Retranscription des premières minutes du podcast :
- « Ici Sud Radio. Les Français parlent au français. Les carottes sont cuites. Les carottes sont cuites. » « Sud Radio Bercov dans tous ses états. » La Syrie. Qu'est-ce qui se passe en Syrie ? Rappelez-vous, vous avez dit, tout va aller pour le mieux, ça y est, le dictateur, certes, c'était pas un ange, et le moins qu'on puisse dire, le dictateur sanguinaire Bachar el-Assad est parti, il y a trois semaines, et bien vous allez voir, ça va se passer mieux, parce que maintenant nous avons des modérés.
- Ah bon, très bien, et tout le monde était plutôt content, écoutez, qu'il y ait enfin des modérés.
- Mais alors, depuis quelques jours, je ne sais pas ce que veut dire cette modération.
- Parce qu'on a vu des images sur les réseaux sociaux, des images terribles, des images horribles, de femmes, d'enfants, d'hommes tabassés, violés, en tout cas fusillés, et tout cela.
- On dit, là, les chiffres, évidemment, ne sont pas, entre 1500 et 2000 personnes en quelques jours, il y a eu des appels, il y a eu vraiment des gens qui ont réagi.
- Et simplement, je...
- Je voudrais comparer ce que disait Jean-Noël Barraud au moment de la chute de Bachar el-Assad, notre ministre d'Infance étrangère, et Jean-Noël Barraud hier, à propos des exactions du nouveau régime de El-Joulani, de Ahmad el-Sharra, et du moment d'Ahrir el-Chams.
- Écoutez.
- C'est un moment historique, et toutes mes pensées, depuis hier, vont au peuple syrien.
- En Syrie, comme en exil, qui retrouve enfin le parfum de la liberté.
- Comment ne pas se réjouir de la chute de l'un des pires dictateurs de notre époque, après des années, des décennies, d'une oppression féroce.
- C'est donc un bouleversement historique, et c'est la démonstration, s'il en était besoin, que la loi du plus fort n'est jamais durablement la meilleure.
- Eh oui, eh oui, Jean-Noël Barraud.
- La loi du plus fort, vous dites qu'elle n'est jamais durablement la meilleure, mais on peut quand même se poser des questions.
- Car on voit bien ce qui se passe, et on voit bien, et ça, personne ne le nie.
- Que là, ceux qui sont massacrés en ce moment, ce sont des alaouites et des chrétiens.
- On va en parler, d'ailleurs, Noël Barraud, qui sont les alaouites, qui sont les sunnites.
- Il faut évidemment replacer ça dans son contexte.
- Mais Jean-Noël Barraud, hier, fait un tweet.
- Les exactions perpétrées contre des civils en Syrie sont inacceptables.
- La protection des populations doit être garantie.
- Il peut y avoir d'impunité pour les commables de ces crimes.
- Écoutez, ce qu'en termes peut-être feutrés, ces choses-là, sont dites, monsieur le ministre.
- En tout cas, il se passe ce qui se passe en Syrie, et nous allons en parler, effectivement, et de manière, avec Fabrice Balanche et Benjamin Blanchard.
- Fabrice Balanche, je rappelle, est géographe et auteur des Leçons de la crise syrienne aux éditions Odi Jacob, un livre tout à fait passionnant, que je vous recommande.
- Et Benjamin Blanchard, directeur général de SOS Chrétien d'Orient, qui est avec nous dans le studio, et que je remercie.
- Fabrice Balanche, je voudrais savoir, le paysage pour les gens, effectivement, pour les personnes, la Syrie, ça fait des années et des années et des années qu'on a l'impression que c'est une terre promise et jamais tenue.
- Dites-nous, dans quel contexte tout cela se passe, Fabrice Balanche ? Aujourd'hui, nous avons un pouvoir islamiste qui s'est mis en place à Damas.
- Il faut quand même rappeler qu'Achara, alias Abu Mohamed Al-Jolani, est quand même issu des rangs d'Al-Qaïda.
- Donc il ne fallait quand même pas s'attendre à ce qu'un terroriste qui a passé 20 ans à faire le coup de feu contre les Américains en Irak et ensuite en Syrie, massacrant à tour de bras, devienne un démocrate en quelques semaines, même si un cabinet de conseil britannique a été financé pour lui ripolliner la façade et lui faire croire que c'était l'homme providentiel.
- Donc aujourd'hui, cette communauté halawite qui a été liée évidemment au pouvoir de Bachar el-Assad, puisque Abdelaziz el-Assad, Bachar el-Assad sont issus de cette communauté, donc ils ont employé en priorité les halawites dans l'armée, dans le service de renseignement,...
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