Retranscription des premières minutes :
- 6h51 sur Sud Radio, c'est l'heure de retrouver notre lefto du jour, agricultrice, productrice de la plante la plus emblématique de Provence, la lavande.
- C'est Eliane Bresse qui est avec nous. Bonjour Eliane.
- Bonjour.
- Vous êtes à Bresse dans la Drôme. La lavande, c'est vraiment une tradition de la région ? C'est une tradition, oui. Il y en a pratiquement dans toutes les exploitations.
- Et ça se transmet de génération en génération ? Oui, ça se transmet de génération en génération, comme tout en agriculture.
- Et c'est quoi le plus plaisant dans la culture de la lavande ? C'est quoi qui vous plaît le plus ? Je pense que c'est la récolte et la distillation. Parce qu'au moment où on récolte les lavandes, elles sont bleues, elles sont fleuries.
- Et puis bon, on va à la distillerie et on ramène notre huile essentielle à la maison. C'est le moment qui est le plus plaisant pour tout le monde.
- Et ces champs de lavande bleues, ça reste ? Un émerveillement, même si ça fait des années et des années, même si vous avez connu ça toute votre vie.
- Oui, ça reste vraiment quelque chose d'important et de merveilleux à quelque part. Il y a l'odeur, il y a la vue, il y a tout.
- Et ça plaît aussi aux touristes ? Ils sont nombreux à venir admirer les champs de lavande ? Ils sont nombreux. C'est pas chez nous où il y a le plus de monde.
- D'accord.
- C'est plutôt sur le plateau d'Albion où ils sont carrément presque envahis.
- Oui. Et vous, ça va ? Ils ne vous dérangent pas trop ? Ils ne viennent pas dans les champs sans autorisation ? Non, ils sont... Ça arrive. Les bords de champs, on trouve des lavandes coupées. Ils font des bouquets.
- Bon, là...
- Bon, c'est... On a beau leur le dire, mais il y a quelque part et ils nous prennent en morceaux.
- C'est de notre travail et de notre gain de paix. Mais pour eux, c'est des fleurs et on peut les couper.
- Bon, c'est un message qu'on peut transmettre ce matin si vous allez découvrir les champs.
- C'est un message qu'on peut transmettre.
- Voilà. On touche avec les yeux les champs de lavande.
- La lavande, c'est une plante qui souffre ou pas trop des fortes chaleurs ? Elle souffre beaucoup, oui. Elle est comme l'être humain. Elle respire et quand il fait bien chaud...
- Et de plus, ça fait là quelques années où il y a...
- Où il y a plusieurs maladies qui appauvrissent.
- Donc les champs de lavande sont beaucoup moins jolis qu'avant parce qu'il y a beaucoup de plantes mortes.
- Et des années comme cette année où elle a eu la canicule pendant 15 jours, les champs sont passés très très vite sur le côté bleu, mauve et sont devenus gris.
- Ah d'accord.
- Parce qu'ils ont séché sur pied pratiquement.
- Et comment vous vous adaptez ? Comment vous voyez le futur pour préserver justement vos récoltes ? Le problème, on ne sait pas.
- C'est un casse-tête.
- Donc il y a pas mal de chercheurs qui se sont penchés là-dessus.
- Donc on sait ce que c'est, mais on n'a rien pour traiter.
- Parce qu'il y a quelques années en arrière, notamment pour la sycidomie, c'est un petit verre qui est sous l'écorce de la lavande et qui fait des petits chemins.
- Là où il passe, le ramon meurt.
- Le stolbure, c'est une bactérie aussi.
- Mais on n'a plus aucun produit pour traiter ça.
- Et est-ce qu'on peut travailler sur des plants de plus en plus résistants à ces maladies ? On y travaille.
- Nous, sur l'exploitation, ça fait plus de 20 ans sur lequel on y travaille.
- On fait des plants sains, sous serre, pour pas qu'ils soient piqués.
- Mais on a l'impression que...
- Est-ce que c'est les plants qui s'habituent ? Est-ce que c'est la très très grosse chaleur qui a fait qu'ils sont beaucoup moins résistants ces années-ci ? C'est de plus en plus compliqué à cultiver cette lavande.
- C'est de plus en plus compliqué, oui.
- Mais la passion est toujours là, vous ne vous voyez pas arrêter ? Non, on ne se voit...
Transcription générée par IA