Retranscription des premières minutes :
- Le Petit Matin Sud Radio, 5h-7h, Benjamin Gleize.
- Il est à 6h41 Sud Radio, la vie en vrai, la colère des viticulteurs du Maconais.
- Ils se retrouvent dans l'obligation aujourd'hui d'utiliser des pesticides, contraintes imposées par la préfecture pour lutter contre une maladie qui affecte leur vigne.
- Et pourtant, des alternatives existent.
- Bonjour Aurélie Cheveau.
- Oui, bonjour.
- Et merci d'être avec nous sur Sud Radio ce matin.
- Vous êtes la gérante du domaine chevaux du côté de Solutré-Pouilly, c'est en Saône-et-Loire.
- Et vous êtes également présidente de l'union des producteurs du Pouilly-Fouissé.
- Expliquez-nous précisément pourquoi la préfecture vous impose-t-elle l'utilisation de pesticides ? Alors, c'est effectivement un arrêté préfectoral parce qu'on subit une maladie, mais qui n'est pas récente dans le vignoble, qui existe depuis très longtemps dans le sud, dans le bord de l'Ais, dans le Cognac, et qui revient.
- Qui vient chez nous depuis une dizaine d'années, mais où depuis 3-4 ans, on a une intensification de cette maladie.
- La flavescence dorée, c'est ça ? La flavescence dorée, oui, c'est ça.
- C'est quoi exactement ? C'est une maladie de jaunisse, donc les pieds de vigne, une fois qu'ils sont atteints, deviennent tout jaunes, chétifs, et finissent par mourir.
- Mais le souci de cette maladie, c'est qu'on n'a pas de remède pour la soigner.
- Elle se transmet très rapidement via un vecteur qu'on appelle la cicadelle.
- Et c'est par traitement insecticide qu'on se débarrasse de ce vecteur, mais de façon aléatoire, alors qu'il suffit juste d'éliminer les pieds dès qu'on les voit atteints de flavescence.
- Et comme c'est une maladie réglementée, il y a tout un protocole à respecter qui est régi par arrêté préfectoral.
- Il y a deux ans, devant l'intensification de la maladie, on a voulu mettre en place, pour ne pas rentrer dans des insecticides systématiques, une lutte alternative où on renforce les méthodes prophylactiques, c'est-à-dire des méthodes qui n'utilisent pas de produits, mais des gestes des vignerons, donc les arrachages, le nettoyage des rogneuses, tout un tas de précautions.
- On nous avait permis de mettre cet expériment sur l'appellation pouillie-fuissée, et les appellations pouillie-locher-vinzel, qui sont deux petites appellations juste dans notre secteur.
- Et on avait mis cette expérimentation sur deux communes, Fuissée-Loché et Vergisson aussi, qui est la commune la plus nord, celui traité par l'Union Européenne.
- Alors Aurélie Chevaux, ça coupe de temps en temps, si c'est possible de se décaler un tout petit peu.
- De bouger ? Oui.
- Allez-y, est-ce qu'on vous entend davantage ? Ça va mieux.
- Ça coupe, ça coupe pas.
- Est-ce que ça va mieux ? Oui, exactement, là ça va mieux.
- Cette expérimentation dont vous parlez, elle va pouvoir se poursuivre ou non ? Ou alors c'est le pesticide obligatoire et l'expérimentation c'est terminé ? Voilà, l'expérimentation, on ne nous la donne que sur deux communes, au lieu des quatre initiales.
- Et donc la commune historique qui était Fuissée, qui depuis longtemps avait toujours réussi à rester en lutte alternative, est condamnée.
- On l'a traitée parce qu'on a trouvé effectivement quelques pieds supplémentaires, mais qui étaient prévisibles dans notre expérimentation.
- Alors qu'on se rend compte que dans quelques communes où la maladie est bien installée et où il y a des traitements insecticides qui sont installés depuis maintenant plus de 3-4 ans, la proportion de pieds ne baisse pas.
- Donc nous on s'interroge sur la pertinence d'une lutte insecticide qui détruit la biodiversité et la santé de nos travailleurs, de nous vignerons.
- Et si...
- Et s'il n'y a pas d'efficacité reconnue, pourquoi la préfecture vous les impose ces pesticides ? Je ne sais pas, ça marche dans certains cas, mais c'est une des méthodes de lutte.
- Et nous, on souhaite collectivement, puisque je suis appuyée de mon conseil d'administration et de mon assemblée générale, on souhaite poursuivre cette lutte expérimentale pour peut-être amener des nouvelles pistes à la lutte contre cette maladie qui, dans certaines régions de France, je disais dans le Sud ou dans le Bordelais, est toujours présente, elle n'a jamais été...
- On ne vous capte plus Aurélie Cheveau, en tout cas, on aura compris votre volonté à ce niveau-là et on aura peut-être l'occasion de vous rappeler pour faire le point sur le...
Transcription générée par IA