Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h. Patrick Roger.
- Il est 7h13, la chute de Bayrou, les incertitudes sur la suite politique et puis le climat social.
- Quel impact dans les entreprises et les activités économiques ? Nous sommes avec Julien Leclerc, qui est chef d'entreprise en Occitanie, qui a écrit deux livres, notamment « Recherche désespérément des salariés ».
- Bonjour, Julien Leclerc.
- Bonjour, Patrick. Bonjour à tous.
- Merci d'être avec nous. Alors, je sais que pour beaucoup de chefs d'entreprise, on est entre lassitude, inquiétude autour de cette incertitude politique.
- Vous, comment vous avez accueilli cette chute de Bayrou et le climat du moment, plutôt ? J'aimerais vous dire autre chose. On est le matin, et le matin, vous essayez de nous donner la pêche.
- Mais franchement, oui, lassitude, colère et le sentiment d'un immense gâchis.
- Oui. La classe politique est plutôt censée essayer de trouver des solutions et de régler des problèmes.
- Et ça fait 15 mois qu'ils ont créé plus qu'autre chose et qu'on est dans un sentiment d'un espèce de suicide collectif, quoi.
- Donc c'est de la lassitude, ce qui est assez grave comme mot quand on est chef d'entreprise.
- C'est pas un mot qui nous est très familier. Et puis de la colère.
- Oui. Et ça se concrétise comment pour vous ? C'est-à-dire que sur des investissements, sur des projets, vous les mettez en stand-by, vous gelez un petit peu tout cela.
- Vous attendez de voir comment ça va évoluer ? Oui. Alors c'est pas nous. Parce que ça, à la limite, si on avait le pouvoir d'agir, on pourrait dire « Écoute, on s'en fiche, on change rien ».
- Mais nos clients, c'est le cas. L'année dernière, on l'a vécu quand il y a les 10 solutions.
- C'est pour ça que je parle d'une quinzaine de mois déjà qui se passent dans un marasme pas possible.
- Là, on avait l'impression que le climat économique quand même s'y habituait, en fait.
- Et donc on faisait avec et on arrivait à rebosser. Et quand même, ça allait un poil mieux.
- Et puis on y retombe, qu'on a l'impression qu'ils essayent de nous retirer vers le bas.
- Donc l'année dernière, concrètement, il y a eu des annulations de commandes sur des choses.
- Pourtant, moi, j'ai dit à des clients, je dis « Mais quel est le rapport ? » En fait, on s'en fiche qu'il y ait un premier mitre ou pas. On peut le faire, ce truc-là.
- Non, non, mais la consommation va baisser. Les gens vont avoir peur.
- Quand il y a de l'incertitude, il y a moins de consommation, on le sait.
- Donc s'il y a moins de consommation, il y a moins de projets.
- Et sur beaucoup, beaucoup, beaucoup de secteurs économiques, dans un climat qui est déjà tendu, avec, on sait, beaucoup d'entreprises qui sont...
- On bat des records de dépôt de bilan à cause des difficultés à rembourser des PGE.
- Donc là, moi, je ne peux pas vous répondre ce qui va se passer à partir de ce matin, mais j'ai du mal à penser que ça va être mieux qu'hier.
- Oui, oui. Alors, cela dit, beaucoup disent que la France est en train de décrocher, en raison de l'envolée de sa dette, une croissance qui est faible, un creusement du déficit.
- Ce n'est pas forcément uniquement les politiques qui sont responsables.
- Non, est-ce qu'on n'est pas tous collectivement responsables, de cela aussi, Julien Leclerc ? Oui, alors, c'est peut-être ce qui a coûté un peu sa place à Beyrouth, quand même.
- Il y a deux mois, il expliquait que c'était la faute des jeunes qui ne foutaient rien.
- Il y a 15 jours, il a expliqué que c'était les boomers, que les salopards avaient trop d'argent et ne dépensaient plus rien.
- Donc, je pense quand même... Pardon, mais je crois qu'il n'y a plus de vision long terme portée par la classe politique.
- Il n'y a plus de projet de société.
- L'austérité, il faut y passer, il faut qu'on se serre la ceinture.
- Mais l'austérité, ce n'est pas un projet de société en soi.
- Oui.
- Il faut qu'on dépense moins, il faut qu'on fasse gaffe, parce qu'il n'y a...
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