Retranscription des premières minutes :
- Et ce matin, on prend la route. Nous sommes avec un chauffeur-taxi du côté de Paris. Bonjour, Mohamed.
- Bonjour, bonjour. Bonjour à tout le monde. Et bienvenue sur Sud Radio. Comment allez-vous ce matin, Mohamed ? En forme ? Ça va très très bien. Grand matinal depuis 25 ans. Donc sur la route et de bonne humeur.
- Ça a déjà commencé pour vous, là ? Je suis en route. Je suis en route. Je vais commencer. Je vais récupérer mon premier client d'ici une petite demi-heure.
- D'ici une petite demi-heure. Ça commence très tôt pour vous, les journées. Alors chacun a un petit peu son planning du côté des taxis.
- Vous, vous préférez rouler tôt le matin ? C'est ça. J'ai une activité... Je vous dis, depuis 25 ans, je commence assez tôt le matin.
- Mais depuis plusieurs années, les journées ne font que se rallonger, se rallonger, se rallonger.
- Pourquoi ? On commence toujours devenue... Il faut travailler toujours plus.
- Ah oui ? Toujours, toujours plus, malheureusement. Enfin, heureusement et malheureusement.
- Heureusement, on a la capacité de travailler encore plus. On a encore la santé pour travailler plus.
- Mais il faut travailler plus pour garder... pour essayer de garder son pouvoir d'achat.
- Qu'est-ce qui a changé ? C'est quoi ? C'est pour faire face à l'inflation ? Il faut travailler plus ? Gagner l'inflation. Je suis dans un métier réglementé. Donc nos salaires sont définis par l'État, grosso modo.
- La seule variable d'ajustement, c'est notre temps de travail.
- Ça veut dire que les règles ont changé pour vous ou pas ? Non. Nous, les règles sont toujours les mêmes depuis des années, sauf que l'inflation, elle est galopante année par année.
- Depuis les dernières années, l'inflation est galopante. Et puis évidemment, on a cette concurrence plutôt déloyale, même très déloyale, qui est arrivée dans le marché il y a une dizaine d'années maintenant. Les VTC ? Les VTC.
- Il faut travailler, travailler, travailler. C'est ça.
- Les VTC, en l'occurrence, c'est particulièrement difficile dans la capitale, sur Paris, d'y faire face.
- Ah oui, oui. J'ai connu avant. Et je vois absolument la différence. Vous savez, je suis dans un métier réglementé.
- On avait un numerus clausus qui limitait le nombre de véhicules en circulation sur chaque ville de France.
- D'ailleurs, toute la France est régie par un système réglementé pour avoir une offre et une demande en corrélation.
- Aujourd'hui, l'offre, elle est pléthore. Et la demande, elle a évolué légèrement, certes, mais pas suffisamment par rapport à l'offre.
- Ça veut dire qu'on accepte... Comment ça se passe, d'ailleurs, pour les VTC ? Il y a un quota aussi ou pas ? Non, non. Aujourd'hui, ils ont ouvert complètement les vannes. Venez voir les formations de VTC. C'est des files d'attente à ne plus savoir quoi faire.
- Et puis les chauffeurs, ils arrivent, ils louent une voiture.
- Ils trouvent, derrière, bloqués, à devoir travailler aussi, à ne plus savoir compter les heures, parce que c'est très très compliqué, concurrence sur concurrence sur concurrence.
- Alors concurrence de la part des VTC, d'une part. Alors le gouvernement, il y a des négociations en ce moment pour cela, pour cette concurrence sur les VTC, notamment sur la réforme du transport sanitaire qui pourrait peser pour vous, qui pourrait changer la donne. On en est où aujourd'hui, vous savez ? Oui. Moi, je... Où on en est de ces...
- De ces discussions. Est-ce qu'un certain nombre de taxis se sont mobilisés ? C'est peut-être votre cas ces derniers jours, ces dernières semaines.
- Totalement, totalement. Alors discussion, c'est un grand mot. C'est vraiment... J'ai vu aucune discussion. J'ai vu aucun retour positif dans ce domaine-là pour le métier du taxi.
- On nous dit qu'on essaie... Enfin qu'on nous écoute, mais il n'y a eu aucune avancée technique depuis le départ de ces discussions-là.
- Alors on sait vraiment, vraiment... La France s'est mobilisée. Bravo à tous les chauffeurs qui se sont mobilisés pour essayer de sauver encore un pan de notre activité qui n'a pas encore été ubérisée. Mais voilà, elle va... C'est extrêmement clair que leur objectif, c'est d'aller vers une ubérisation du médical aussi, quoi.
- Donc c'est très, très, très, très, très technique.
-...
Transcription générée par IA