Retranscription des premières minutes :
- Le Petit Matin Sud Radio, 5h-7h, Benjamin Gleize.
- Sud Radio, il est à 6h40, grève, blocage, manifestation avec le mouvement.
- Bloquons tout, on en parle depuis le début de cette matinée.
- Ce sera compliqué de se rendre au travail aujourd'hui, en tout cas pour certains d'entre vous.
- Alors, absence, retard, que risque-t-on vraiment s'il est impossible d'aller travailler à cause de ces blocages ? Pour y répondre, je reçois l'avocat spécialiste du droit du travail, Frédéric Cazet.
- Bonjour maître.
- Bonjour Benjamin.
- Et merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio, parce qu'on se pose beaucoup de questions quand même très concrètes et on a besoin de réponses précises.
- Déjà, quelle est la première chose à faire si l'on se retrouve ce matin bloqué dans les transports ? Bon, on va bien sûr parler des travailleurs bloqués, mais comme allait le dire votre auditeur, 70% des Français la soutiennent, la mobilisation, donc on peut déjà rappeler à tout le monde qu'aujourd'hui, on a le droit de faire grève.
- Il y a des appels nationaux à faire grève, donc chacun a le droit aujourd'hui de décider, s'il est solidaire avec le mouvement, de ne pas aller travailler.
- C'est son droit, il n'y a pas besoin d'être syndiqué, il n'y a pas besoin qu'il y ait un appel dans son entreprise parce qu'il y a des appels nationaux.
- Si on veut quand même aller travailler aujourd'hui...
- Alors, juste à ce sujet, on a le droit de faire grève, est-ce qu'il est trop tard ou pas pour décider de faire grève là ce matin ? Eh bien non, pas du tout, parce que sauf si vous êtes fonctionnaire où il faut évidemment un préavis de grève, pour tous les salariés du secteur privé, il suffit de répondre à cet appel national.
- Les syndicats vont lancer un appel national, Sud Solidaire et la CGT, et donc vous êtes solidaire de ce mouvement et vous avez le droit aujourd'hui d'être en grève.
- Et il n'y a d'ailleurs pas à prévenir son employeur.
- Donc vous pouvez le faire à la dernière minute, votre absence signifie que vous êtes en grève.
- Et donc à ce moment-là, vous êtes parfaitement solidaire du mouvement.
- C'est même peut-être la façon la plus légale de soutenir le mouvement puisque toute autre forme de blocage pourrait être sinon discutable.
- Tandis qu'être en grève, c'est un droit, c'est même une liberté protégée par la Constitution.
- Effectivement, voilà, c'était important de préciser cela.
- Maintenant, parlons de ceux qui ne vont pas pouvoir se rendre au travail, qui ont prévu de s'y rendre, mais qui vont être bloqués dans les transports.
- Comment ça se passe pour eux ? Qu'est-ce qu'il faut faire ? Il faut d'abord prévenir le plus tôt possible son employeur ? Alors évidemment, il y a une tolérance, puisque si vous vous retrouvez bloqué dans les transports ou sur un rond-point, bien évidemment, vous pouvez prévenir, soit parce que vous êtes en retard, soit parce que peut-être, effectivement, vous ne parviendrez pas à être au travail aujourd'hui.
- Alors il faut quand même faire preuve de bonne foi, ça va de soi.
- On ne peut pas prétendre qu'on est bloqué alors qu'on ne l'est pas, parce que sinon, on serait une sorte de gréviste qui, finalement, veut quand même être payé.
- C'est ça, oui, tout à fait.
- Donc la bonne foi est possible, et on imagine mal qu'aujourd'hui, il y ait des sanctions sur des retards ou des absences, à condition, bien sûr, qu'elles soient justifiées par des contraintes matérielles.
- Là-dessus, il n'y a pas de difficultés particulières.
- C'est évidemment une journée spéciale.
- Alors, justificatif tout de même à apporter à son employeur, quels sont-ils ? Pas nécessairement.
- Il suffit d'informer, détailler.
- On peut donner des détails, on peut faire un mail, on peut appeler, même après coup, en expliquant les raisons particulières pour lesquelles on a été en retard ou on a dû être absent.
- Ça paraît assez évident qu'aujourd'hui, nous sommes dans cette situation.
- Tout ça est parfaitement vérifiable.
- On sait exactement quels sont les transports qui sont bloqués.
- Mais donc, il n'y a pas besoin d'apporter la preuve, quoi, si je vous suis bien.
- Non, absolument.
- Et si...
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