son pouvoir.
- Et dernier élément, je dirais, en restant alors progressiste, qu'il faut le maintenir parce que même si le taux de syndicalisation est très faible, eh bien, comme l'a dit pour une fois Sophie Binet, les syndicats agissent en quelque sorte par procuration.
- Et il y a encore des réformes dans le droit du travail, dont je pense que Joseph va nous énoncer quelques dispositifs qui méritent probablement d'être mis en œuvre.
- Joseph Touvenel, c'est quoi le problème des syndicats aujourd'hui ? C'est le frein de la société. Dans une société de plus en plus égoïste, on voit que les gens ne veulent agir que pour eux-mêmes.
- Et je ne vous donnais qu'un seul chiffre.
- J'ai entendu très bien 6% qui jugent que les syndicats sont utiles et pas le reste.
- Oui, mais aujourd'hui, 98% des salariés en France bénéficient d'accords au-delà du droit du travail.
- C'est-à-dire que 98% des salariés bénéficient du travail des syndicats.
- Si on leur supprime ces avantages au-delà du droit du travail, ils vont tous pleurer.
- C'est le résultat de travaux passés.
- Ah non, non, c'est le résultat des travaux de tous les jours.
- Ce que vous avez l'air d'ignorer, vous voyez les syndicats, vous nous dites d'ailleurs aujourd'hui les syndicats défilent.
- Ce n'est pas vrai ? Non.
- Des syndicats.
- Et en ordre dispersé, parce qu'ils ne sont pas tous ensemble.
- Je n'ai pas vu la CFTC dans la rue.
- Et pourtant, la CFTC, c'est un des syndicats les plus constructifs.
- Oui.
- Et qui, dans les entreprises, comme les autres syndicats, au quotidien, se battent pour régler des problèmes, pour trouver de bons accords.
- Et quand vous en parlez à un autre syndicat dont vous ne parlez jamais, qui sont les syndicats patronaux, que disent-ils ? Nous avons absolument besoin d'interlocuteurs dans les entreprises.
- Parce qu'on ne va pas négocier individuellement.
- Quand vous avez une entreprise de 150, 2000 ou de 10 000 personnes, il faut une représentation.
- Et les syndicats, leur rôle, c'est de représenter les salariés.
- Alors je sais qu'aujourd'hui, et depuis longtemps, il y a des syndicats beaucoup trop politisés, qui ne font pas un travail syndical.
- Et j'en tiens pour preuve, là je suis à quelques encablures de la grande manifestation parisienne.
- J'ai vu...
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