Retranscription des premières minutes :
- Le Petit Matin Sud Radio, 5h-7h, Benjamin Gleize.
- Sud Radio, il est 6h40, la vie en vrai, journée de mobilisation massive aujourd'hui à l'appel des syndicats.
- Jeudi noir, dans les transports, dans les écoles mais également dans les pharmacies.
- Certaines officines seront réquisitionnées mais la plupart resteront fermées.
- Aujourd'hui, 90% des pharmacies garderont le rideau baissé.
- Bonjour Stéphane Pichon.
- Oui, bonjour Benjamin, bonjour à tout le monde.
- Merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio.
- Vous êtes pharmacien, président de l'ordre régional des pharmaciens en PACA.
- PACA et Corse, oui.
- PACA et Corse, tout à fait, je rajoute.
- Vous êtes en grève pour dénoncer la baisse des remises sur les génériques.
- Pourquoi elle vous met autant en colère cette mesure ? C'est simple, aujourd'hui, de manière assez unilatérale, complètement unilatérale, en plein été, c'est-à-dire en juillet et en août, a été pris un arrêté ministériel qui a stipulé qu'un accord qui avait été fait entre...
- un industriel et un pharmacien, c'est-à-dire un fournisseur et un pharmacien d'office, on allait perdre 25% de remise sur cette année et 50% dans les années à venir.
- Quand vous avez des accords sur un médicament, l'achat d'un médicament, et que vous perdez un quart de la remise, 25%, imaginez que vous perdiez 25% de votre salaire, les prévisionnels sont difficiles et tout ce qui va derrière s'enchaîne.
- C'est-à-dire que derrière, il y a une chute économique de la pharmacie avec les...
- Aujourd'hui, on a une montée en paire de décharges, salariales, de la masse salariale, de l'électricité, de l'énergie, et nous, ils nous cassent en deux par cet arrêté, et puis, comble du cynisme, aujourd'hui, il y a la réunion du comité économique des produits de santé qui fait baisser le prix des médicaments entre 5 et 40%, et ça, ça a une conséquence non seulement sur l'économie des pharmacies, ça, on peut dire que les gens, ils vont se rendre compte lorsqu'il y aura la fermeture, mais c'est une conséquence sur l'accessibilité des médicaments, puisque la France ne devient plus du tout attractive pour les industriels, et aujourd'hui, vous avez vu...
- Le nombre de ruptures qu'on a depuis de nombreuses années, là, ça ne va faire qu'aller crescendo, et bientôt, les Français vont plus soigner, ils n'auront plus de médicaments.
- Mais alors, les grandes pharmacies en ville ont les reins solides, si je puis dire, ce sont surtout les petites officines rurales qui vont en souffrir, véritablement ? Bien évidemment, vous savez, il y a un dicton qui dit « Quand le gros maigrit, le maigre meurt ».
- Et donc, notre région, dans le sud, dans le Pacas, on a une zone littorale extrêmement...
- Comment dire ? Fournier en pharmacie, mais il y a une zone montagnère, une zone rurale.
- Bien sûr.
- Et bien entendu, la petite pharmacie, qui n'a pas la capacité d'absorber beaucoup de monde et d'avoir un flux qui va peut-être un peu compenser certaines pertes, elle est basée uniquement sur l'activité médicaments.
- Et derrière, quand elle a une baisse de remise de 25%, ça veut dire que sa marge, ce qui permet de vivre l'économie d'une société, qui permet de payer les employés, qui permet de payer les charges, elle va être tellement impactée et amputée de sommet, mais de cette somme-là, que derrière, ils ne tiendront pas.
- Donc, ils vont fermer.
- Ça veut dire qu'on est en train de créer de nouveaux déserts médicaux, d'une certaine manière ? Vous savez, on avait un réseau...
- Il y a deux ans, on nous a demandé de faire des antennes de pharmacie.
- C'est-à-dire qu'une grosse pharmacie dans un gros bourg pouvait faire une antenne dans un petit village qui avait perdu sa pharmacie.
- Et c'est la schizophrénie de l'État.
- C'est-à-dire qu'aujourd'hui, ils annoncent la mort de ces pharmacies-là.
- Et pire, celles qui sont déjà existantes.
- Parce que vous allez devoir faire 50 kilomètres pour avoir des médicaments.
- On a des retours.
- Alors, quand c'est dans la campagne, et que c'est joli, qu'on est en plein printemps, que les coquelicots sont dans les champs, c'est joli.
- Mais quand c'est en plein hiver, avec la neige, c'est des heures de route.
- C'est dangereux.
- C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on avait un réseau pharmaceutique...
Transcription générée par IA