Retranscription des premières minutes :
- Et ce matin, nous partons du côté de Nice. Nous ne sommes pas très loin, dans les Alpes-Maritimes, à Drape, précisément avec un boulanger qui nous fait le plaisir d'être avec nous ce matin sur Sud Radio, Jérémy Casalati.
- Bonjour. Bonjour. Enchanté. Et bienvenue sur Sud Radio. Enchanté. Comment ça va, ce matin, Jérémy, de votre côté ? Ça va très très bien, comme tous les matins. On est là, on se lève et prêts à fournir la boulangerie comme il se doit.
- Avec un réveil très tôt, le matin, à quelle heure il a sonné pour vous, Jérémy ? À 3h. Mais bon, il y en a qui commencent plus tôt encore. On commence à minuit, pour vous dire, pour être à 6h du matin en place à la boulangerie.
- Bah oui, puisqu'il y a beaucoup de travail, forcément, de préparation. Qu'est-ce que vous êtes en train de faire, là, en ce moment ? Là, je viens de finir la cuisson du matin. Nous, pour vous dire, on est une équipe de 30 personnes. On fait tout frais. On est encore des artisans purs et durs, ce qui est très intéressant.
- C'est dur, aujourd'hui, de conserver. Mais on se tient à ça, car c'est notre qualité qui fait notre réputation. Et c'est très important pour nous.
- Qu'est-ce qui fait que c'est dur, aujourd'hui, peut-être plus dur qu'avant, de maintenir ce côté artisanat ? Il y en a beaucoup, franchement. Vous savez, en l'espace de 3 ans, on nous a augmenté l'électricité. On nous a mis 47% sur la farine.
- Mon beurre, il y a 3 ans, je regardais mes factures. On était à 3,70€ le kilo.
- 3,60€. Alors il y a des commerciales qui viennent, qui vous disent « Oui, j'ai la solution pour vous. Vous prenez du beurre de margarine, et ça sera beaucoup plus simple.
- Mais bon, la qualité n'est plus là. Vous prenez des sacs de farine. Vous avez juste à mettre de l'eau dedans, et ça vous fait du pain au céréale. » On nous pousse à faire de l'industriel. Et ça, c'est dramatique. Même après, même des jeunes, aujourd'hui, franchement, c'est un peu un cri d'alerte, parce qu'il y a quelque temps, on avait des dizaines de CV d'apprentis.
- Pour venir travailler dans notre boulangerie, aujourd'hui, on n'en a plus. C'est moi qui dois courir derrière. Et je suis inquiet pour...
- C'est incroyable, ça. Comment vous l'expliquez, ça ? Celle difficulté de recruter ? Il y a moins de candidats ? Les jeunes, je pense qu'aujourd'hui, ils sont énormément détournés par tout ce qu'on leur apporte, entre les réseaux, entre le...
- Ils pensent gagner de l'argent facilement sur plein de choses. Et aujourd'hui, on ne trouve plus. Je suis inquiet là-dessus, parce que, vous savez, moi, j'ai la chance, aujourd'hui, un petit peu, de voyager pour aller découvrir dans d'autres pays qu'est-ce qu'ils font de beau. Et quand je vois aujourd'hui que dans d'autres pays, on a accueilli... Quand on dit qu'on est boulanger, c'est une fierté incroyable. La boulangerie, c'est ce qui représente la France, je vous promets.
- C'est quelque chose de fabuleux. Et en même temps, quand je vois que nous, en France, on galère à trouver des gens passionnés là-dedans, dans quelques années, je suis inquiet qu'on va pouvoir continuer à faire notre travail comme on fait aujourd'hui.
- En tout cas, l'alerte est lancée, Jérémy. C'était important de tenir ces propos de vérité. Et puis pourquoi pas de déclencher aussi un électrochoc.
- C'est ça aussi le but de tels propos, Jérémy. C'est tout ce qu'on souhaite aussi à cette filière, pour le coup, qui est le symbole aussi, le symbole de la qualité française et de la France, tout simplement, Jérémy. À les côtés positifs, j'aimerais qu'on parle quand même d'une opération que vous menez aussi, peut-être pour alerter.
- Et pour mettre en avant aussi ce métier-là.
- Exactement.
- Alors expliquez-nous, vous proposez... C'est vrai qu'il y a une initiative un peu dans le même genre qui a beaucoup fait parler d'elle ces derniers jours du côté des Pyrénées.
- Mais vous-même, près de Nice, à Drape, vous avez mis en place un système très simple. En gros, c'est vous dansez...
Transcription générée par IA