Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, André Bercoff.
- Ça balance pas mal.
- Bercoff dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio.
- Si je faisais une équipe de foot avec des dictateurs, je prendrais Mussolini en avant-centre, mais pas Hitler dans les buts.
- Ah bah non.
- Parce qu'il est trop petit.
- Pinochet serait élié gauche et Mao serait élié gauche.
- Parce qu'il est de gauche.
- Et Pol Pot, lui, il serait soigneur.
- Oh, ça va, ça s'est remis tout seul, c'est bon.
- Ça va, ça va.
- Oui, les Pol Pot, les dictateurs, c'est les fatales picards.
- Moi, j'aime beaucoup les fatales picards.
- Si vous ne les connaissez pas, allez écouter leur disque et leur CD.
- Voilà, Pol Pot.
- Et là, là, je ne sais pas si on peut parler de dictateur, mais on peut parler de beaucoup de choses.
- Bonjour Fabrice Balanche.
- Bonjour.
- Bonjour et merci d'être avec nous.
- Je rappelle, Fabrice Balanche, que vous êtes un éminent spécialiste de la série et vous avez écrit, d'ailleurs, chez Odile Jacob, un livre que je recommande, Les leçons.
- de la crise syrienne.
- Et vous êtes maître de conférence à l'Institut de Lyon 2.
- Alors, d'abord, avant de parler de ce qui s'est passé, on en avait parlé déjà, évidemment, quand il y a eu les incidents.
- Les incidents.
- Métaphore, c'est une litote par rapport à ce qui s'est passé.
- Je voudrais que vous disiez ce que votre analyse, par rapport à la réception d'Ahmed El Chara, donc le nouvel homme fort de la Syrie, par Emmanuel Macron hier.
- Et ce qu'ils se sont dit, ce que la France va essayer de lever, en tout cas, de demander à ses partenaires européens de lever les sanctions contre la Syrie, etc.
- Quelle est votre analyse ? Quel est votre ressenti par rapport à ce qui s'est passé hier ? Ouais, Ahmad El Chara, donc, est venu faire sa tournée des capitales européennes pour obtenir, à la levée des sanctions, une aide économique.
- Il est en quête d'argent et de légitimité.
- Donc, c'est à ce titre-là qu'il est venu en France.
- Il a commencé par la France.
- C'est intéressant parce que ça flatte, évidemment, la diplomatie française qui s'est fait griller la politesse par les Allemands en Syrie, puisque l'Allemagne a réouvert son ambassade avant la France.
- Avant la France, oui.
- On est dans cette petite guéguerre diplomatique pour le leadership de la politique européenne à l'égard de la Syrie en Europe.
- Bon, après Ahmad El Chara, moi, je n'ai pas d'illusions sur ce qu'il est.
- C'est un djihadiste.
- Il a rompu avec Al-Qaïda sur le plan tactique en 2016, lorsque Javed Al-Nosra a changé de nom pour devenir Ayatollah Hacham.
- Il n'a pas renouvelé son allégeance à Al-Qaïda.
- Mais ça s'est fait, ça a été un divorce à l'amiable.
- C'est quoi, justement, son parcours, très exactement, Al-Jouani ? Parce que beaucoup de gens ne le connaissent pas.
- Ils le découvrent là.
- Alors, son parcours, bien...
- Quand il avait une vingtaine d'années, il était étudiant à Damas.
- Après avoir fait ingénieur, il est passé en études d'arabe classique, ce qui montre déjà une radicalisation précoce, puisque c'était pour, comment dire, approfondir sa connaissance de la religion et du Coran, qu'il avait changé de filière.
- Et très rapidement, à partir de 2003, il part en Irak.
- C'est l'époque de l'occupation américaine de l'Irak.
- Et il va rejoindre Al-Qaïda en Irak, dirigé à l'époque par un monsieur qui s'appelle Al-Zarqawi, pour faire le coup de feu contre les Américains.
- Il va être arrêté, mis en prison à Bukhraïb, où il va rester quelques années, libéré pour bonne conduite.
- Il va rejoindre ensuite à Mossoul, Bagdadi, donc le calife du futur État islamique.
- Et il va être commandant des opérations militaires dans la région de Mossoul, spécialisé dans l'attentat suicide.
- C'est pas lui qui va se suicider.
- C'est un travail de débutant, l'attentat suicide.
- Il va convaincre des jeunes d'aller se faire exploser à proximité des barrages américains.
- C'était l'opérateur, c'était le chef opérateur à ce moment-là ? Le chef opérateur, oui.
- Et en 2011, il va venir en Syrie, dès juillet 2011, avec un petit groupe de Syriens qui, comme lui, avaient rejoint l'État islamique en...
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