Retranscription des premières minutes :
- Et ce matin, nous sommes dans le département de la Loire, à Seilleux, précisément au nord-est de Saint-Etienne, avec un agriculteur qui nous fait le plaisir d'être avec nous ce matin, Jean-Charles Couson. Bonjour.
- Bonjour. Soyez le bienvenu sur Sud Radio, Jean-Charles. Vous êtes agriculteur.
- Merci de me recevoir. C'est avec plaisir qu'on vous reçoit.
- Vous êtes agriculteur, notamment producteur de cerises. On est en plein dans la saison des cerises, Jean-Charles.
- Et alors j'aimerais qu'on parle de quelque chose avec vous, notamment ce matin, Jean-Charles.
- Ce sont les vols de cerises qui se multiplient de votre côté, dans votre région. Racontez-nous ce qui se passe exactement, Jean-Charles.
- Alors eh bien c'est un élément assez nouveau par son intensité. Nous avons deux types de vols, des vols assez traditionnels, de gens qui sont du coin, qui prennent quelques cerises ou quelques poignées pour consommer localement, des gens qui habitent la commune ou qui font...
- Ils font de la randonnée sur le secteur. Ça, c'est assez courant. Ça, ça a toujours existé, ouais. Ouais, ouais.
- Ça a toujours existé. C'est pas de grande ampleur. Il n'y a pas vraiment de dégâts. Ce qu'il y a de nouveau, c'est le vol d'envergure, le vol en bande organisée, de gens qui viennent en voiture, qui sont organisés pour ça, qui viennent le soir, qui déposent du personnel au bord des vergers, au bord des routes. Ces gens vont dans les vergers avec des grands sacs. Ils vont très vite. Ils cassent tout.
- Ils mettent les cerises dans les sacs sans les cueillir délicatement. Ils laissent les queues sur les arbres. Ils laissent des branches cassées.
- Et puis ils se feront prendre par la voiture quelques instants, quelques minutes plus tard. Et là, c'est beaucoup de dégâts et des volumes conséquents qui s'en vont. Et puis au-delà de ça, il y a le préjudice économique, bien sûr, qui nous embête et qui nous met en stress.
- Mais c'est surtout un préjudice moral, parce qu'on comprend pas vraiment pourquoi on se fait dévaliser comme ça. On est dans une saison assez stressante, parce qu'il y a le changement climatique qui nous touche beaucoup. On a du stress parce qu'il faut vendre le produit. C'est un produit frais qui ne peut pas être stocké longtemps. Donc en plus de ça, on fait des grosses journées de travail. On a commencé la cueillette ce matin à 5h30, à la levée du jour.
- On finit la cueillette en début d'après-midi. Ensuite, on a les expéditions l'après-midi. Devoir faire de la veille, de l'enverger la nuit, c'est du grand n'importe quoi.
- On parle de voleurs très organisés. Est-ce qu'on sait d'où ils viennent ? Qui sont-ils ? Est-ce qu'il y a déjà eu des arrestations, Jean-Charles ? Oui, il y a eu de nombreuses arrestations. Alors c'est très varié. Ça peut être des...
- Des familles qui viennent à plusieurs. Ça peut être des bandes qui viennent de la région lyonnaise, par exemple. Ça peut être... Il y a tout type de profil.
- Mais souvent, pour les bandes comme ça, c'est des gens qui veulent distribuer autour d'eux ou revendre directement. C'est pas rare qu'on trouve sur les marchés des gens qui proposent de la marchandise aux revendeurs, de la marchandise pas chère et pas de très mauvaise qualité, parce qu'elle a été mal cueillie.
- Bien sûr. Comme ça, pour se faire 2-3, 2-3, 2-3 sous. Bon, voilà. C'est... Heureusement, on s'est organisés pour lutter.
- Vous avez... Les intérieurs de camp, c'est...
- Les intérieurs de vol, c'est plutôt la nuit, quand vous dormez ? Alors, c'est la tombée de la nuit, entre 9h et 10h, 10h et nuit le soir. Et parfois, il y en a très tard dans la nuit. Un qu'on a filmé en direct sur une caméra, c'était minuit.
- Vous vous êtes déjà retrouvés face à un voleur, à ces voleurs. Bien sûr. Bien sûr. Au cours de tournées de surveillance, on se retrouve parfois nez à nez avec des bandes qui sont dans les vergers, qu'on interpelle, on crie pour les faire déquerpir.
- Et parfois, ça vire au cauchemar. Ça se passe mal. Les gens réagissent très mal. Ils sont violents. Ils insultent beaucoup....
Transcription générée par IA