Retranscription des premières minutes :
- 6h51 sur Sud Radio et c'est l'heure de retrouver notre lève-tôt du jour qui travaille à concevoir des fruits plus robustes face aux aléas climatiques, les abricots du futur.
- Bonjour Julie Ars.
- Bonjour.
- Vous êtes chef de service maraîchage et herboriculture à la Chambre d'agriculture du Var.
- Alors créer des fruits du futur, ça consiste en quoi ? Bien, là en fait la question qui se posait c'était de trouver des arbres et des fruits qui puissent répondre aux aléas climatiques que nous commençons à vivre.
- Et donc de trouver des fruits qui répondent à la fois aux enjeux des plans alimentaires territoires, c'est-à-dire nourrir localement, et en même temps de trouver des arbres qui résistent, on va dire, aux inondations, à la sécheresse, voilà.
- Vous êtes dans le secteur de la nourriture.
- Vous êtes dans le secteur de Roquebrune-sur-Argence, si je ne me trompe pas.
- Oui.
- Quels aléas climatiques vous avez rencontrés ces derniers mois, ces dernières semaines ? Alors ces dernières semaines, sur le secteur, il y a eu pas mal d'aléas, essentiellement grêle, orage, il peut y avoir eu des inondations aussi, voilà.
- Donc régulièrement, chaque année, on a au moins deux aléas climatiques qui touchent le département.
- Et comment vous faites donc pour créer ce fruit plus résistant ? Comment ça se passe ? Alors là, ce qui s'est passé, c'est qu'on a organisé un travail tripartite, en fait, entre le producteur, la communauté d'agglomération SRL Côte d'Azur, et la Chambre d'agriculture du Var, dont je fais partie.
- Et ce travail, en fait, a consisté simplement en la définition de deux parcelles expérimentales, posées chez les agriculteurs volontaires, dans lesquelles on a posé des abricotiers et des cerisiers.
- Qui seraient capables de résister aux inondations, puisqu'on est sur un secteur très inondable.
- Avec dans l'idée de voir si des combinaisons porte-grèves et variétés seraient plus ou moins résistantes.
- Donc on a fait tout un test sur deux fois 5 000 m2, où on a fait différentes combinaisons de variétés anciennes, avec des porte-grèves plus ou moins résistantes à l'inondation, voilà.
- Et donc là, on commence à avoir des débuts de résultats au bout de quatre ans de plantation.
- C'est un projet qui a presque dix ans maintenant.
- Alors, quels résultats vous avez ? Alors, on a des arbres qui ne résistent pas.
- Donc ceux-là, ils meurent assez rapidement, puisqu'on a eu deux inondations l'année dernière.
- Donc on a pu directement tester ça.
- Donc ceux-là, on sait qu'on ne les proposera pas aux futurs agriculteurs du secteur.
- Et puis, on a d'autres arbres qui, par contre, fonctionnent très, très bien avec certaines variétés.
- Enfin, combinaisons de variétés et porte-grèves.
- Donc là, on voit que les porte-grèves se développent bien, ils sont assez gros.
- Et au niveau de la variété, on a une bonne production d'abricots ou de cerises.
- Et puis, par contre, on a des combinaisons qui marchent moins bien, où on a le porte-grève qui reste chétif, alors que la variété se développe bien au-dessus.
- Mais du coup, ça présente des problématiques après de risques de casse ou d'arrêt de production si le porte-grève n'arrive pas à suivre la demande de la variété qui se trouve au-dessus.
- Alors, pour nos auditeurs qui ne s'y connaissent peut-être pas du tout en verger, est-ce que vous pouvez un peu expliquer ce que c'est qu'un porte-grève, Oui, bien sûr.
- Alors, le porte-grève, en fait, c'est la partie qui se trouve dans le sol de l'arbre.
- C'est la partie racinaire, on va dire.
- Et donc, c'est elle qui va subir, on va dire, les inondations et les problématiques de sécheresse sur le sol.
- Et la partie variétale, c'est ce qui se trouve au-dessus et qui produit le fruit.
- Donc, c'est là qu'on choisit, par exemple, la couleur des abricots, le goût, la taille.
- Voilà, c'est en fonction des variétés.
- Vous nous l'avez dit, ça fait quatre ans que vous menez ces expérimentations.
- La suite, c'est quoi ? C'est de généraliser pour offrir aux consommateurs ces fruits ? Alors, oui, dans l'idée, à la base, comme c'était une demande aussi de la communauté d'agglomération, on est parti sur la création de vergers qui sont piétonniers.
- Donc, on travaille aussi...
Transcription générée par IA