Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Nous sommes avec Maître Laurent Franck Liénard, avocat du policier Florian, l'homme, le policier auteur du tir en 2023 à Nanterre, qui sera jugé pour meurtre aux assises. Maître Laurent Franck Liénard, bonjour.
- Bonjour.
- Merci d'être avec nous. Vous défendez Florian, donc, deux ans après la mort à Nanterre de Naël.
- On se souvient, ensuite de la semaine d'émeute à travers la France, de juges d'instruction, étant donné que le policier auteur du tir qui a tué l'adolescent le 27 juin 2023 soit jugé aux assises pour meurtre.
- Les magistrats ont suivi les réquisitions du parquet. Que dit le tribunal ? Rien ne démontre que le policier Florian était autorisé, dans la circonstance, à faire usage de son arme en méconnaissance des principes de proportionnalité.
- C'est une lecture de l'autorisation de la loi qui est donnée aux policiers d'user de leurs armes quand il y a un refus d'autempérer dangereux. C'est une lecture très personnelle des magistrats et très restrictive.
- C'est-à-dire que nous avons un texte en 2017 qui autorise les policiers à faire usage de l'arme dans certaines circonstances et nous avons des juges aujourd'hui qui nous disent non, nous refusons que vous bénéficiez de cette autorisation et nous refusons que vous fassiez usage de votre arme, quelles que soient les circonstances.
- Pourquoi je dis ça ? Parce que les magistrats disent qu'il y avait d'autres moyens.
- Et tout simplement, il y avait d'autres moyens, donc il n'y a pas de nécessité et donc vous ne pouvez pas bénéficier de l'autorisation.
- Sans nous dire quels moyens. Le parquet au moins avait dit qu'il fallait tirer dans les pneus, mais c'était totalement absurde parce que quand on tire dans notre voiture, ça n'arrête pas la voiture.
- Donc cette affirmation était absurde. Les magistrats instructeurs qui rendent cette ordonnance, eux, ils ne prennent même pas de gants. Ils disent qu'il y avait d'autres moyens.
- Voilà. Peut-être l'incantation divine, je ne sais pas.
- Mais moi j'attends qu'on me dise comment on arrête une voiture quand on est allongé dessus.
- Vous allez faire appel, j'imagine.
- Bien sûr, bien sûr, bien sûr qu'on va faire appel.
- Surtout que cette ordonnance, elle va à l'encontre des décisions rendues pour le moment par la Cour de cassation sur le fameux article 435.
- Donc bien sûr, on va faire appel. C'est une décision qui n'est pas bon endroit, qui n'est pas bonne socialement, qui n'est pas bonne, enfin qui n'a véritablement aucun intérêt et aucune portée positive. Voilà.
- Bien. Maître, je vous ai avec nous et ça m'intéresse de connaître votre réaction, Maître Laurent-Franck Lénard, sur les dernières déclarations de Gérald Darmanin, le ministre de la Justice, qui a dit souhaiter la suppression du sursis à la suite de ce qui s'est passé le week-end dernier après la victoire du Paris Saint-Germain. Il a dit souhaiter la suppression du sursis pour toute agression.
- Il a dit souhaiter la suppression envers un représentant de l'État.
- Qu'en pensez-vous ? Suppression du sursis, ça veut dire plus de prison avec sursis, plus de peine de prison avec sursis.
- Oui, alors je pense qu'il faut se garder de généraliser.
- En revanche, il y a une chose qui est certaine, c'est qu'aujourd'hui, la difficulté que nous avons, c'est que celui qui compare devant un tribunal rigole.
- Il rigole parce qu'il sait qu'il ne risque strictement rien.
- Rien. Voilà. Fondamentalement, ça ne va pas changer sa vie d'aller devant le tribunal, si ce sont les premières fois, parce qu'il sait qu'il a très, très peu de chances d'incarcération.
- D'abord, il ne va pas aller en prison, mais surtout, on ne va rien lui prendre.
- Ça ne va rien lui coûter. Si des dommages d'intérêt sont alloués à la victime, c'est la collectivité nationale qui va les payer. Dans la très grande majorité des cas, les délinquants sont insolvables. Ils ont organisé leur insolvabilité ou alors ils sont véritablement insolvables. Ils n'ont pas d'argent, ils n'ont pas de compte bancaire.
- Donc, on ne peut rien saisir. Et je pense qu'il faut une...
- une peine certaine, c'est-à-dire une peine qui fasse véritablement mal aux délinquants.
- Même quand c'est la première fois.
- C'est ce que propose...
Transcription générée par IA