Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio Bercov, dans tous ses états, midi 14h. André Bercov.
- Alors ils sont accusés, ils sont perquisitionnés, ils sont accusés de complicité de crime contre l'humanité, de crime de guerre commis en Syrie.
- Qui ça ? Eh bien vous les connaissez, on les a reçus à plusieurs reprises. Et je les ai, moi, suivis en Syrie.
- Et je sais ce qu'ils font et ce qu'ils ont fait, l'ONG SOS Chrétien d'Orient. Donc, investigation menée depuis fin 2020.
- Mardi et jeudi derniers, plusieurs opérations de perquisition au sein d'associations, dont l'association française SOS Chrétien d'Orient, de sociétés aux domiciles de particuliers, auditions en qualité de témoins, etc. Voilà, c'est le parquet national antiterroriste qui a mené cela.
- Alors c'est mené par l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité.
- Je dis bien crimes contre l'humanité.
- Et contre la haine. N'oubliez pas la fin parce que c'est très important.
- Et contre la haine.
- Oui, c'est son titre officiel, André.
- Ah, c'est intéressant. Contre l'humanité et contre la haine.
- Contre la haine.
- Ah oui, c'est...
- Ah oui, il y a les génocides et les crimes de guerre, voilà. Charles de Meyère, président de l'association, a confirmé les perquisitions.
- Alors, Benjamin Blanchard, vous êtes directeur général de SOS Chrétien d'Orient. Qu'est-ce qui s'est passé en Belgique ? Ils sont venus... Alors d'abord, les perquisitions. Vous avez été avertis ? Non, non, bien sûr, c'est les perquisitions.
- Les perquisitions au petit matin. Donc, mardi matin, chez moi, à 7h, j'ai été réveillé. En plus, j'ai le sommeil un peu lourd.
- Donc, je crois que tout le palier a été réveillé avant que je n'entende la sonnerie.
- Et puis, il y avait quatre gendarmes, fort aimables d'ailleurs, de l'office central de lutte contre les crimes contre l'humanité et contre la haine, qui étaient là, qui ont perquisitionné. Alors, chez moi, il n'y a pas grand-chose. Donc, ils ne sont pas restés très longtemps.
- Ils ne se sont pas attardés, oui.
- Et puis, après, il y a eu une audition. Et puis, pendant ce temps, ils étaient allés chez d'autres collègues, chez le président.
- Et puis, au siège de l'association. Et puis, après, on l'a appris plus tard, chez des prestataires aussi, qui sûrement sont hautement complices de crimes contre l'humanité, comme le courtier en assurance ou l'imprimeur ou l'agence de marketing qui envoie les lettres.
- Ils ne vous ont pas mis en garde à vue ou quoi que ce soit. Ils vous ont simplement perquisitionné.
- Alors, maintenant, racontez-nous l'histoire, parce qu'on ne la connaît pas bien et je pense que nos éditeurs ne connaissent pas.
- Qu'est-ce qui s'est passé ? Ça remonte à 2020. C'est bien ça ? C'est ça, puisque dans ma convocation...
- Pour l'audition. Et puis, au début de l'audition, on m'a dit que c'était pour des faits éventuels qui auraient été commis entre le 16 octobre 2013, donc qui est la date de création de l'association, le dépôt au journal officiel, et une date de fin novembre 2020. J'ai oublié la date exacte.
- Ah oui, 7 ans, quoi.
- Voilà. Et en fait, fin novembre 2020, j'imagine, c'est le début de l'enquête. C'est pour ça qu'ils s'arrêtent à cette date.
- Et ça correspond, peu ou prou, aux dates de publication des trois articles de Mediapart.
- Qui disait quoi, ces articles de Mediapart ? C'était une grande enquête.
- En trois volets, qui disait, d'une part, que nous pourrions être financés ou financés.
- Alors, ce n'était pas très clair. Est-ce que c'est nous qui recevions de l'argent ou est-ce que c'est nous qui en donnions ? Financés E-S ou financés ER.
- Voilà. Au régime de Bachar el-Assad. Ça, c'était le premier article.
- Le deuxième, c'était que, dans le village de Maloula, souvenez-vous, ce petit village chrétien, où on parle encore arméen, qui avait été attaqué par des groupes djihadistes, qui, à l'époque, étaient considérés comme terroristes.
- Il n'y a pas trop où on en est.
- Eh bien, on nous reprochait d'avoir donné écho aux récits du régime.
- En fait, simplement, on avait donné la parole aux habitants.
- Et il se trouve qu'en l'espèce, les habitants disaient à peu près la même chose que le gouvernement syrien de l'époque.
- Et le troisième point,...
Transcription générée par IA