Retranscription des premières minutes :
- Merci à vous.
- Sud Radio, André Bercoff.
- Ça balance pas mal.
- Bercoff dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio.
- Fort, je vous aime.
- Eh oui, franchement, Julien Clerc parle en notre temps, parle pour nous tous.
- C'est évident, comment ne pourrions-nous pas aimer, même si certaines femmes nous traînent d'hommes déconstruits ? Non, soyons sérieux.
- Alors, bonjour Alice Cordier.
- Bonjour André.
- Alors, Alice Cordier, vous êtes quand même le collectif Némésis, on le suit déjà depuis qu'il existe pratiquement.
- Depuis ses débuts.
- Ça fait combien de temps ? Ça fera six ans en octobre et vous étiez ma première interview.
- Écoutez, j'en suis très flatté.
- Et je ne le regrette pas du tout, puisque lorsque l'enfant paraît, il a grandi.
- L'enfant, il a grandi.
- Et on vous voit effectivement.
- Alors, c'est très intéressant parce que quand on parle de Némésis, il y a des jeux de...
- Certains qui disent oui, courageux, c'est bien, ils vont dans les manifestations.
- Les autres disent non, réactionnaires, fascistes, anti-xénophobes, etc.
- Bon, vous êtes habitués.
- Mais qu'est-ce qui vous a fait, dès le départ, Alice ? Parce que je voudrais quand même qu'on fasse un...
- Justement, on ne voit pas un bilan, mais enfin, en tout cas, voir ce qui...
- Qu'est-ce qui vous a motivé au départ ? Qu'est-ce qui a fait que vous et vos compagnes, vos amis, vos complices, se sont dit non, mais ça ne peut pas continuer comme ça.
- Et on va adopter une autre manière de voir les choses.
- Non, il faut savoir qu'on est une génération de jeunes femmes qui connaît le harcèlement sexuel et le fait d'être traité vraiment comme un bout de viande dans la rue.
- Vraiment comme un bout de viande.
- Alors, ça fait écho à votre émission précédente.
- Mais là, pour le coup, c'est...
- C'est le fait d'être vraiment traité comme une moins que rien dans l'espace public.
- On ne parle pas d'un homme qui vient demander votre numéro parce qu'il a un coup de foudre.
- On parle d'hommes qui vous traitent de façon industrielle, qui, dès que vous avez 12-13 ans, commencent à vous ramener à...
- Dès 12-13 ans.
- Moi, ma petite sœur a été agressée à 11 ans.
- À 11 ans, dans le tram, par un homme qui s'est frotté contre elle.
- Personne n'a bougé dans le tram.
- On parle d'une enfant.
- Elle est rentrée en pleurant, qui était passée et mes parents n'ont pas su réagir puisque, de toute façon, à cette époque-là, sur le harcèlement sexuel, on n'avait pas beaucoup de réponses.
- Et les seules réponses que les associations féministes de gauche donnaient et qui étaient présidées notamment par Caroline Dehaas, qui était la figure vraiment emblématique du féminisme de gauche à l'époque, c'était qu'il fallait élargir les trottoirs.
- Et je n'exagère même pas.
- Cette phrase-là, elle est vraiment dé...
- Et quand vous avez...
- Et mettre plus de lumière, mettre plus de lampadaire.
- Voilà, ça a été les politiques après-écologistes qui, évidemment, tellement dénuits et loin du réel, fait l'éclairage public.
- Donc, si vous voulez, quand vous avez 11, 12, 13 ans, que vous grandissez comme ça et que les seules femmes qui sont censées et qui expliquent qu'elles vous représentent et qu'elles vont répondre face aux violences que vous subissez se moquent de vous et vous...
- Vraiment, moi, j'ai pris ça comme un crachat à la figure de ma petite sœur quand j'ai compris que la seule figure féministe centrale aujourd'hui répondait qu'il fallait élargir les trottoirs.
- Et j'ai compris autre chose.
- C'est qu'aujourd'hui, les féministes, en tout cas à l'époque, étaient majoritairement de gauche.
- Et le fait qu'elles soient de gauche, cela les empêchait de mettre en avant un certain nombre de violences, notamment commises par des personnes issues de l'immigration, parce que maintenant, c'est un secret pour personne. Le harcèlement sexuel est majoritairement pratiqué par des hommes issus de l'immigration maghrébine ou d'Afrique subsaharienne.
- Il n'y a pas que, mais c'est majoritaire.
- Majoritaire, voilà. Il y a une surreprésentation.
- Ça n'exclut pas qu'il y a des personnes d'origine française, etc. Mais ils sont surreprésentés.
- C'est-à-dire que par rapport au nombre qu'ils représentent en France, ils sont beaucoup trop représentés.
- Ils sont majoritaires...
Transcription générée par IA