Retranscription des premières minutes :
- Le Petit Matin Sud Radio, 5h-7h, Benjamin Gleize.
- Il est 6h40. Soyez les bienvenus si vous nous rejoignez sur Sud Radio.
- La vie en vrai, c'est l'une des conséquences de l'instabilité politique, mais aussi des incertitudes aujourd'hui en matière d'économie.
- La crise dans le secteur du BTP qui tourne aujourd'hui au ralenti. Les carnets de commandes sont loin d'être remplis.
- Les professionnels qui sont particulièrement inquiets. Bonjour, Michael Bertolo.
- Bonjour. Et merci d'être avec nous sur Sud Radio ce matin.
- Vous êtes artisan du BTP, chef d'entreprise à Courlay, président de la CAPEB dans le département des Deux-Sèvres en 2023.
- Je donne ces chiffres. Pour commencer, vous aviez construit 20 à 25 maisons. Cette année, vous n'en êtes qu'à 5.
- Ça fait une énorme différence. Comment vous l'expliquez, cela, Michael Bertolo ? Alors la baisse de la construction neuve, on peut l'expliquer, je dirais, par...
- L'augmentation des matériaux. En premier, on a eu une inflation des matériaux qui a été exponentielle sur certains matériaux de l'ordre de 40%.
- On a eu l'augmentation des taux d'intérêt. Et je pense aussi à, je dirais, l'instabilité politique qui crée du doute chez nos clients.
- Nos clients ne sont pas rassurés pour investir dans, je dirais, dans une habitation.
- C'est ce qu'ils vous disent, globalement, oui.
- Oui.
- Ils ressentent cette inquiétude grandissante. Quand, je dirais, nos clients ont peur pour leur emploi, ils n'ont pas la tête, je dirais, à faire des projets.
- Il est comment, votre carnet de commandes, là, aujourd'hui, pour la suite, pour les prochains mois ? Alors mon carnet de commandes, aujourd'hui, on est à peu près sur 3 mois de commandes. Je dirais qu'on n'est pas du domaine d'une inquiétude forte sur ce carnet de commandes.
- Notre inquiétude, elle se porte vraiment pour l'avenir, je dirais, de notre modèle d'entreprise.
- Avec un secteur aujourd'hui qui est fragilisé. Vous, vous êtes dans les Deux-Sèvres. Vous êtes le président de la CAPEP. Vous représentez ces petites entreprises du bâtiment.
- Il y a une difficulté particulière. On a aujourd'hui des entreprises qui sont obligées de fermer, qui sont en liquidation judiciaire ou pas. On en est là ? Oui, on est... On a une augmentation, je dirais, forte.
- Des liquidations judiciaires et des redressements judiciaires. Donc c'est un indicateur très inquiétant. On a des besoins de trésorerie qui sont de plus en plus présents.
- Donc oui, l'inquiétude est très forte, je dirais, pour beaucoup de mes collègues.
- Avec des recrutements sur pause également, des licenciements parfois pour celles qui tiennent encore le coup. Michael Berthelot ? Alors oui, on a... Alors...
- Les licenciements, vous savez, dans nos entreprises artisanales, on a, je dirais, une morale. Et on est... Je dirais, avant de faire du profit financier, on est là pour conserver de l'emploi.
- Donc je dirais qu'aujourd'hui, on est plutôt dans des chaînes d'entreprises qui ont baissé leurs rémunérations pour pouvoir conserver leurs salariés.
- Et c'est sûr qu'aujourd'hui, les recrutements, il est mis en pause. Vous vous promenez dans les zones artisanales, vous ne voyez plus de panneaux.
- Recherche, salariés. Donc ça veut dire qu'aujourd'hui, c'est aussi le domaine de l'apprentissage qui risque d'être mis à mal.
- Oui.
- Qui risque d'être mis à mal. Ça veut dire qu'on va pas transmettre de savoir-faire pendant, je dirais, cette pause économique.
- Ne pas toucher à l'apprentissage. C'est ce que vous dites aux députés qui vont commencer aujourd'hui l'examen du budget dans l'hémicycle.
- Mais tout à fait. Je dirais, par les termes de l'apprentissage, on apprend, je dirais, à nos jeunes, savoir-faire, mais pas qu'un savoir-faire. On a beaucoup de jeunes aujourd'hui qui sont, je dirais, un peu perdus.
- Et à travers l'insertion dans nos entreprises artisanales, on leur apprend aussi un savoir-être.
- Et je pense que ce savoir-être, il est aussi important que ce savoir-faire.
- Plus globalement, quel message vous souhaitez faire passer à notre personnel politique, à nos députés qui, je le disais, vont commencer à examiner le budget aujourd'hui ? Alors moi, j'aurais tendance à leur dire de respecter les 600 000 entreprises artisanales qu'ils représentent, que nous représentons.
- On a eu un vote hier sur l'auto-entreprise, parce qu'il faut quand même resituer la situation.
- On a nos entreprises artisanales...
Transcription générée par IA