Par André Bercoff avec Robert Ménard
Le Conseil d'État ordonne à l'ARCOM de surveiller les chroniqueurs d'une chaîne d'informations.
En 2022, l'ONG Reporters sans frontières avait saisi le Conseil d'État au sujet de la chaîne CNews, à qui elle reprochait de faire fi du pluralisme d’opinion et de manquer d’indépendance vis-à-vis de son actionnaire, Vincent Bolloré. Ce mardi, la plus haute juridiction administrative a rendu sa décision : elle ordonne à l'Arcom, le régulateur des médias, de "réexaminer dans un délai de 6 mois le respect par la chaîne CNews de ses obligations en matière de pluralisme et d’indépendance de l’information". On en parle avec Robert Ménard, maire de Béziers et fondateur de Reporters sans frontières.
André Bercoff met en lumière, du lundi au jeudi, un événement d'actualité qui fait polémique. À retrouver sur Sud Radio et en podcast.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 2 premières minutes de votre émission :
"Indépendance, pluralisme... Qu'est-ce que ça vous fait réagir, comment, Robert Ménard ?"
André Bercoff : Je suis heureux de recevoir Robert Ménard, bonjour Robert Ménard.
Robert Ménard : Bonjour André.
André Bercoff : Vous êtes maire de Béziers, et surtout, je le dis, je le rappelle, vous êtes fondateur de l'association Reporters Sans Frontières, que vous avez dirigée pendant longtemps, et s'il y a quelqu'un qui peut parler de liberté, c'est notamment vous. Je voudrais avant, Robert Ménard, vous faire réagir à justement Christophe Deloire, qui était l'invité de Pascal Praud sur CNews, parce que pour le moment ça se passe sur CNews, mais ça peut concerner tous les médias, tous les porte-paroles, tous les haut-parleurs. Écoutez. "À CNews, on aime parler de la demande réelle ou supposée des Français. Il y a une demande très forte des Français sur les questions de pluralisme. Ça, les sondages l'établissent. Moi, avec Reporters Sans Frontières, on a fait un tour de France l'an dernier, dans un bus pour le droit à l'information, on organisait des assemblées citoyennes, et dans les trois demandes des Français, on est perdu dans ce flot informationnel, la fatigue, etc. Il y avait une deuxième qui était une demande d'indépendance des médias et de transparence. Il y avait une troisième qui est « parlez-nous de la réalité, de toute la réalité ». Il y a une demande très forte en matière d'indépendance éditoriale." Indépendance, pluralisme... Qu'est-ce que ça vous fait réagir, comment, Robert Ménard ?
Robert Ménard : Écoutez, je suis... comment dire ? J'essaie de trouver le bon mot, vous avez compris. Je suis abasourdi. Abasourdi sur le fond, d'abord, parce qu'enfin je ne sais pas si vous imaginez ce que ça veut dire. Ça veut dire que demain, chaque fois que vous recevrez quelqu'un, vous me recevez moi, vous me recevez à quel titre, parce que je suis le maire de Béziers, je suis divers droit, je suis l'ancien patron de reportage frontière. Il va falloir que vous preniez chacun, vous le mettez dans une case politique. Mais ça n'existe pas, c'est pas la vie. Il y a des gens, moi, je peux être sur un truc d'accord avec le gouvernement, sur un autre sujet, contraire à ce même gouvernement. C'est-à-dire, d'abord, il y a ça. (...)
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