Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, André Bercoff.
- Bercoff dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio.
- Douce France, douce France, oui oui c'est vrai mais tout va bien dans une France apaisée, magnifique.
- Mais vraiment, on n'a jamais connu une période aussi faste comme chacun sait.
- Mais il y a des personnes, je ne sais pas pourquoi, qui ne savent plus où ils habitent et qui se disent mais il y a des problèmes et vraiment un certain Patrick Sébastien, évidemment un indargrante complètement inconnu du grand public, s'est dit que ça ne va pas très bien en ce moment.
- Et il l'a dit, il l'a dit notamment à CNews, il a dit je ne savais pas lorsque j'étais petit qu'on me reprochait d'être blanc et vous parlez d'exclusion.
- Patrick Sébastien, bonjour.
- Bonjour Mme Bercoff, comment vas-tu ? Ça va et toi ? Allez, on se tutoie, il n'y a pas de raison qu'on ne se tutoie pas là.
- Oui, parce qu'on se connaît depuis tellement longtemps.
- Absolument.
- Alors Patrick, c'est intéressant parce que là je vous ai écouté depuis quelques jours et effectivement, et vous n'êtes pas le seul là, franchement, ils sont des centaines de milliers sinon des millions, à se demander quelque part, quelque part où ils habitent et à se demander pourquoi, et vous l'avez dit d'ailleurs, pourquoi ils ont l'impression de se sentir eux, culpabilisés, exclus, presque assassinés.
- Signé à résidence.
- Expliquez-nous, qu'est-ce qui vous a amené à dire ça ? Non, rien, j'ai juste réagi au truc de Kassovitz qui a dit qu'on était les fins de race.
- Il n'a pas complètement tort.
- On va finir tous métissés, ce qui n'est pas plus mal.
- J'ai expliqué que moi j'ai trois enfants, j'en ai deux qui sont blancs et une qui est métissée.
- Mais en même temps, je ne me vois pas expliquer à mes deux enfants blancs que ce sont des fins de race et expliquer à ma fille métissée qu'elle est supérieure.
- Moi, je tiens à mon identité.
- C'est vrai que le racisme anti-blanc, il existe aujourd'hui, il est clair.
- On a presque...
- Être un homme blanc aujourd'hui, c'est presque suspect.
- Alors mes potes noirs me disent, vous ressentez un petit peu ce que nous avons ressenti pendant des siècles.
- Ce qui n'est pas faux, ce qui n'est pas faux dans le fond.
- Mais moi, je tiens à l'identité.
- Je ne suis pas un farouche, je ne suis pas un extrémiste.
- J'ai juste envie qu'on me laisse...
- On vous fout un peu, en tant que français.
- Non, ça, c'est que j'ai mes références, j'ai mes valeurs, j'ai ma culture.
- Et j'aimerais pouvoir ne pas me faire montrer du doigt juste parce que j'ai grandi avec Pagnol, parce que j'ai grandi avec Gabin, avec Jonathan, avec ces gens-là, que ce n'est pas plus honteux qu'autre chose.
- C'est clair.
- Donc, mon identité, j'y tiens, voilà.
- Comme j'ai des potes qui sont des gens de banlieue, qui sont des potes à moi, qui sont des rappeurs même, qui ont leur identité à eux.
- Et on peut très bien cohabiter sans se faire montrer du doigt.
- Mais aujourd'hui, c'est suspect.
- Ce que j'ai dit dans l'émission, ce qui est vrai, c'est que quand je me suis fait virer de la télé, l'argument, c'était il y a trop d'hommes blancs de plus de 50 ans.
- Enfin, depuis, je n'ai pas vu beaucoup de noirs sur le service public.
- Non, mais...
- Le problème, Patrick, Sébastien, le problème, c'est...
- Attendez.
- Pourquoi ce masochisme qu'on essaye d'inculquer ? Je veux dire, pourquoi ce serait...
- Vous savez, quand vous dites, quand vos copains noirs, et c'est vrai, ils vous disent, oui, nous aussi, on n'a pas sépassé pendant des siècles, mais il ne faut pas oublier que les traites négrières, c'était aussi entre noirs, la traite arabeuse humaine, etc.
- Moi, ce qui me fascine, c'est que cette culpabilité anti-blanc, on l'intériorise.
- On se dit, ah oui, oui, c'est vrai qu'on a à se faire pardonner.
- Mais bien sûr qu'on a fait des...
- Enfin, les blancs et les autres, tout le monde a fait des salubris.
- Ce n'est pas une question...
- Non, non, ce n'est pas une question de pardon et...
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