Retranscription des premières minutes :
- « Le Petit Matin Sud Radio, 5h-7h, Benjamin Gleize. » Il est 6h40, Sud Radio, la vie en vrai. Nous revenons tout de suite sur la mobilisation d'hier.
- Près de 200 000 personnes ont répondu à l'appel du mouvement « Bloquons tout », des rassemblements, des blocages, mais aussi quelques débordements, avec dans certaines villes des scènes de guérillas urbaines.
- Au total, 540 personnes ont été interpellées en France.
- Parmi elles, plus de 400 placées en garde à vue.
- Grégory Joron, bonjour.
- Bonjour. Un grand merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio.
- Vous êtes le secrétaire général du syndicat de police Unité.
- Il y avait un certain nombre, 80 000 forces de l'ordre qui étaient déployées hier.
- Quel bilan vous faites ce matin au lendemain de cette mobilisation, Grégory Joron ? Permettez-moi déjà de saluer l'engagement de mes collègues.
- Ça fait beaucoup de monde sur le terrain, 80 000 fonctionnaires de police qui ont été souvent rappelés sur leur repos, qui ont été décalés de leur mission et qui ont assuré hier, je pense, la mission d'une très bonne manière, avec professionnalisme.
- Il y a eu beaucoup, beaucoup de tentatives de blocage, donc beaucoup de mouvements très tôt le matin.
- Et je pense que les stratégies de mobilité, puisqu'on ne savait pas exactement où la foudre allait frapper, entre guillemets, a plutôt payé, puisqu'on a vu qu'il y avait des interventions très rapides pour éviter d'avoir des situations qui s'enquistaient.
- Donc globalement, le bilan est bon. 13 blessés quand même, c'est peu sur 80 000, vous pourriez dire.
- Mais 13 blessés de trop, puisque c'est des fonctionnaires qui, je le rappelle, faisaient leur travail.
- Oui, je vous avais entendu Bruno Retailleau, le ministre démissionnaire de l'Intérieur hier, qui parlait de pavés de pierres de plusieurs kilos qui ont visé les forces de l'ordre, des pavés, a-t-il dit, qui visaient à tuer.
- Est-ce que vous avez été marqué par le niveau de violence qui a été atteint hier ? On n'est même plus marqué malheureusement, je n'ai pas envie de le banaliser parce qu'évidemment, il faut toujours s'en effusquer.
- Mais c'est devenu...
- Aujourd'hui, monnaie courante, j'ai vu en effet la communication du ministre et le pavé, je crois avoir fait la même il y a quelques années déjà, puisqu'en effet, mes collègues font l'objet sur le terrain de jets de projectiles divers et variés, et souvent en effet, des pavés qui font 500, 600, 800 grammes, 1 kilo, et qui, si vous le prenez au mauvais endroit, en effet peut tuer, c'est une réalité.
- Vous avez le sentiment qu'il y a une augmentation du niveau de violence sur ce genre d'événements depuis quelques mois ? Quelques années, votre expérience ? Non, on a un retour de l'ultra-violence parmi les cortèges depuis la loi travail de 2016, donc ça fait quasiment 9 ans, et malheureusement aujourd'hui, dès lors qu'il y a un peu de monde et qu'il y a de la foule, parce qu'évidemment, s'il n'y a pas grand monde, il y a beaucoup moins de violence parce qu'ils ne peuvent pas se cacher, se mouvoir dans les groupes et dans les manifestations.
- Donc là, quand il y a 200 000 personnes, ce n'est pas énorme, c'est beaucoup moins que ce qui était craint, mais quand même, il y a eu des cortèges dans des grandes villes, qui ont pu justement profiter, et si vous regardez bien, il y a eu beaucoup de soucis dans les grandes villes.
- On parle de Marseille, Paris, Rennes, Nantes, il y a eu très peu de problèmes dans les petites villes de province, il y a eu des problèmes là où il y a beaucoup plus de monde, et où les Black Blocs ou les éléments ultra peuvent justement mettre en place leur stratégie.
- La particularité peut-être hier, vous l'avez évoqué, il y avait un certain nombre d'incertitudes, on ne savait pas trop comment les blocages allaient se dérouler, où exactement ils allaient avoir lieu, et puis on a ce phénomène aussi de Black Bloc, ultra mobile, ça nécessite tout de même, pour les forces de l'ordre, d'être très réactif, vous l'avez dit.
- Oui, ça...
Transcription générée par IA